L’hôpital gériatrique Antoine Charial cessera au printemps 2021 ses activités. La préfecture du Rhône et les Hospices civils de Lyon, propriétaires du site, ont décidé d’y implanter temporairement un centre d’hébergement d’urgence destiné à l’accueil de personnes en situation de grande précarité et socialement isolées. Le site accueille ainsi des femmes seules et avec enfants depuis début décembre et pourrait, à terme, permettre la mise à l’abri de 150 personnes. Rappelons que les femmes sans abris sont particulièrement exposées au risque d’agression sexuelle.

A l’approche de l’hiver et alors que la crise sanitaire perdure et voit ses impacts sociaux et économiques s’aggraver – nous passerons cette année le dramatique cap des 10 millions de pauvres – le groupe des Écologistes souhaite rappeler son engagement ferme à faire de notre collectivité : une Métropole pleinement engagée dans la lutte contre la pauvreté et la protection des plus vulnérables. Ainsi, l’attribution de cette subvention d’équipement à hauteur de 200 000 € n’est pas une option mais une obligation morale : celle de notre devoir de solidarité envers nos concitoyennes les plus vulnérables, celle d’une mise à l’abri digne et efficace pour ces femmes isolées et leurs enfants. Nous avons souvent l’occasion de regretter le manque, parfois cruel, de places d’hébergement d’urgence sur notre territoire : ce projet permettra justement d’en créer de nouvelles -> la Métropole de Lyon y prend donc pleinement sa part aux côtés de l’État et des HCL.
Ce devoir de solidarité ne doit pas rester l’affaire de quelques-uns ; l’effort de tous les territoires est indispensable à l’avènement d’une Métropole harmonieuse, équilibrée et solidaire. En ce sens, l’opposition des maires de Francheville, Craponne et Tassin est inaudible – incompréhensible. L’utilisation de ce projet à des fins politiques, pour effrayer la population, et comme prétexte par le Maire de Francheville pour repousser la construction d’une école attendue de longue date n’est pas acceptable
Cette tentative d’opposer les Grands Lyonnais entre eux est choquante. D’une part, le choix du site, avec la mobilisation d’un bâtiment existant, est pertinent et permettra une optimisation des ressources, financières notamment. D’autre part, l’accueil de femmes précaires et de leurs enfants sur le site de l’hôpital Charial ne causera pas de troubles à l’ordre public, ni de nuisances pour le voisinage ; le projet se veut au contraire ouvert sur le territoire, créateur de lien social, et proposera dès 2021 un accompagnement vers la (ré)insertion sociale et économique. Soulignons, au passage, la très longue expérience et le professionnalisme largement reconnu des deux structures qui accompagnent la mise en œuvre du projet, l’Armée du Salut et le Foyer Notre-Dame des Sans-Abris. Cette association gère d’ailleurs déjà une structure et de nombreux franchevillois nous ont dit être fiers d’être dans une commune ouverte aux plus précaires. Enfin, nous devons rappeler le caractère temporaire de ce projet, qui ne remet nullement en cause l’aménagement à moyen terme du site et de son quartier, dont nous espérons qu’il prenne en compte les enjeux environnementaux et sociaux et se fasse en concertation avec les habitant.es.
Chers collègues, vous l’avez compris, nous voterons donc pour cette délibération. Notre soutien au projet est total et notre devoir de solidarité envers les plus vulnérables non-négociable.
Hélène DROMAIN
Vice-présidente de la Métropole
Coopération européenne et internationale et tourisme