En 2019, 13 millions de Français·e·s, soit 21 % de la population métropolitaine, étaient concerné·e·s par la pauvreté monétaire ou la privation matérielle et sociale. 13 millions de Français·e·s pour lesquels se loger, se nourrir, se soigner, se déplacer ou trouver un emploi devient de plus en plus difficile.
Nous le savons, la crise sanitaire que nous traversons agit comme un facteur supplémentaire de déstabilisation pour les foyers modestes et pauvres. A la faveur de la crise, la pauvreté menace aujourd’hui de s’étendre. Parallèlement, les hauts revenus continuent de progresser. Oxfam montre ainsi qu’entre mars 2020 et mars 2021, en France, la fortune des milliardaires français·es a augmenté de 170 milliards d’euros, soit une hausse moyenne de 40%. Mécaniquement, les inégalités explosent.
À l’échelle de la Métropole, la fracture entre l’Ouest et l’Est reste particulièrement prégnante. En 2017 et sur l’ensemble du territoire de la Métropole, 15,7 % de la population vivait en-dessous du seuil de pauvreté monétaire, Soit un niveau supérieur au taux national.
Dans ce contexte, l’action volontariste de la Métropole en matière de solidarités, qui représente chaque année plus de 950 millions d’euros, est indispensable. Nous agissons très concrètement contre la pauvreté, en matière de logement, d’emploi et d’insertion, en faveur de notre jeunesse… Quelques exemples : l’encadrement des loyers ; le développement du Bail Réel Solidaire ; l’Aide Exceptionnelle aux Dépenses de Logement (ADEL) ; La création du Revenu de Solidarité Jeunes ; le renforcement des clauses sociales dans le cadre du Schéma de Promotion des Achats Responsables ; le soutien aux acteurs du développement économique durable ; la stratégie de Métropole Accueillante et Hospitalière ; ou encore la tarification solidaires des TCL.
C’est ainsi que la Métropole a souhaité devenir, depuis 2019, l’un des territoires démonstrateurs de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, aux côtés de l’État. Il en résulte un plan d’action co-construit avec plus de 300 partenaires, et l’ambition de renforcer la coopération entre les différents acteurs. Pour sa 3e année de mise en œuvre, et au regard des effets de la crise sanitaire, il est proposé de renforcer certaines de ses orientations.
- Contre le non-recours, les actions d’aller-vers ainsi que d’accès aux droits seront renforcées. Un rapport parlementaire de 2016 estimait par exemple le taux de non-recours pour le RSA à 36 %. Améliorer l’accès aux droits est pourtant indispensable, d’autant plus que les aides sociales sont un moyen particulièrement efficace d’agir contre les inégalités et la pauvreté.
- Contre le chômage, les actions d’insertion socio-économiques seront amplifiées.
- Enfin, il est proposé d’agir plus fortement sur les problématiques de santé mentale, qui touchent particulièrement notre jeunesse et les mères isolées.
Une autre délibération de ce Conseil va d’ailleurs dans ce sens, ainsi nous proposons d’attribuer une nouvelle subvention à la fondation ARHM (Action Recherche Handicap et Santé Mentale), pour le renforcement de son dispositif d’écoute et de soutien psychologique.
L’engagement de la Métropole contre la pauvreté est un devoir moral.
Le groupe des Écologistes votera pour cette délibération.
Je vous remercie.
Fatiha Benahmed, conseillère métropolitaine.