M. le Président, cher.es collègues,
Alors que l’épidémie de coronavirus continue sa propagation dans notre pays, l’annonce d’un second confinement le 30 octobre, rendu indispensable par le manque d’anticipation des autorités gouvernementales, est venue fragiliser un peu plus le tissu social et économique de notre Métropole. Constatant la gravité de la situation sanitaire, je voudrais d’abord, au nom de la majorité, rendre un hommage sincère aux soignant.es et à l’ensemble de nos concitoyen.nes mobilisé.es dans la lutte contre l’épidémie.
Force est de constater que les impacts économiques et sociaux de cette crise sont tout à fait inédits ; de nombreux acteurs économiques et associatifs souffrent, et nombre de nos concitoyen.es sont frappé.es de plein fouet par la grande précarité. Force est de constater aussi le caractère révélateur de cette épidémie, qui a mis en exergue les fragilités structurelles de notre système de santé, abandonné depuis trop longtemps aux seules logiques de rentabilité ; les fragilités de notre modèle de développement économique, celui d’une mondialisation qui nous rend dépendants et détruit les ressources naturelles ; mais aussi de notre modèle de protection sociale, dont le détricotage progressif se poursuit.
Les nouvelles mesures d’urgence présentées ce jour par l’exécutif, auxquelles l’ensemble de la majorité s’associe, s’inscrivent pleinement dans une démarche collective de concertation avec les acteurs économiques, associatifs et culturels de la Métropole. Ainsi, dès l’annonce du reconfinement, l’exécutif a souhaité réunir l’ensemble des acteurs économiques de notre territoire pour définir conjointement les mesures de soutien les plus adaptées : à l’écoute de ces acteurs, la Métropole s’engage à renforcer leur accompagnement et les soutenir dans la poursuite de leur activité. Cette gouvernance économique élargie et inédite restera en place tout au long du confinement. L’exécutif a également souhaité renforcer la coopération avec les communes de la Métropole ; le Président a ainsi réuni en urgence, dès le 5 novembre, une Conférence Métropolitaine des Maires exceptionnelle, à laquelle il a proposé la création d’un groupe de travail sur le commerce de proximité. Ces mesures, l’exonération des loyers, l’accompagnement dans la digitalisation et dans la relance d’une activité, ciblent particulièrement les petits commerçants et artisans, très fragilisés par cette crise, et pourtant si indispensables à la vie de nos quartiers.
La crise sanitaire a malheureusement révélé les inégalités et la grande vulnérabilité auxquelles une partie croissante de notre société est confrontée. La France passera dès la fin de l’année le cap dramatique des 10 millions de pauvres ; à l’urgence sociale, nous devons répondre par des mesures fortes ! C’est pourquoi, dès notre arrivée aux responsabilités, nous avons lancé une réflexion sur la mise en place d’un revenu jeune, ouvert aux 18-25 ans. Aussi, la Métropole apportera un soutien financier et logistique aux associations de terrain et versera plus d’un million d’euros pour la mise à l’abri des ménages en grande difficulté, des sans-domicile fixe et des femmes victimes de violences conjugales.
Enfin, le secteur culturel, pourtant essentiel à nos vies, reste trop souvent le grand oublié des plans d’urgences. Nous proposons l’attribution immédiate de subventions en soutien à l’accompagnement d’entreprises culturelles dans le domaine de la musique, du cinéma et de l’audiovisuel, mais aussi en faveur de l’éducation artistique et culturelle, car la diffusion de la culture au plus grand nombre est indispensable, particulièrement dans les temps que nous vivons. Et ces mesures d’urgences préfigurent un plan plus large de soutien du secteur culturel dans les mois à venir.
La triple crise sanitaire, économique et sociale que nous traversons doit être l’occasion de repenser en profondeur l’organisation de notre société, et d’entamer enfin l’indispensable transition écologique, sociale et démocratique. Malheureusement, nous ne pouvons aujourd’hui que déplorer le chemin inverse emprunté par le gouvernement. Avec ce manque d’anticipation dans la gestion de la crise sanitaire, l’absence de réelles concertations avec les collectivités locales, la faiblesse du soutien apporté aux plus démunis et aux entreprises les plus fragilisées, un plan de relance en décalage total avec les exigences environnementales de notre époque, nous allons droit dans le mur ! Et pourtant, l’état de dégradation très avancé de notre écosystème et de la biodiversité ne fera qu’accentuer, à l’avenir, l’émergence de ce type de maladie. Cette crise doit être l’occasion de changements radicaux de trajectoire : pour le respect des droits humains essentiels pour toutes et tous (se nourrir, se loger, se soigner, se déplacer librement), pour la préservation de la planète ! Ce sont ces changements que nous portons durant ce mandat !
Merci