Monsieur le Président, cher·es collègues,
Quels sont les enjeux auxquels nous faisons face ?
D’abord, celui du besoin de mobilité pour les habitantes et habitants pour leurs trajets du quotidien, le domicile-travail, mais aussi les trajets pour aller chercher les enfants, faire des courses; et puis les trajets plus occasionnels pour des loisirs ou aller voir de la famille.
Ensuite, celui des grands enjeux sanitaires et écologiques de notre temps. Garantir un air respirable dans une métropole densément peuplée avec notamment une zone à faible émissions ambitieuse au coeur de la Métropole. Garantir un avenir prospère et heureux pour tout le monde en luttant enfin efficacement contre le changement climatique et je dis cela alors que le volet 2 du 6ème rapport du GIEC a été publié lundi.
Face à ces deux besoins, la recette est celle d’un développement important des alternatives à la voiture individuelle thermique et en particulier des transports en commun. La liste de course est la suivante : une amélioration nette et un entretien efficace de l’offre existante (disons-le déjà particulièrement performante à Lyon) ; un déploiement d’offres de transport nouvelles en quelques années – nos projets T6N, T9, T10, BHNS, bus express, etc. ; un programme d’action pluriannuel transparent, réaliste et réalisable pour de nouvelles offres.
Pour cela nous avons besoin de marges de manœuvre plus importantes que celle d’aujourd’hui, car la qualité de service doit être améliorée et les nouvelles offres conçues, étudiées et déployées. L’un des leviers à actionner est le versement mobilité qui est, je le rappelle, de 1,85% aujourd’hui pour les entreprises de notre territoire.
IDF Mobilités : 2,95 ; Eurométropole Strasbourg 2 ; Tisséo Toulouse 2 ; Rennes Métropole 2 ; Métropole européenne de Lille 2 ; Aix-Marseille 2 ; Nice Côte d’Azur 2 ; Bordeaux Métropole 2 ; Grand Reims 1,8 ; Montpellier Métropole 2 ; Saint-Etienne Métropole 2 ; Le Havre Seine Métropole 2
Aujourd’hui, l’Etat a fixé un maximum au versement mobilité pour les communes en dehors de l’Ile de France. Nous sommes favorables à augmenter ce taux de 1,85% à 2% pour permettre un super-développement des transports en commun dans le périmètre de l’AOMTL SYTRAL !
On pourra d’ailleurs collectivement dans les années à venir engager des réflexions sur des évolutions aux règles en vigueur vu, d’une part, les enjeux cités et d’autre part les différences entre territoires. Ainsi, IDFM pourraient ne pas être les seuls à dépasser 2%, mais on pourrait aussi imaginer moduler le VM plus finement qu’aujourd’hui, selon les territoires.
Enfin, je souhaite souligner l’importance des recettes de billettiques du SYTRAL. Il s’agissait en 2019, comme présenté, de 281 M€, soit 35% des recettes. Ce sont ces recettes-là qui servent à avoir une exploitation efficace, une qualité de service satisfaisante et aussi d’envisager des évolutions : d’une part, les évolutions semestrielles pour améliorer la desserte de l’existant, par exemple une rame supplémentaire depuis le début de l’année sur la ligne T4 pour la désaturer le matin ; d’autre part, créer des tarifications solidaires ciblées aux publics les plus précaires tels que nous l’avons fait en début de mandat : un système à succès qui permet aux personnes aux plus faibles revenus de prendre les transports en commun et de libérer du pouvoir d’achat. Ce sont aujourd’hui plus de 150 000 personnes qui bénéficient de ces tarifs, 60 000 bénéficiaires du tarif solidaire gratuit et 90 000 abonnés au tarif réduit à 10€ par mois. C’est en ciblant et non en généralisant nos efforts que nous permettrons une meilleure accessibilité et un meilleur service.
C’est aussi cela qui nous permettra de dégager les marges d’investissements nécessaires pour une amélioration continue et pour les différents scénarios que nous discutons aujourd’hui à horizon 2040.
Avec le développement du réseau et des usages, espérons que ces recettes puissent augmenter comme prévu, voire plus, afin d’offrir plus de solutions concrètes, de nouvelles lignes, aux Grand-Lyonnaises et Lyonnais.
Je vous remercie !
Valentin Lungenstrass
Conseiller métropolitain