Dénomination de deux nouveaux collèges : le collège Simone Veil et le collège Gisèle Halimi


M. le Président, cher·es collègues,

Il s’agit aujourd’hui de voter pour la dénomination de deux collèges, le collège Simone Veil à Saint Priest et le collège Gisèle Halimi dans le 7ème arrondissement de Lyon.

Quelques mots, qui ne résument pas leur vie, pour parler de ces deux femmes illustres, dont je vous engage à aller consulter la biographie, les discours et écrits, et puissent-elles inspirer les collégiennes et collégiens de notre Métropole.

Gisèle Halimi, femme engagée, députée, autrice, féministe, anticolonialiste raconte qu’à 12 ans elle a fait une grève de la faim qui a duré 8 jours parce qu’elle trouvait injuste que les filles servent les garçons à table. Pas étonnant donc de la retrouver quelques années plus tard à Bobigny en défenseuse d’une mineure jugée pour avoir avorté illégalement à la suite d’un viol.

Simone Veil, rescapée des camps, ministre, a porté la cause des femmes et le droit à l‘IVG pour toutes. Elle demande quelques années plus tard que soient honorées par une entrée au Panthéon, des Femmes qui, par leur action, leur talent, ou leurs découvertes, ont servi la démocratie, le progrès ou les arts.

La vie entière de ces deux femmes apporte de l’eau au moulin de la démocratie.

Que serait, qu’est notre démocratie sans une prise en compte à chaque instant de la moitié de l’humanité, les Femmes.

En effet de quel modèle peuvent s’inspirer nos congénères, femmes ou hommes, lorsque ne figurent que des noms d’hommes au fronton des établissements publics, au coin des rues et dans les parcs publics ?

Elles ont beau représenter la moitié de la population française, les femmes sont encore très largement sous représentées dans l’espace public avec moins de 5% de noms de rues féminins, et peut être encore moins dans les équipements publics, mis à part les crèches. Par exemple dans notre métropole, sur 77 collèges publics, seuls 7 portent un nom de femme dont deux datent de l’année dernière, Simone Lagrange et Alice Guy pionnière du cinéma oubliée.

Pour rétablir la parité pour les rues et les équipements, il faudrait pendant des années et des années ne donner plus que des noms de femmes.

Ce n’est pas qu’on en manque, il suffirait d’abord de dissocier les couples et de rendre leur légitimité à ces femmes dont le parcours a été tout aussi remarquable que celui de leur mari voire plus remarquable pour l’époque telles Gilberte Brossolette, Marie-Claude Vaillant Couturier,  grandes résistantes elles aussi, Emma Darwin, Mileva Maric Einstein…

Il faudrait juste sortir de l’ombre toutes ces femmes qui ont accompli des choses formidables comme Marie Marvingt 34 décorations, la légion d’honneur, héroïne de la première guerre mondiale, la connaissez-vous ? Ou Esther Lederberg micobiologiste, Hubertine Auclert engagée en faveur du droit de vote des femmes, Sophie Germain mathématicienne, Zaha Hadid, architecte, Nicole-Raine Lepaute, mathématicienne astronaute, Madeleine Pelletier, première femme médecin en psychiatrie, Charlotte Delbo, écrivaine, ou Denise Vernay Jacob, sœur de Simone Veil bientôt honorée par la Ville de Lyon…

Le nom des rues ou des équipements structurent vraiment notre imaginaire.

Le choix des noms est un acte politique permettant d’inscrire durablement sur le territoire une histoire commune, des repères voire des inspirations pour toutes et tous.

C’est un choix politique aujourd’hui de mettre Simone Veil et Gisèle Halimi à l’honneur plutôt que Marius Berliet ou La Madelon.

Comme c’est un choix politique que nous avons fait, les Écologistes, de faire la parité dans nos têtes de listes, puis dans les postes à responsabilité des organismes extérieurs importants (LMH, Musée des Confluences, Agence d’Urbanisme, SDMIS –pompiers).

Je suis donc fière d’avoir parlé au nom de notre groupe qui compte 32 femmes.

Caroline Lagarde
Conseillère Métropolitaine


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