Bilan de la concertation Rive droite du Rhône, par Yasmine BOUAGGA

Mesdames, messieurs, cher.e.s collègues, 

Cette délibération porte sur une opération d’urbanisme majeure, ambitieuse, et véritablement structurante. Couplé au programme “Presqu’île à vivre”, dont la concertation s’est ouverte la semaine passée, le projet Rive Droite du Rhône engage une transformation profonde du cœur de notre métropole, pour le bénéfice de celles et ceux qui y habitent, y travaillent, y viennent pour leurs loisirs. Une transformation qui s’inscrit en cohérence avec les autres politiques structurantes telles que le projet Part Dieu, Gratte-Ciel Nord, Confluence ou les Voies Lyonnaises.

Transformation des mobilités, tout d’abord. La configuration actuelle de la rive droite du Rhône est le produit des aménagements des Trente Glorieuses, lorsqu’en 1952 on a voulu construire une autoroute urbaine pour “fluidifier” la sortie du tunnel de la Croix-Rousse. Jusqu’à 14 voies ont été consacrées à l’automobile, des quais bas ont été remblayés et des arbres abattus pour laisser place à ce mode de déplacement, qui, parce que rapide, semblait matérialiser le progrès et l’avenir (on pensait alors que l’énergie ne coûtait rien…) ; l’humain a été écarté, la ville a été divorcée de son fleuve. En recréant une promenade piétonne, arborée et agréable ; en dédiant des voies de circulation à des bus efficaces; en sécurisant la pratique du vélo sur des “voies lyonnaises” conçues pour leurs usagers et usagères, nous sortons d’une vision datée et monolithique de la mobilité, pour favoriser le pluralisme des déplacements. Trois à quatre voies de circulation automobile seront maintenues pour les besoins de desserte et les divers usages nécessaires à la vie urbaine et à son activité économique. 

Transformation des mobilités, donc, transformation des usages ensuite. La concertation citoyenne, à travers une réunion publique, une plateforme numérique, des ateliers place des Terreaux, a fait participer une grande diversité de publics, de tous âges, y compris des enfants. 1540 propositions ont été formulées, imaginant de nouveaux usages en lien avec le fleuve: jardins d’eau, zones de baignade, navettes fluviales, terrain de volley, mais aussi : « espace bronzette », « poulailler »… on voit combien le désir de retrouver davantage d’espaces de rencontre, de liens avec le fleuve est puissant et partagé.  Les attentes sont fortes autant pour le lien à l’eau, que pour la place de la nature, et la mise en valeur du patrimoine architectural exceptionnel. 

Transformation des expériences de la ville, et des représentations de l’urbanité, enfin. « Il faut créer, dans le lit majeur du fleuve, un lieu à la fois urbain, naturel et social » disait en 2004, GIlles Buna, adjoint écologiste de Gérard Collomb, à propos du projet d’aménagement de la rive gauche du Rhône : et je m’adresse à vous, chers prédécesseurs qui avez su oeuvrer pour la transition en rendant aux Lyonnaises et Lyonnais des berges sur lesquelles on a tant de plaisir à se promener. Poursuivons avec la rive droite, et incluons également les ponts, traits d’union de notre cité. Oui, nous entendons les critiques de celles et ceux qui s’inquiètent, ou qui s’accrochent au passé d’une dépendance à la voiture individelle, mais cette critique manque d’honnêteté car chacun sait que le changement est nécessaire, alors même que les industries de l’énergie appellent à réduire la consommation de produits pétroliers. Nous entendons ces critiques, et entendons y répondre par des solutions concrètes, et par davantage d’imagination. D’ores et déjà, le pont Morand, va élargir ses trottoirs actuellement trop étroits et inconfortables aux piétons, nombreux, qui le fréquentent. Sous ce même pont, un point de logistique fluvial est inauguré ce mercredi 29 juin, de façon à offrir de nouvelles manières d’irriguer la ville, et de rendre possible les changements. En fin de semaine se tiendra le Festival Entre Rhône et Saône, célébrant, dans une grande fête populaire, le lien retrouvé aux fleuves qui font l’âme de notre cité. 

Dans un contexte de crise énergétique et d’instabilité climatique, le rôle des pouvoirs publics est d’accompagner les changements nécessaires qui permettront à la ville d’être plus résiliente. C’est en faisant face à ces enjeux que nous portons à la maîtrise d’ouvrage un projet d’avenir cohérent et désirable

Les écologistes voteront pour cette délibération, je vous remercie.

Yasmine BOUAGGA
Conseillère métropolitaine

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