Création d’une SPL intervenant dans les domaines du stationnement, de la mobilité, des transports, de la voirie et de l’espace public – Intervention de Matthieu VIEIRA

Cher·es collègues,

Imaginez un instant que ce gobelet représente 8 milliards de tonnes équivalent CO2. C’est ce que les activités humaines produisaient il y a moins d’un siècle. C’était déjà deux fois plus qu’avant le début de la révolution industrielle. Et puis il y a eu le développement massif des pays du Nord, l’extraction des énergies fossiles à outrance, et années après années nous avons quintuplé nos émissions de gaz à effet de serre pour arriver aujourd’hui à plus de 40 milliards de tonnes par an. Si nous continuons ainsi, le scénario est écrit. Tout va s’effondrer.

Je souhaitais évoquer en préambule ces chiffres pour 2 raisons.

La première, c’est que je crains malheureusement qu’il ne faille le faire et le refaire tant que chacun⋅e n’aura pas pris la mesure de l’urgence, face à un mur que nous risquons de prendre en pleine face. Car je souhaite rappeler que pour respecter l’accord de Paris, qui ne permettra de limiter la hausse des températures que de 2°C, il faut que nous divisions nos émissions de gaz à effet de serre par 10.

La deuxième raison, c’est que le transport est l’activité qui contribue le plus en France aux émissions de gaz à effet de serre, avec 140 millions de tonnes équivalent CO2, dont plus de la moitié proviennent de l’utilisation de la voiture individuelle.

Alors si une politique écologique a de multiples facettes, le sujet des mobilités y est fondamental et c’est pour cette raison que notre majorité l’a pris à bras le corps dès notre arrivée il y a 2 ans.

Nous souhaitons agir sur tous les leviers : les modes actifs, les transports en commun, le covoiturage, l’autopartage, la logistique urbaine, la multimodalité et j’en passe. Nous souhaitons une Métropole apaisée et plus résiliente face au changement climatique.

Preuve de l’attention que nous portons à cette thématique, nous avons doublé les investissements dans tous les domaines :

  • pour les mobilités actives en y consacrant 320M€ contre 160M€ dans la précédente mandature
  • et sur les transports en commun, où Sytral Mobilités investit 2,6Mds€ pour le développement du réseau là où le plan de mandat 2015-2020 était de 1,3 Mds€

Alors si cette délibération peut à première vue sembler technique, elle est en réalité une pierre de plus à l’édifice, une pierre modeste bien sûr, moins visible, mais tout aussi essentielle. Nous proposons de créer un opérateur 100% public, dénommé Société Publique Lyonnaise de Mobilités, qui vise à mutualiser des compétences jusqu’alors fractionnées.

Aujourd’hui, la Métropole délègue à des opérateurs privés ou semi-publics tel qu’Effia, QPark ou Lyon Parc Auto la gestion des parkings en ouvrage. Le même LPA gère également le stationnement sur voirie pour le compte de la ville de Lyon, tandis que Keolis exerce pour le compte de Sytral Mobilités la gestion des parkings relais TCL.

Des sujets donc assez similaires, actuellement éclatés entre différents acteurs, ce qui ne facilite pas la mise en place d’une offre cohérente et lisible pour les usagers. À l’inverse, la société publique lyonnaise des mobilités permettra une meilleure coordination, plus de transversalité, plus d’efficacité.

Par exemple, le cycliste pourra utiliser une seule et même carte que ce soit pour accéder tant au parc relais vélo TCL qu’au parking vélo LPA de Cordiers ou à la vélo-station de la gare Part-Dieu. Les parcs relais voiture Sytral qui sont aujourd’hui vidés la nuit pourraient quant à eux être rendus utilisables pour les riverains, ce qui permettrait d’optimiser ces équipements. Enfin, la SPLM organisera également du conseil en mobilité notamment pour accompagner la montée en puissance de la ZFE via un guichet pour les aides et les dérogations.

Cette nouvelle structure ne sera pas uniquement dédiée à la gestion, elle sera aussi un outil opérationnel pour la mise en place des politiques publiques ambitieuses que nous portons, tel que le déploiement massif du stationnement vélo sécurisé. Elle sera un interlocuteur unique pour les usagers : cela ouvre la voie à une simplification de leur parcours, dans la logique de ce que l’on appelle la mobilité intégrée

L’outil SPL nous permettra d’attribuer directement des contrats sans mise en concurrence préalable comme c’est le cas actuellement.

Contrairement aux critiques que j’ai pu lire ou entendre ici ou là, ce n’est pas une perte de pouvoir ou un éloignement des décisions. C’est au contraire une reprise en main d’équipements par la collectivité via les représentant·es direct·es que sont les élu·es, comme nous l’avons fait sur l’eau !

D’ici juin 2025, ce sont 15 parcs métropolitains et 21 parcs relais TCL qui reviendront dans le giron public et seront gérés par la SPLM.

Rendre plus efficaces nos politiques publiques et optimiser l’expérience des usager·es, voilà les deux piliers parmi les objectifs de cette nouvelle structure, dont je vous encourage, mes cher·es collègues, à soutenir la création comme le fera notre groupe.

Je vous remercie.

Matthieu VIEIRA
Conseiller métropolitain

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