Monsieur le Président, mes cher·es collègues,
Cette conférence est une étape importante dans le dialogue qui s’est instauré entre la Métropole, le Sytral, les citoyen·nes – celles et ceux du 5e ayant participé en nombre à la consultation sur les mobilités, et les élu·es du territoire.
C’est aussi l’occasion d’affirmer avec force notre ambition pour les mobilités sur l’ensemble de la métropole ; et ce malgré les contraintes financières qui ont été évoquées précédemment et les incertitudes liées au contexte que nous connaissons toutes et tous.
Notre ambition c’est répondre aux attentes de nos concitoyen·nes et aux besoins spécifiques des territoires de la métropole.
L’attente des habitant·es du 5e mais aussi des salariés ou des visiteurs de cet arrondissement très touristique, c’est bénéficier d’une véritable infrastructure de TC – essentiellement souterraine dans le 5e – pour se déplacer facilement, rapidement, et confortablement sur le plateau du 5e et vers le centre-ville de Lyon. Que cette infrastructure soit cohérente avec les lignes fortes existantes et qu’elle se matérialise au plus vite.
Cette infrastructure c’est :
- un gage de solidarité car elle permettra aux habitant·es des quartiers moins favorisés – telles que Janin ou Menival d’accéder plus facilement aux services publics qui ne cessent de s’éloigner.
- C’est aussi plus de liberté pour les acteurs culturels ou économiques pour développer des projets qui ne soient pas contraints par les possibilités de mobilité de leurs clients, de leurs spectateurs, ou de leurs salariés. Plus de liberté aussi pour les seniors – qui sont nombreux notamment dans le quartier du Point du Jour – pour continuer à se déplacer et à vivre comme ils le souhaitent dans l’avancée en âge. Liberté enfin pour nombre de foyers de réduire le nombre de leurs véhicules – et idéalement de s’en passer – pour consacrer leur revenu à des dépenses plus gratifiantes que le contrôle technique ou les pneus.
Le projet d’infrastructure du corridor E répond également aux besoins du territoire de l’ouest lyonnais.
- En 1er lieu, il accompagne la densification qui est déjà en cours sur le plateau du 5e comme en atteste une quasi-continuité de chantiers autour du Point du Jour. Cette densification se justifie et constitue une chance pour nos écoles et nos commerces; mais il serait irresponsable qu’elle se traduise par l’intensification du trafic routier et ce faisant des nuisances, pollutions et émissions, voire par celle des accidents dramatiques tels que ceux dont nous avons été témoins ces derniers mois.
- En second lieu, le projet d’infrastructure permet d’infléchir une tendance presque exclusivement résidentielle au détriment de l’emploi. Le 5e est en effet l’arrondissement de Lyon qui a le moins d’emploi par habitant·e et trop souvent les structures économiques choisissent d’en partir ou de ne pas s’y installer car trop difficile d’accès.
- Enfin, faire le choix d’une infrastructure plus légère que le traditionnel métro lyonnais c’est contribuer à unifier un territoire qui a produit – en raison du relief et de l’histoire du 5e – des quartiers assez hétéroclites, voire enclavés, et relativement dépourvus d’identité commune. Un tramway express dans lequel on entre et sort facilement favoriserait les courts trajets et de ce fait une plus grande mobilité entre quartiers du 5e. Nous sommes là davantage dans la ville du quart d’heure que dans l’obsolète diptyque centre-périphérie.
Rarement un projet d’infrastructure n’a suscité autant d’unanimité que celle exprimée par les habitantes et habitants de l’ouest lyonnais. Le projet pour le corridor E répond à ces attentes d’une manière équilibrée, responsable, et solidaire des autres territoires de la métropole. Nous ne le soutiendrons avec conviction et enthousiasme.
Nadine Georgel
Conseillère métropolitaine
Maire du 5ème arrondissement
Tout à fait d’accord, mais je persiste à dire que l’infrastructure du tunnel peut bénéficier à un maximum d’habitants si il y a un dispositif de sortie coté ouest dans plusieurs directions, comme c’est le cas de la Green Line de Boston par exemple, ce qui permet d’avoir sur le tronc commun “tunnel” et dans le centre ville des passages fréquents des véhicules.