Un Plan Nature unique en France [Intervention en Conseil]

Monsieur le Président, cher·es collègues, 

C’est avec fierté que nous prenons part aujourd’hui au vote de ce Plan Nature, qui est à la hauteur des ambitions que nous portons pour notre Métropole. Il est inédit au regard des politiques menées actuellement dans les autres métropoles. Il est l’un des marqueurs de la politique de transition écologique et solidaire que nous voulons engager pour les habitantes et habitants de ce territoire. 

Ce Plan Nature comporte 3 grands volets :

  • Un premier volet consiste à préserver et à restaurer les espaces naturels qui s’inscrivent dans la trame urbaine de notre Métropole. Il s’agit d’intégrer la nature à l’urbanisme, de préserver les espaces naturels par la maîtrise foncière, de restaurer activement les corridors écologiques.
  • Le deuxième volet consiste à végétaliser l’espace urbain. Cela passe par la végétalisation de l’espace public, des collèges et équipements de la Métropole, la végétalisation de l’habitat – dans les copropriétés et dans le parc social.
  • Le troisième volet consiste à mettre en valeur le patrimoine naturel et arboré existant, en facilitant l’accès de toutes et tous à la nature.

Le Plan Nature poursuit ainsi un triple objectif : climatique, environnemental et social. Il permet d’adapter notre territoire au réchauffement climatique, de lutter contre les îlots de chaleur, de réduire les émissions de gaz à effet de serre via la fixation du carbone par la végétation. Il permet de préserver la biodiversité, animale et végétale. Il permet un accès de toutes et tous à la nature, à des lieux de détente, de contemplation et de loisir.

Nous souhaitons consacrer, dès 2021, 13,5 millions d’euros à la mise en œuvre de ce Plan Nature, et 44 millions d’euros sur l’ensemble du mandat.

Les effets du changement climatique et l’effondrement de la biodiversité, qualifiée de “6e extinction de masse” par des scientifiques en 2017, ont un retentissement au niveau mondial, mais se font également ressentir dans notre Métropole. Non seulement nous risquons de perdre les précieux services écosystémiques que nous rendent les espèces végétales et animales, mais nous risquons de perdre aussi en capacité de résilience et d’adaptation face au changement climatique. Nous pensons que la perte de biodiversité est aussi une perte inestimable, par sa simple beauté, par le mystère de son existence. Les récents confinements ont confirmé le besoin de nature des habitantes et des habitants de la Métropole, l’importance des espaces de nature de proximité ; la forte fréquentation des parcs et jardins ces derniers mois en atteste. Ce Plan Nature resitue donc la nature au cœur de notre société ; il nous rappelle que nous faisons partie intégrante du vivant. En cela, il est bien un plan stratégique pour notre Métropole.

Le Plan Nature s’appuie sur des actions déjà engagées au cours des mandats précédents, pour lesquelles nous tenons à saluer le travail de nos prédécesseurs et des services. Il permettra d’harmoniser ces politiques et de leur donner une portée nouvelle. Il permettra surtout de mener de nouvelles actions d’ampleur, confirmant le rôle transversal du Plan Nature, au carrefour des différentes politiques publiques de la Métropole.

Le “Plan Canopée”, qui concerne les arbres et les forêts urbaines, ainsi que les politiques en faveur des trames vertes et bleues seront considérablement renforcés, tout en accélérant la restauration des corridors écologiques. Le “Plan pollinisateur” que nous lançons dans le cadre de ce Plan Nature vise à déployer des actions spécifiques à destination de ces espèces essentielles à l’équilibre des milieux. Nous souhaitons planter 100 à 150 ha de forêts urbaines dans l’ensemble de la Métropole au cours du mandat, avec une attention particulière pour les territoires situés à l’est, où les arbres sont moins présents.

Nous avons souhaité engager des actions dès la première année de ce mandat, pour répondre à l’urgence écologique et instituer, dès le début, ce Plan Nature en marqueur fort de notre politique :

  • Deux forêts urbaines ont ainsi été créées à Saint Priest et à Sathonay Camp.
  • Nous avons déjà semé à ce jour 12 prairies fleuries, dans des espaces non exploités, comme des délaissés routiers et des friches urbaines.
  • Nous avons engagé 1,5 millions d’euros lors du précédent conseil le 15 mars 2021, pour la végétalisation des collèges.

Une clé essentielle pour la réussite de ce Plan Nature sera la coopération et le dialogue. La coopération s’effectue en premier lieu entre les différentes directions de la Métropole qu’il mobilise. Elle se matérialise également par notre travail avec les communes et les acteurs locaux, avec qui nous travaillons déjà en étroite collaboration et que nous encourageons dans leurs démarches : gestion des espaces naturels sensibles, développement des chartes nature à l’échelle municipale, adaptation du Plan Nature au niveau local. Nous souhaitons effectuer un important travail de communication et de sensibilisation à destination des habitantes et des habitants, sur les enjeux de la nature en ville, les pratiques responsables dans la gestion et la fréquentation des espaces naturels. Surtout, la réussite de ce Plan dépend de la mobilisation des associations du territoire, déjà fortement engagées, et qui permettront de prolonger l’action de la Métropole. Nous les remercions pour leur action au quotidien, souvent bénévole, et nous les invitons à participer à la dynamique engagée autour de ce Plan Nature.

Nous tenons également à saluer le travail de Pierre ATHANAZE, vice-président à l’Environnement, à la protection animale et à la prévention des risques, ainsi que celui des services de la Métropole sur ce dossier. 

Le groupe des Écologistes votera pour cette délibération.


Catherine CREUZE,
Conseillère métropolitaine.

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