Cher·es collègues,
Jane Jacobs, essayiste qui a consacré son existence à observer l’urbanisme, disait : « Les villes ont la capacité de fournir quelque chose à tout le monde, seulement parce que et seulement quand, elles sont créées pour tout le monde »
Donner notre vision du développement des transports urbains de la Métropole pour les prochaines décennies implique d’exposer notre vision du développement urbain. Cette vision est cohérente avec les politiques que nous menons de manière générale, à travers notamment le PLU-H. Ces politiques, qui visent à construire une ville plus écologique et plus solidaire, s’appuient sur 3 grands piliers :
- Un développement équilibré et juste des territoires,
- Un urbanisme qui réponde aux enjeux climatiques et
- Un urbanisme qui préserve les espaces naturels et agricoles pour un cadre de vie amélioré.
Un développement juste et équilibré d’abord. La consultation a montré la nécessité de répondre aux besoins de mobilité dans plusieurs secteurs de la Métropole, notamment sur les corridors Ouest, Plateau Nord, ainsi que Rhône Amont. Dans ces différents secteurs se trouvent des quartiers prioritaires de la politique de la ville, comme la Ville Nouvelle à Rillieux, Soeur Janin dans le 5e et La Duchère, où l’amélioration de la desserte en transports en commun est particulièrement justifiée. Cela permet de favoriser la mobilité de chacun, pour mieux relier ces quartiers au cœur de l’agglomération. Les axes forts de transport en commun doivent être développés de manière globale, sur l’ensemble du territoire, plutôt que sur un seul secteur avec une ligne de métro. Cela permet de répartir la croissance démographique sur l’ensemble de la Métropole. Nous privilégions donc des solutions plus adaptées, plus efficaces et à plus brève échéance, sur les différents territoires.
Notre urbanisme doit être adapté aux enjeux climatiques et de sobriété. Cela nécessite d’autant plus d’apporter des solutions alternatives à la voiture individuelle, la concertation sur la Zone à Faible Émission l’a montré. Nous avons donc engagé dès le début du mandat des investissements inédits au SYTRAL. C’est ce qui nous amène à préférer des solutions plus adaptées, plus abordables, plus rapidement et pour davantage d’habitant·es. À l’inverse, vouloir un transport en mode lourd comme un métro sur pneu pour desservir des zones pavillonnaires, cela n’a aucun sens ! Ni pour la sobriété, ni pour les finances. Nous voulons une politique ambitieuse de décarbonation des transports dans notre Métropole.
Ce modèle de ville plus sobre, limitant les impacts sur le climat, implique de construire prioritairement à proximité des axes forts de transport en commun. Les stations de métro récentes de Vaulx-la-Soie et d’Oullins et la future station St Genis Laval sont de bons exemples.
En développant les transports en commun dans les corridors identifiés, nous faisons collectivement le choix de la densification urbaine, et nous devons en avoir pleinement conscience. Les communes concernées devront s’engager à construire davantage à proximité de ces axes. Vouloir un métro en refusant toute densification, pour desservir des zones pavillonnaires, c’est absurde et irresponsable. Nous préférons une croissance démographique répartie équitablement, plutôt que concentrée autour de l’arrivée d’un nouveau métro, avec une répercussion forte sur les communes périurbaines à proximité. Nous défendons la vision d’une densité qualitative, acceptable pour les habitant·es, avec une mixité d’usages – entre des logements, de l’activité économique et des services publics, une mixité sociale – avec du logement abordable et la préservation d’espaces de nature en ville.
Il est de notre responsabilité de créer, enfin, une métropole qui arrête de nous échapper, la rendre ainsi, plus respirable, bref, plus vivable.
Je vous remercie.