
Monsieur le Président, cher·s collègues,
Nous avons, selon la loi, une « responsabilité en matière culturelle ». Des responsabilités et des obligations : pour la lecture publique, l’enseignement artistique et les archives. Mais les missions de la Métropole vont bien au-delà : nous gérons et soutenons des équipements, des événements et des projets culturels, en direct ou en collaboration avec des communes et d’autres institutions. Ceci n’est pas nouveau.
Ce qui est nouveau, c’est le séisme que le milieu culturel a connu ces derniers mois. Comme disait la chanteuse Camille, à l’inauguration conjointe des Nuits de Fourvière et de la Biennale de la Danse : « à cause de… à cause ! » ne voulant plus prononcer le mot COVID. « À cause » donc, nous avons connu une période sans spectacle vivant, sans musée, sans public. Et le public a vécu ces longs mois sans contact direct avec le monde culturel. Cette soirée de lancement a été particulièrement émouvante, comme une soirée de retrouvailles. Car à tout âge, quelle que soit sa situation, tout le monde a besoin de culture : pour rêver, grandir, s’étonner, apprendre… “L’art, ça ne sert à rien”, c’est pour cela que c’est essentiel à toutes et tous.
C’est pour reconnaître pleinement le rôle de la culture, que notre collectivité se dote pour la première fois d’une stratégie culturelle pour l’ensemble du mandat. Elle n’apporte pas seulement des réponses de court terme face à la crise mais également des réponses de long terme, structurantes, pour les années à venir.
Je ne vais pas reprendre la totalité des propositions et mesures présentées dans cette délibération, je vais m’arrêter sur quelques points.
Certains publics sont plus ou moins éloignés de la Culture, de nombreuses mesures s’adressent à eux. Par exemple, les moyens pour l’éducation artistique et culturelle ont été multipliés par plus de 5 pour passer de 90 000 à 490 000 euros. Permettre à toutes et tous de connaître, pratiquer et comprendre des œuvres autres que celles matraquées par l’industrie de l’entertainment est une vraie ambition.
Un gros effort pour aider la structuration de la filière culturelle va être fait. Là encore le budget consacré est multiplié par 4 pour passer de 105 000 à 435 000 euros pour informer, aider à la mutualisation, accompagner. Dans la métropole, la filière culturelle est importante et de qualité. Elle représente 20 000 emplois soit 3 % de l’emploi total.
Par ailleurs nous souhaitons aussi apporter un soutien conséquent aux artistes, notamment en développant la commande publique avec le 1% artistique qui sera systématiquement mis en place pour toute nouvelle construction d’établissement recevant du public.
Dans cette stratégie culturelle, la nouveauté réside également dans la signature de conventions avec les grands équipements et événements dits “de centralité”, subventionnés par la collectivité : l’Opéra de Lyon, le TNP, la Maison de la Danse, les Célestins, les musées Lugdunum et Confluence, mais aussi les Nuits de Fourvière, le Festival Lumière et les Biennales. Ces conventions permettront d’intégrer des objectifs d’éco-responsabilité et d’égalité femme-homme, qui doivent plus que jamais prendre leur place au coeur de cette offre culturelle de premier plan pour notre Métropole. Car nous avons changé d’ère : le temps n’est plus où seuls les hommes blancs d’âge mûrs pouvaient diriger une structure ou une compagnie, où l’égalité salariale n’était pas de mise, où les artistes stars n’étaient que des hommes et où les filles apprenaient le violon et les garçons la trompette. Et le monde culturel a un rôle fort à jouer dans la transition écologique et solidaire, pour des événements plus responsables, et nous souhaitons l’accompagner.
Bien-sûr nous souhaitons agir en complémentarité et en concertation avec les communes. Une volonté forte de cette feuille de route concerne le maillage territorial de l’offre culturelle, plus décentralisé, avec un soutien accru aux théâtres et aux festivals dans l’ensemble de nos communes et de nos territoires.
Nous avons une « responsabilité en matière culturelle » disais-je en introduction, voici un engagement fort de notre majorité qui prouve combien nous sommes responsables.
Je voudrais conclure avec une belle citation de Bertrand Tavernier, qui nous a quitté en mars dernier, pour redire l’importance que nous devons accorder à la culture, je cite : “Mon métier consiste à inventer, faire rêver et, à partir de cela, produire quelque chose qui va changer le monde.”
Nous voterons pour cette délibération.
Je vous remercie.
Nous voterons pour cette délibération.
Jérôme BUB,
Conseiller métropolitain.