
Monsieur le Président, chers collègues,
La décision que nous nous apprêtons à voter concerne notre politique pour l’attribution des aides à la pierre, aux côtés de l’État, pour la durée du mandat, avec la signature d’une nouvelle Convention 2021-2026. Il s’agit des aides publiques pour : la création de logements sociaux, en faveur de la location-accession et pour la rénovation de l’habitat privé. Autant de leviers essentiels pour garantir aux habitantes et aux habitants de notre Métropole une offre de logements abordables et de qualité.
La situation actuelle en matière de crise du logement ne date pas de notre arrivée à la tête de la Métropole, avec nos partenaires de la majorité. La construction de logements est en recul depuis 2017, les politiques menées ces dernières années n’ont pas réussi à enrayer la hausse des prix de l’immobilier, et la demande de logement social reste très élevée, avec 1 attribution pour 10 demandes. Notre métropole est confrontée aux mêmes difficultés que les autres métropoles françaises attractives. Les politiques de ces dernières années misant fortement sur cette attractivité ont amplifié le phénomène, sans répondre suffisamment aux attentes des habitants en matière de logement abordable et de cadre de vie.
Face à ces différents constats, notre politique de logement ne peut être uniquement une politique du chiffre, centrée sur le volume de logements à construire. En matière d’offre d’ailleurs, comme cela été rappelé par M. Payre, les objectifs du PLU-H de 8000 à 8500 logements par an n’ont pas changé et sont confirmés dans le cadre de la modification en cours.
Il est indispensable de disposer aujourd’hui d’une offre de logement compatible avec les ressources et les aspirations des habitants.
- C’est pourquoi nous allons amplifier la production de logements sociaux, portée à 5000 logements par an sur la durée du mandat.
- C’est pourquoi nous mobiliserons fortement l’Organisme Foncier Solidaire de la Métropole, permettant de déconnecter le prix du bâti du prix du foncier pour la production de logements abordables.
En cohérence avec les orientations actuelles de la modification du PLU-H, les critères d’attribution des financements pour le logement social ont été revus en mettant l’accent sur la qualité urbanistique et environnementale, la proximité d’une gare et l’accès aux espaces verts. Au-delà d’une politique du chiffre, nous devons être à l’écoute des habitants et de leurs attentes en matière de cadre de vie, comme nous le faisons actuellement dans la concertation pour la modification du PLU-H. Enfin, dans nos objectifs de production de logement social, nous souhaitons rééquilibrer davantage l’offre dans l’ouest de l’agglomération, en déficit par rapport à l’est.
La croyance en un fameux “choc de l’offre” permettant de solutionner la crise du logement actuelle nous paraît illusoire. Construire encore et toujours plus de logements ne peut être le seul remède pour enrayer la hausse des prix qui est structurelle ; les mécanismes sous-jacents au marché du logement étant très complexes. La production neuve ne représente en réalité qu’une goutte d’eau dans le stock de logements global et s’avère insuffisante pour peser sur le marché.La hausse des prix immobilier est portée par une hausse des prix du foncier, qui nous incite à une politique foncière offensive, permettant notamment la production de logements abordables en secteurs tendus, et la mobilisation d’outils comme le Bail Réel Solidaire.
Dans cette politique de logement, tout ne dépend pas de la Métropole, les communes ont aussi un rôle à jouer.
Nous déplorons l’attitude de certains maires qui vont à l’encontre de la politique actuelle de relance de la production de logements en s’opposant aux autorisations d’urbanisme et à la mise en place d’outils réglementaires ou à leur extension, comme les Secteurs de Mixité Sociale, à Mions, Tassin, Oullins, Ste-Foy ou Caluire.
Nous invitons ainsi les maires, les acteurs de l’immobilier et du logement à agir aux côtés de la Métropole pour une offre de logement accessible à toutes et tous, dans le contexte actuel de crise sanitaire, économique et sociale, qui accroît fortement les inégalités.