
Monsieur le Président, cher·es collègues,
La délibération qui nous intéresse aujourd’hui concerne une acquisition foncière, sans enjeu majeur, dans le cadre du projet d’aménagement du quartier de la Part-Dieu. Comme l’ont montré les interventions précédentes, cette délibération est surtout l’occasion d’évoquer la réorientation actuelle du projet Part-Dieu, projet emblématique, dans un des quartiers stratégiques de notre Métropole.
Le débat autour de ce projet témoigne de visions politiques et urbanistiques différentes. Il est l’occasion de réaffirmer notre vision politique en matière d’urbanisme, pour une ville engagée dans la transition écologique et solidaire, adaptée au changement climatique, à l’écoute des habitants. Nous sommes fiers de la réorientation de ce projet, qui est aussi un engagement politique fort que nous avions pris pour ce mandat.
Ces dernières années, le quartier de la Part-Dieu s’est considérablement transformé. Le projet de réaménagement engagé lors des précédents mandats visait déjà à rompre avec le modèle typique des Trente Glorieuses, avec ses autoroutes urbaines, son urbanisme de dalle et sa faible mixité fonctionnelle. Nous ne pouvons que saluer certaines opérations réalisées, comme le réaménagement de la rue Garibaldi, même si la part laissée à la voiture nous a toujours paru trop importante.
Mais le projet proposé pour le quartier restait trop minéral, orienté vers l’immobilier de bureau et la construction de nouvelles tours. Nous souhaitons réorienter ce projet pour répondre aux aspirations des habitants et aux défis actuels, notamment l’adaptation au réchauffement climatique.
Végétalisation, agrandissement des espaces publics, augmentation de la part de logements abordables, modération du développement du tertiaire et fin de la construction des tours : le nouveau projet fait de la Part-Dieu un véritable quartier à vivre, engagé dans la transition écologique et solidaire.
Oui, M. Collomb, nous voulons bien densifier, mais pas au détriment de la lutte contre les îlots de chaleur urbains et de la qualité de vie. Oui M. Collomb cette réorientation va changer la vie des salariés, en mieux. Nous limitons la place de la voiture, car nous voulons réduire la pollution et apaiser l’espace public, et surtout dans un quartier qui bénéficie d’une telle offre de transport en commun. Nous proposons simplement un nouveau modèle urbain, celui d’un quartier à vivre dans une métropole solidaire.
Concernant l’attractivité pour les entreprises, nous construirons bel et bien 250 000 m2 de bureaux, complétés par d’autres opérations dans la Métropole, comme à la Saulaie ou à Villeurbanne, dans un souci d’équilibre territorial.
L’objectif est d’apporter une offre tertiaire avec des loyers abordables, alors que les charges des bureaux dans les grandes tours sont très élevées et donc surtout accessibles aux seuls grands comptes.
Nous pouvons aussi imaginer que dans plusieurs années les entreprises iront s’implanter ailleurs si nous n’apportons pas de solutions au réchauffement climatique en ville. Enfin, nous agissons avec prudence dans l’état actuel du marché : les incertitudes sont importantes en ce moment pour le marché immobilier tertiaire, les conséquences de la crise sanitaires et des confinements se font sentir pour les entreprises, avec une généralisation du télétravail et une moindre demande en espaces de travail centralisés.
C’est peut-être pour son action écologique, pour son urbanisme en phase avec les enjeux de demain que Lyon sera reconnue, demain, au niveau international.
Nous ne manquerons pas de débattre à nouveau du projet lors des prochains conseils, où seront présentées les délibérations relatives aux évolutions des aménagements.
Nous voterons pour cette délibération.
Benjamin BADOUARD,
Conseiller métropolitain.