Mes cher·es collègues,
Par cette délibération, nous engageons une 3e modification de notre Plan Local d’Urbanisme et de l’Habitat, approuvé en mai 2019. Pour quelles raisons ?
Comme les autres grandes villes, la métropole de Lyon subit aujourd’hui une crise du “modèle métropolitain” : un modèle d’hyper-concentration des flux et des activités, reposant sur des politiques d’attractivité excessives, induisant une saturation des transports et une flambée des prix du logement, excluant les plus défavorisés. Dans le même temps, notre métropole fait face aux conséquences de la crise écologique, au réchauffement climatique, à la perte de biodiversité, à la pollution atmosphérique. La prise de conscience de ces enjeux majeurs, l’aspiration à un véritable changement de modèle, à une ville plus agréable à vivre et plus solidaire, doit se traduire dans nos différentes politiques publiques, et notamment celle de l’urbanisme.
Par cette procédure de modification, qui ne remet pas en cause la structure d’ensemble du document et ses grandes orientations, nous voulons prendre en compte, encore davantage, les urgences écologiques et sociales, dans ce document stratégique et règlementaire pour l’urbanisme et l’habitat qu’est le PLU-H.
Nous voulons construire une ville plus juste et plus accessible à tous, en actualisant le volet habitat du PLU-H, en renforçant les secteurs de mixité sociale et en intensifiant la production de logements sociaux et abordables, en particulier dans les zones carencées, en introduisant également les logements en bail réel solidaire ;
Nous voulons construire une ville plus agréable à vivre, depuis le logement jusqu’au quartier, en veillant à la taille et au confort des logements, par la construction de quartiers mixtes mêlant habitat, activité et équipements, en favorisant l’urbanisation autour des gares et des axes de transports structurant, en améliorant la protection du patrimoine bâti et paysager ;
Nous voulons construire une ville plus respirable, en phase avec les enjeux de la transition écologique, en donnant davantage de place à la nature en ville, en renforçant la trame verte, en développant les mobilités actives et le stationnement vélo, en favorisant l’implantation d’activités en ville plutôt que l’expansion de zones d’activité en périphérie, en préservant davantage les espaces agricoles.
L’urbanisme écologique n’est pas un simple verdissement de la ville, un catalogue de réalisations prestigieuses. Il ne s’agit plus aujourd’hui de réenchanter la grande ville en la verdissant pour la rendre plus désirable dans un contexte de concurrence entre métropoles. Il ne s’agit pas non plus d’utiliser simplement la nature pour les menus services qu’elle peut nous rendre face au changement climatique. L’urbanisme écologique doit nous permettre de dessiner une nouvelle relation au vivant, une nouvelle manière de construire et d’habiter.
Cette modification du PLU-H est à resituer dans notre vision globale : faire évoluer la manière de construire la ville tout en développant des solutions en matière de logement abordable et de mobilités alternatives à la voiture. Nous souhaitons trouver un nouvel équilibre, en associant les maires, les Grandes Lyonnaises et Grands Lyonnais à notre réflexion. C’est pourquoi nous accordons une importance particulière à la concertation préalable que nous engageons par cette délibération, qui permettra de recueillir les demandes d’évolution des habitantes et des habitants et de les informer des évolutions envisagées dans leurs communes. Les maires, déjà invités fin 2020 à formuler leurs demandes d’évolutions, seront fortement associés à la démarche.
Nous invitons les Grand-Lyonnaises et les Grand-Lyonnais à entrer en dialogue autour de cette modification du PLU-H, et dans la perspective de futures évolutions du document.
Nous voterons pour cette délibération.
Michael MAIRE
Conseiller Métropolitain