Au 1er janvier 2023, la Métropole de Lyon reprend la main sur la gestion de l’eau potable, avec une tarification sociale et progressive.
Cher Président, chers collègues,
Au nom de l’ensemble du groupe, je tiens en premier lieu à féliciter Anne Grosperrin et l’ensemble des services pour leur travail sur ce dossier majeur et pour l’élaboration de cette délibération. J’ai aussi une pensée particulière pour celles et ceux qui se sont mobilisés ces dernières années localement en faveur de la régie publique, comme l’association Eau Bien Commun.
Nous ne votons pas un simple choix technique, un arbitrage entre différentes modalités de gestion de l’eau pour notre Métropole : il s’agit d’un vote politique. Et nous sommes ici dans ce Conseil, dans une instance politique. C’est pourquoi, plutôt que de commenter la structure juridique de la nouvelle régie ou les objectifs de rendement du réseau, je me permettrai de revenir sur le sens fondamental de cette délibération.
Nous le savons, l’eau n’est pas un bien comme les autres. Elle est constitutive de l’humanité, elle garantit l’existence même de la vie, elle est sa condition première. Il me plait de faire ce parallèle entre la surface de notre planète bleue, recouverte aux ⅔ d’eau, et le corps humain, composé au ⅔ d’eau. Il faut chérir l’eau, pour la planète, pour notre santé.
Parce qu’elle est le premier des biens communs, pour l’humanitĂ© et le reste du vivant, l’eau ne peut ĂŞtre traitĂ©e comme une simple marchandise. Elle est un bien de première nĂ©cessitĂ©, l’un des fondements de notre dignitĂ© humaine.Â
Face à la crise écologique et au dérèglement climatique, cet enjeu de la gestion de l’eau revêt une importance première. Les menaces qui pèsent sur la ressource ne concernent pas uniquement quelques pays arides, ailleurs sur la planète, mais se font déjà ressentir dans nos régions, comme nous l’a rappelé Anne Grosperrin dans la présentation de la délibération. Ces dernières années en France, des dizaines de communes ont été confrontées à des ruptures d’alimentation en eau potable.
Deux raisons principales nous poussent à souhaiter un retour en régie publique de l’eau dans notre Métropole :
- la régie publique permet de mettre fin à une gestion lucrative de l’eau, à la gestion de ce bien essentiel par des multinationales, qui, au-delà de salariés impliqués et compétents, ont pour objectif le versement de dividendes à leurs actionnaires, au détriment d’investissements de long terme dans les territoires ;
- la régie publique permet aux citoyennes et citoyens, aux acteurs publics, de reprendre la main sur la gestion de la ressource et de ses infrastructures, pour faire face aux défis actuels et futurs de la transition écologique et solidaire ;
Cette position, défendue par les Écologistes depuis de nombreuses années, a été portée tout au long de la campagne.
C’est pourquoi nous sommes fiers aujourd’hui de voter pour une gestion publique pour la Métropole de Lyon, une gestion participative qui rend les citoyens acteurs de la gouvernance de ce bien commun.
Nous sommes fiers de voter pour une tarification sociale et environnementale, qui permettra de rendre gratuits les premiers mètres cubes d’eau et de rendre plus onéreuse la surconsommation d’eau, en favorisant ainsi la sobriété des usages.
Nous sommes fiers de nous inscrire dans le mouvement actuel, français et mondial, de remunicipalisation de l’eau et de retour en régie publique. De marcher à la suite des Boliviens de Cochabamba qui se sont battus en 1999 contre la privatisation de leur ressource, lors de la “guerre de l’eau”, de marcher à la suite de la ville de Grenoble, portée par la volonté des écologistes, précurseur en France du retour en régie publique en 2001, suivie depuis par de nombreuses collectivités, parmi lesquelles Paris et Nice.
Oui mes chers collègues, nous sommes fiers de voter pour cette délibération.
Je vous remercie.
Benjamin Badouard
Co-Président Les Écologistes Grand Lyon Métropole
Conseiller Métropolitain