Compte Administratif 2021 – Intervention de Corinne SUBAI

Madame la Présidente, chers collègues, 

Je viens d’écouter avec attention certains collègues de l’opposition évoquer une première année de mandat “trop prudente”.J’admets être un peu surprise, tant nous les avons entendus répéter l’inverse. Surprise aussi parce que jamais les investissements n’ont été aussi forts pour une première année de mandat. Je me rappelle, quand nous arrivions tout juste aux responsabilités, les entendre faire des prédictions quelque peu alarmistes. Alors bien sûr, le jeu politique veut que les choses aillent de la sorte. 

Pourtant, à la lecture de ce compte administratif, un premier constat s’impose : ne vous en déplaise, la catastrophe tant annoncée n’a pas eu lieu. Les recettes sont restées dynamiques, et l’évolution des dépenses est maîtrisée. La dette n’explose pas, mais diminue de presque 200 millions d’euros. La capacité de désendettement gagne 11 mois et l’autofinancement brut atteint un niveau inédit à 584 millions d’euros. 

Alors peut-être pourrait-on se targuer d’être la collectivité la mieux gérée de France ?! D’autres en tout cas n’hésitent pas à le faire, y compris quand ils se désinvestissent à tour de bras. Mais être la collectivité la mieux gérée de France, ça n’est pas revenir sur ses engagements, ni même décider de couper subitement et massivement les financements de dizaines d’acteurs associatifs et culturels.

Non mes chers collègues, une collectivité bien gérée, c’est faire des choix responsables et ambitieux. C’est investir utilement pour améliorer la qualité de vie de nos concitoyens, pour apporter des réponses concrètes à la transition écologique et aux transformations sociales. Ce sont ces priorités claires qui ont guidé nos actions en 2021 et qui continueront de le faire. Et si nous pouvons engager ces transitions si nécessaires, c’est aussi et surtout grâce à ce formidable outil qu’est la Métropole et son incroyable capacité d’agir à la fois dans les politiques sociales et dans les politiques de transformation du territoire. 

Cette bonne gestion de la collectivité nous permet d’abord des politiques sociales très volontaristes, qui mobilisent 80 millions d’euros de plus qu’en 2019. La Métropole s’engage ainsi pleinement dans l’accompagnement des jeunes de l’ASE, les jeunes majeurs notamment, des personnes en situation de handicap et des personnes âgées, avec en 2021 la revalorisation du point GIR, le rattrapage des taux directeurs des établissements sociaux et médico-sociaux, ou encore le soutien renforcé aux SAAD dans le contexte de la crise sanitaire.

Notre collectivité est aussi pleinement engagée dans l’accompagnement des publics éloignés de l’emploi, notamment les jeunes, avec par exemple le programme Rebondir. À ce titre, la baisse du nombre de bénéficiaires du RSA en 2021 est une bonne nouvelle.

Enfin nous avons pu innover en créant le RSJ, un indispensable filet de sécurité pour les jeunes en grande difficulté, mais aussi un outil efficace pour faciliter leur insertion. Nous avons aussi innové en développant des formes d’hébergement nouvelles, je pense aux tiny houses, et qui nous permettent aujourd’hui d’héberger des dizaines de mères isolées et leurs enfants en bas âge.

Cette bonne gestion de la collectivité nous permet aussi d’accélérer et d’amplifier la transformation écologique du territoire. Avec la mise en place du tri à la source des biodéchets, le déploiement du plan nature pour végétaliser la Métropole, les premières opérations de désimperméabilisation dans les cours de collèges notamment, avec la création de la Régie Eau, avec l’amplification d’Ecorenov aussi, nous œuvrons très concrètement pour une Métropole plus résiliente

L’encadrement des loyers, le développement de l’offre de logements abordables, les constructions et rénovations de collèges sont aussi des axes forts de nos politiques publiques, et viennent répondre très concrètement aux attentes des Grands Lyonnais.es

Avec le renforcement de la Prime Air Bois, la création des FreeVélo’v ou encore l’aide à l’acquisition de vélos, nous donnons concrètement aux Grands Lyonnais les moyens d’une transition exemplaire. Nous le faisons aussi en accompagnant la transformation du tissu économique et industriel, avec le Schéma de Promotion des Achats Responsables (SPAR), avec le Fonds d’amorçage industriel, avec le soutien à Lyon Eco Énergie …    

Alors oui chers collègues, nous allons vite pour engager sans attendre les transformations écologiques et sociales dont notre territoire a besoin ; l’exécution record pour une première année de mandat, avec 605M€ d’investissements en atteste. Et nous accélérons en 2022 avec des investissements renforcés pour concrétiser les nombreux projets et approfondir aussi nos coopérations avec les communes.

Bien sûr, tout cela n’aurait pas été possible sans l’engagement des agent.es, que nous voulons ici remercier. L’évolution des effectifs et leur mobilisation permettent aujourd’hui d’engager pleinement les projets et les orientations de la PPI. Ces effectifs, nous les accompagnons aussi en accélérant le déploiement de l’agenda social, avec notamment des revalorisations salariales pour les assistants familiaux ou les agents de la filière médico-sociale, ou avec la prime exceptionnelle inflation que nous venons de voter. 

Alors oui chers collègues, s’il y a bien une rupture dans la gestion de cette collectivité, elle est à trouver du côté de la nouvelle dynamique métropolitaine que nous impulsons. Une nouvelle dynamique qui met la bonne gestion de la Métropole au profit de la transformation environnementale et sociale, pour améliorer concrètement et durablement la qualité de vie des Grands Lyonnais.es. 

Un mot pour vous dire que ce qui menace aujourd’hui nos marges de manœuvres, ce n’est pas l’ambition sociale et écologique que nous portons. Nous savons que le Président Macron a prévu de faire financer par les collectivités ses politiques en faveur d’une compétitivité datée ou ses cadeaux fiscaux non réclamés comme la suppression de la redevance télé. Au total sûrement plus de 10Mds€. 

Mais devant l’augmentation générale des prix, devant le rationnement énergétique qui menace toutes nos activités, quotidiennes comme productives, nous avons besoin de plus de services publics, pas moins! Pour cela, nous avons besoin que ceux qui peuvent contribuer à ces services publics le fassent à la hauteur de leurs capacités contributives ! Les grands groupes peuvent le faire, et il est indécent de voir les gaziers, dont les profits explosent, réclamer la sobriété de la part de ménages déjà sous pression, s’exonérant, comme l’État actionnaire, de toute action en faveur de la décarbonation industrielle, de la croissance des énergies renouvelables ou du partage solidaire des recettes de crise. Les entreprises du territoire, elles, ne réclament pas de tels passe-droit, car elles savent que le versement mobilité finance des transports publics réclamés par leurs salariés, que les impôts territorialisés (CFE, CVAE) qu’elles acquittent produisent les équipements et les services publics qui les rendent compétitives.

Alors plutôt que de s’attaquer à l’autonomie des collectivités, il serait temps que le gouvernement comprenne qu’elles sont indispensables pour engager les transitions écologiques et sociales. 

Je vous remercie, 

Corinne Subaï
Conseillère métropolitaine

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