L’Institut français de civilisation musulmane est un outil formidable pour œuvrer au dialogue entre les cultures et mettre en lumière les richesses de la culture islamique et ses apports à l’Occident (ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui).
S’appuyer sur une structure comme celle-ci pour favoriser l’unité et combattre les préjugés en ces temps où l’incompréhension, la stigmatisation, les amalgames sont légion, nous semble donc essentiel, de même que porter une attention particulière aux actions en faveur de l’égalité femmes-hommes, et nous vous rejoignons également sur ce que vous disiez sur la question de la laïcité.
Plusieurs défis attendent L’IFCM : d’abord retrouver une situation financière stable après ces périodes d’incertitude, solidifier son organisation interne pour favoriser le déploiement des activités, asseoir son comité scientifique, ou encore développer sa notoriété auprès des habitantes et habitants de la Métropole.
L’Institut a reçu pour cela le soutien de la Métropole, de la Ville de Lyon et de l’Etat, et travaille en partenariat avec des acteurs culturels, des associations locales, des universités ou des laboratoires de recherche comme, par exemple, le CIHAM, le Centre Inter-Universitaire d’Histoire et d’Archéologie Médiévales.
Et permettez-moi de profiter de l’occasion pour ajouter un mot personnel car je ne peux évoquer ni le CIHAM ni cette question de la reconnaissance de la civilisation islamique sans rendre un hommage à une personne qui a beaucoup œuvré pour cela, et qui fut mon ancien directeur de mémoire : M. Pierre Guichard qui s’est éteint le 6 avril dernier, à l’âge de 81 ans.
C’est d’ailleurs exclusivement pour travailler avec ce monsieur, ce spécialiste de l’occident musulman médiéval et en particulier d’Al-Andalus, que je suis venue m’installer à Lyon, il y a plus de 15 ans.
Sa renommée était telle, qu’en Espagne ou au Maghreb, elle ouvrait toutes les portes à ses humbles étudiants. Ce fut pour moi celles de l’université de Grenade, celle de Jaén, de Tunis, la Caza Velasquez et même celle des archives militaires de Madrid !
Tout au long de sa carrière, il n’a cessé d’œuvrer pour la mise en place de partenariats et de collaborations avec les institutions universitaires du Maghreb. Il a formé toute une génération d’historiens et d’archéologues, aujourd’hui en exercice au Maghreb et en Europe.
Il fait partie de ces personnes ou de ces institutions, comme l’IFCM, qui construisent des ponts entre les cultures et non des murs.
Je vous remercie.
Vinciane BRUNEL-VIEIRA
Conseillère métropolitaine