♨ Méthanisation des boues de la STEP de Pierre-Bénite – Intervention d’Eric Perez

Monsieur le Président, cher-e-s collègues,

C’est un projet emblématique pour lequel il nous est demandé de nous prononcer aujourd’hui.

Emblématique à plus d’un titre, le projet de méthanisation des boues de la station d’épuration de Pierre-Bénite est le fruit d’un travail transversal entre les équipes de la vice-présidente Anne Grosperrin en charge de l’eau et de l’assainissement et celles du vice-Président Philippe Guelpa-Bonaro en charge du Climat, de l’Énergie et de la publicité.

Nous concrétisons un travail engagé depuis 2015 et inscrit dans le schéma directeur des Énergies de la Métropole de Lyon. L’objectif est d’assurer le déploiement de la valorisation énergétique et matières des boues de stations d’épurations, qui avait débuté avec la station de traitement des eaux usées de la Feyssine, qui injecte avec succès du biogaz, dans les réseaux depuis fin 2018.

Les boues produites présentent un enjeu environnemental fort. Issues des stations d’épuration de la Métropole c’est un gisement qui s’élève au total à environ 32 400 tonnes de matières sèches par an, la majorité de ces boues étaient incinérées jusqu’à présent. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de gestion de ces boues qui nous permettra de :

  • Valoriser le potentiel énergétique des boues par une production locale au service du territoire ;
  • Valoriser le digestat en privilégiant un retour au sol de cette matière riche en azote, venant se substituer aux engrais de synthèse ;
  • Limiter la pollution liée à l’incinération des boues.

L’installation d’un méthaniseur à Pierre-Bénite, puis Saint-Fons lorsque la qualité des boues de la station de celle-ci le permettra, donnera une portée beaucoup plus importante à notre capacité de valorisation des boues et de production d’énergie renouvelable. Aujourd’hui avec la station de la Feyssine nous produisons 6 GWh/an, demain avec Pierre-Bénite nous passerons à 54 GWh/an, à terme avec Saint-Fons cela représentera 101 GWh/an à mettre en lien avec l’objectif de production de biogaz de 127 GWh/an à horizon 2030 du schéma des énergies de la Métropole.

Ces chiffres pourraient paraitre dérisoires, pour autant ils sont très concrets au vu des enjeux auxquels nous sommes confrontés.

Tout d’abord en matière de mobilités et la nécessaire décarbonation de celles-ci, le recours au biogaz est particulièrement pertinent pour les poids-lourds et vient offrir une solution de production locale dans le cadre de la ZFE, cela nous permettrait d’alimenter 190 bus SYTRAL ou bennes à ordures ménagères. Cette production locale amène donc une brique supplémentaire pour la décarbonation des transports en lien avec la mise en place d’infrastructures de recharge en GNV avec la création de 2 stations d’avitaillement en cours sur Dardilly et Vénissieux, pour un total de 30 stations sur notre territoire d’ici 2030.

Cela vient aussi concourir à augmenter notre autonomie énergétique, ce qui parait indispensable dans le contexte géopolitique actuel et la dépendance de nos économies aux ressources fossiles issues du reste du monde. Renouvelable, non intermittente et stockable, la production de biogaz concourt à diversifier notre mix énergétique.

Dans une France moins dépendante aux énergies extérieures et à la production d’énergie plus diffuses sur le territoire, la Métropole de Lyon ne peut pas se permettre de ne pas apporter sa pierre à l’édifice d’une production localisée d’énergie. C’est une question de solidarité et d’équilibre territoriale

Le biogaz a toute sa place dans le mix énergétique français, en modifiant les usages du gaz avec une baisse des consommations traditionnelles, notamment le chauffage pour faire place à des nouveaux modes de consommation comme la mobilité au BioGNV. Tous ces petits cailloux de productions énergétiques locales viendront s’ajouter pour participer à l’ambition de neutralité carbone 2050.


Eric Perez
Conseiller métropolitain

Laisser un commentaire