
Chers collègues bonjour,
Je vous écoute et me dis : quelle énergie dépensée, pour critiquer et rabaisser le travail entrepris par la Métropole de Lyon !
Quelle énergie, qui ne sera apparemment, pas dépensée pour des sujets autrement plus majeurs pour notre avenir et celui de nos enfants. Pendant que vos opérations de communication vous occupent, le Canada brûle ; l’Iran ou l’Australie ont vu des températures dépasser régulièrement les 50° ; l’Allemagne et la Belgique ont été sous les eaux ; Messieurs-dames : le mois de juillet aura été le plus chaud jamais enregistré sur la planète. À côté de cela, l’écart ne cesse de se creuser entre les plus pauvres et les plus riches.
Oui, les craintes de certain·e·s maires sont sans nulles doutes sincères et peuvent être légitimes. Nous avons pour devoir, en tant que Métropole, d’instaurer le dialogue, d’expliquer, de prendre en compte.
Mais nous l’avons suivi ces dernières semaines, certain·e·s maires de droite ont voulu faire de cette question de gouvernance une affaire d’État, avec l’obsession d’une communication bassement polémique, à coup de fausses vérités répandues dans la presse locale et nationale. C’est un procès d’intention, un concours de mauvaise foi.
Vous souhaitez parler concertation ? Parlons-en.
En un an, Bruno Bernard a rencontré 58 des 59 maires, le seul qui avait refusé jusqu’ici est le maire de Charly, qui a finalement accepté ces derniers jours… Les Vice-présidentes et Vice-présidents ont déjà fait des centaines de rdv dans les mairies.
Après les 400 réunions avec les communes autour de la modification du PLU-H, s’ouvrent cet automne les concertations sur la ZFE, les 4 métros, le plan de prévention du bruit, la télécabine, la Saulaie, le plan piéton… Souvent, des concertations qui durent bien plus longtemps que ne l’impose la loi. Et souvent, avec la Commission Nationale du Débat Public comme garante, pour assurer droit à l’information et participation du public.
Tous ces rdv, toutes ces concertations, permettent de faire évoluer les projets dans les territoires. Ce sont des constructions communes, tant que l’on travaille en bonne intelligence, et avec de la bonne volonté. Cette volonté malheureusement, nous la cherchons encore chez certain·e·s maires, pour faire avancer les réponses de nos territoires aux urgences climatiques et sociales. Quant à la bonne intelligence, elle devrait être d’assumer, conformément à ce que beaucoup d’entre vous appelaient de leurs vœux à l’époque, que la Métropole est devenue une collectivité territoriale de plein droit, dont les conseillers sont élus au suffrage universel direct, sur un programme, et sur la base de compétences claires.
Vous souhaitez parler de nouvelles manières de faire de la politique ? Parlons-en.
Oui, nous faisons le pari d’une organisation transparente, qui soit connue et la même pour toutes les communes. Finie, l’opacité. Concernant l’enveloppe de 118 M pour les voiries, si auparavant certaines communes pouvaient recevoir jusqu’à dix fois plus de subsides par habitants qu’une autre, et sans savoir ce que sa voisine percevait, aujourd’hui 50 % de l’aide par commune est attribuée en fonction du nombre d’habitants, 50 % en fonction du km de voiries. C’est clair, c’est basé sur des critères objectifs.
Mais moi je souhaiterais vous parler en retour, de la mauvaise foi de certains maires de droite.
La mauvaise foi, c’est celle du maire de Caluire qui lutte depuis des années pour bétonner la Terre des lièvres, un espace agricole sur sa commune, et qui se vante du jour au lendemain dans son journal municipal d’avoir pu la préserver grâce à sa pression sur la Métropole.
C’est celle du maire de Charly qui s’offusque d’une décision non concertée de la Métropole écologiste de mettre un cimetière sur des terres agricoles de sa commune alors que le projet date d’il y a 4 ans, qu’il ne répond pas aux demandes de rendez-vous, et que lui-même avait un projet d’artificialisation sur des terres agricoles.
Enfin, c’est celle de certains maires du Sud-ouest lyonnais, dont la maire de Ste-Foy lès Lyon, qui il y a quelques années trouvaient de très nombreuses vertues à la télécabine, bien loin des postures actuelles.
Enfin, vous souhaitez parler de démocratie ? Parlons-en.
Parlons-en en citant quelques pratiques de celui qui a grâce à votre soutien appuyé, a repris la tête de la région Auvergne Rhône-Alpes :
- Ce sont des prises de paroles limitées à 2 min pour l’opposition à la Région (en coupant le micro), quand elles sont ici illimitées ;
- C’est l’absence totale de place dans les organismes extérieurs quand nous vous en avons laissé des dizaines ;
- C’est le clientélisme grossier et scandaleux dont M. Wauquiez a fait preuve pendant son premier mandat : des aides aux communes allant de 1 à 10 selon la couleur politique, la Haute-Loire en tête bien sûr, et ne parlons pas de sa ville, Le Puy en Velay, qui récolte le gros lot.
Vous en tirerez vos conclusions.
Notre conclusion, c’est qu’il semble que vous ayez un problème avec le respect même de la démocratie. Saper le débat public par des déclarations outrancières et des contre-vérités, c’est saper la démocratie. Parler de dictature pour des conseillers élus au suffrage universel direct, c’est un vrai problème.
Nous avons été élus pour être les garants de l’intérêt métropolitain et du dépassement des égoïsmes municipaux. Si on construit une piste cyclable, il faut qu’elle soit continue ; Si on crée un corridor écologique c’est parce que les animaux ne s’arrêtent pas aux frontières communales. Nous sommes aussi garants de l’équité territoriale, entre l’ensemble des communes. Et nous agissons.
Jamais en un an la Métropole n’avait lancé autant de politiques publiques, car les enjeux nous y obligent, et car jamais les élus n’avaient été aussi impliqués : Le Plan Nature le plus ambitieux de France pour le retour de la biodiversité, le développement des transports en commun et les Voies Lyonnaises pour faciliter des déplacements plus vertueux, le fond d’amorçage industriel pour soutenir les engagements écologiques des industries du territoire, le revenu de solidarité jeunes pour qu’ils retrouvent la dignité… Je pourrais égrener ce bilan pendant encore un bon moment. Un premier bilan résultant aussi d’un travail constant avec les associations, les acteurs économiques, les habitants, les différentes collectivités et institutions. Sans oublier les agents de la Métropole, compétents et très investis dans leurs missions. Merci à elles et eux.
Ce bilan, nous en sommes fiers. Car, à travers celui-ci, nous répondons de façon résolument engagée aux défis de notre temps.
Alors, toutes et tous dans cet hémicycle, travaillons vers le même objectif : une démocratie apaisée, la réponse à l’urgence climatique et la justice sociale, dans l’intérêt des habitantes et des habitants.
Merci.