Le dispositif d’incitation financière à l’acquisition de vélos, objet de cette délibération, a rencontré un succès au-delà de nos espérances. Mis en place par le précédent exécutif, son enveloppe financière avait été renforcée dans le contexte de la crise Covid, avec un montant de 350 000€ pour l’année 2020, le vélo s’affirmant alors comme une alternative aux transports en commun dont un grand nombre de nos concitoyen.nes se détournaient. Sa mise en place coïncidait aussi, il faut bien le dire, avec un mouvement de plus grande ampleur, celui d’une prise de conscience grandissante sur la nécessité d’aller vers des mobilités plus douces et plus respectueuses de la qualité de l’air et de l’environnement, notamment par l’usage du vélo.
Dès notre arrivée aux responsabilités à l’été 2020, constatant le très grand succès de ce dispositif et soucieux de le soutenir plus amplement, nous avions voté en sa faveur une rallonge budgétaire d’1,5M€ ; c’était l’une de nos toutes premières délibérations, qui allait d’ailleurs dans le sens de nos engagements de campagne. Ce succès ne s’est pas démenti depuis : 17 000 dossiers sont aujourd’hui dans l’attente d’une instruction par les services de la Métropole. C’est pourquoi la délibération dont il est ici question propose la mobilisation de 8,6 millions d’euros en faveur du dispositif, au titre de l’année 2020, et d’1,5 millions d’euros initiaux au titre de l’année 2021, qui pourront être complétés par la suite. Nous ne pouvons donc que nous féliciter de cet engagement financier sans précédent en faveur de l’usage du vélo, car plus de vélos, c’est moins de voitures dans la ville.
Cet engagement est d’autant plus indispensable que nous venons de voter l’amplification d’un autre dispositif – la zone à faibles émissions – pour lutter plus efficacement contre un fléau des grandes métropoles, celui de la pollution de l’air et de ses impacts sanitaires. Nous le savons bien, le développement des mobilités douces, dont le vélo, est une solution particulièrement efficace pour répondre à cet enjeu de la qualité de l’air et de l’apaisement de nos villes. Par le vote de cette délibération et le soutien accru à ce dispositif d’aide à l’acquisition, nous anticipons sans attendre l’amplification future de la ZFE.
Comme vous l’aurez compris, les mesures d’accompagnement au changement de mobilité que nous mettrons en place dans le cadre de la ZFE viseront en premier lieu et tout particulièrement les plus modestes et démuni.es d’entre nous, qui sont aussi les plus contraint.es dans leurs déplacements. C’est pourquoi nous proposons, dès à présent, une réorientation socialement plus juste de cette aide à l’acquisition de vélo. A l’exception des vélos destinés aux PH/PMR, elle ne sera désormais plus accessible qu’aux personnes acquérant des vélos AE et pliables dont le prix n’excède pas 3000€.
Surtout, nous faisons aujourd’hui le choix de recentrer cette aide financière en la destinant prioritairement à ceux d’entre nous qui en ont le plus besoin, c’est-à-dire aux plus précaires. Ainsi, les foyers dont le revenu fiscal de référence n’excède pas 13 489€ (le seuil utilisé par l’Etat pour le versement de sa prime) pourront bénéficier d’une aide financière de 50% du prix d’achat TTC, dans la limite d’un plafond de 500€. Cette mesure, nous le croyons, est socialement plus juste, puisque jusque-là les foyers les plus précaires restaient sous-représentés dans le public bénéficiaire de cette aide avec seulement 15% de ménages non-imposables, quand ils représentent 40 à 50% de la population en réalité … C’est pourquoi nous voterons contre l’amendement déposé par le groupe Rassemblement de la Droite, qui ne permettrait pas une réorientation sociale du dispositif. Ses nouvelles modalités permettront aussi de viser une meilleure répartition géographique de l’aide sur les différentes communes du territoire.
Aussi, rappelons que cette aide ne disparaît pas pour les foyers dont le RFR serait supérieur à 13 489€, au contraire de la prime de l’Etat, mais elle sera désormais limitée à un plafond de 100€. Le nouveau dispositif propose donc une aide socialement plus juste et qui reste ouverte à tous.tes, d’autant plus qu’elle reste cumulable avec celle que certaines communes du territoire ont mise en place. 100€, nous le croyons, reste tout de même un montant non-négligeable et déclencheur pour les foyers modestes et plus aisés.
Cher.es collègues, vous l’aurez compris, la majorité métropolitaine votera donc en faveur de cette délibération qui propose une réorientation de l’aide à l’acquisition de vélos ; socialement plus juste car ciblant en priorité les plus précaires d’entre nous, tout en restant ouverte à l’ensemble de la population, elle préfigure toute une série de mesures d’accompagnement que nous mettrons en place dans le cadre de la ZFE. Car c’est bien le sens de la politique que nous mènerons : garantir des alternatives de mobilité décarbonée à tous.tes et particulièrement aux plus précaires d’entre nous.
Florence Delaunay
Conseillère Métropolitaine