Privilégier des transports en commun adaptés et efficaces pour répondre aux besoins des différents territoires – Intervention de Vincent MONOT

Nadine Georgel a dressé un tableau complet des enjeux de mobilité dans l’ouest et dans le 5e arrondissement de notre métropole et des perspectives de développement de notre réseau de transport collectif pour y faire face. Mais bien sur de nombreux territoires font également face à des besoins importants et c’est là la force de la consultation novatrice qui s’est tenue : avoir une vision globale des besoins dans toute la métropole de Lyon et être à même de proposer un plan, une vision pour arriver à répondre aux besoins d’un maximum d’habitantes et d’habitants.

Le débat de ce jour doit nous permettre de prendre de la hauteur pour être collectivement au niveau des attentes fortes et proposer des solutions efficaces, adaptées. Ne pas promettre l’impossible bien sûr, car nous le savons tous, malgré notre investissement sans précédent dans les transports en commun durant ce mandat, les contraintes financières et techniques ne permettent pas tout, cela a très bien été exposé, mais pouvoir répondre à l’urgence par des investissements planifiés les plus rapides et efficaces possible, en restant réalistes et responsables. L’urgence climatique ne nous permet pas de nous résigner à attendre 20 ans pour des hypothétiques et très coûteuses lignes de métro, l’urgence sociale nous impose d’équilibrer intelligemment nos dépenses pour pouvoir proposer des politiques publiques adaptées pour toutes et tous, l’urgence sanitaire liée à la qualité de l’air nous oblige à proposer des mobilités alternatives à la voiture individuelle à chacune et chacun. Le scénario du tout métro, partout, serait une impasse, coûteuse, irréaliste et qui ne répondrait donc nullement aux attentes fortes des habitant·es. Soyons un peu sérieux : promettre un métro en pied d’immeuble voire de pavillon, à toutes et tous, et sans rien changer à l’urbanisation ni modifier la voirie de surface, n’est pas possible ! Notre ambition n’est pas d’offrir un métro à un seul territoire, et rien aux autres, bien au contraire.

C’est bien pour répondre à toutes ces urgences que nous pensons que si un projet structurant doit bien être lancé sur l’ouest lyonnais, il doit se faire sans obérer toute capacité d’investissement par ailleurs. Nous devons privilégier des solutions adaptées et réfléchies, dans le sens d’une plus grande équité territoriale et qui répondent aux besoins de mobilités et aux spécificités urbaines des différents corridors étudiés. Oui équité territoriale car aucun projet ne peut se faire au détriment de tous les autres. Car aucun territoire, aussi fort soient ses besoins de mobilités, ne peut préempter l’intégralité de l’investissement des décennies à venir. Cela nous semble indispensable et il est pour le moins regrettable que toutes les solutions présentées aujourd’hui n’aient pas été considérées plus sérieusement plus tôt. 

Si la consultation a permis de conclure que les prolongements des métros A et D n’étaient pas les objectifs les plus opportuns ou prioritaires, les besoins de mobilités sont bien réels et ne peuvent être ignorés pour autant.

À l’Est, le renforcement du tramway T3, nous paraît être une réponse idéale, performante et réaliste pour répondre aux besoins croissants de mobilités sur le corridor Rhône Amont.

Sur le corridor D, la ligne Centre Ouest déjà en discussion paraît bien plus opportune qu’un prolongement du métro D pour desservir Vaise, La Duchère et Ecully. Le choix du mode entre tram et BHNS devra se poser à l’aune des fréquentations projetées et des capacités d’investissement, mais ce projet répond aux attentes et pourrait être mis en service dans des délais bien plus raisonnables.

Venons-en au corridor B. Si la consultation a permis de confirmer tout l’intérêt d’une ligne forte pour desservir le plateau nord, elle aura aussi permis de montrer toute la complexité technique et financière d’un prolongement de la ligne B du métro. Un tel projet ne serait ni réaliste ni responsable face aux urgences de notre époque, il nous faut trouver collectivement une réponse plus appropriée. S’engager dans un projet de 2 ou 3 milliards d’euros n’est aujourd’hui pas crédible et ne pourrait pas être réalisé avant des dizaines d’années si tant est que sa faisabilité technique soit démontrée. Nous devons faire mieux pour nos citoyen·nes en attente de solutions rapides. Avançons là aussi sur les études complémentaires de tramway express, peut-être en partie souterrain, qui saura s’adapter à la topographie et contraintes urbaines de façon beaucoup plus efficace, rapide et bien moins cher.

Enfin, oui nous savons que d’autres besoins existent sur la métropole : la création d’une ligne forte sur l’Axe A8 à l’EST, barreau manquant aux trams T9 et T10 en cours de réalisation, la création d’une éventuelle liaison entre Bellecour et Part-Dieu ou encore le renforcement de la ligne C3 qui souffre de de son manque d’ambition initial. Nous saisissons là l’ampleur du chantier qui nous attend pour répondre aux besoins quotidiens de mobilités dans toute la métropole.  

Chers collègues, l’heure est au choix pour proposer cette vision de la mobilité métropolitaine  et du développement du réseau de transports en commun à l’horizon 2040. La consultation a rencontré un grand succès, preuve de l’intérêt des habitantes et des habitants pour ces sujets, mais aussi de leurs fortes attentes. Bien sûr d’autres politiques ambitieuses de mobilité sont mises en place, en témoigne l’ambition forte sur les mobilités actives avec notamment le réseau des Voies Lyonnaises qui permettra au vélo de prendre son essor et de devenir un moyen de transport de masse dans la métropole, mais les transports collectifs restent essentiels dans nos vie quotidienne. Nous ne devons pas les décevoir, nous devons dans les mois et les années à venir faire collectivement les bons choix pour répondre à leurs attentes de la façon la plus responsable, honnête et sérieuse.

Je tiens à remercier la métropole et le Sytral pour cet exercice inédit et innovant de grande consultation publique sur le développement du réseau et pour l’organisation de cette commission.

Merci.

Vincent MONOT
Conseiller métropolitain

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