Plan d’actions destiné à lutter contre les addictions liées aux substances psychoactives – Intervention de Marie-Agnès CABOT


Monsieur le président, mes chers collègues,

Je ne pense pas avoir été la seule de cette assemblée à avoir mal vécu l’épisode récent de canicule trop précoce. Et depuis quelques temps nous n’avons pas beaucoup de raisons de nous réjouir au quotidien. Les mauvaises nouvelles s’accumulent. Une des conséquences est que la santé mentale de nos concitoyens se dégrade.

Ce sont les plus précaires, les plus démunis qui sont frappés le plus durement dans leur psychisme, avec comme réponse rapide et simple des comportements addictifs pouvant mener jusqu’à la maltraitance ou au suicide.

Au long de ma carrière dans la santé j’ai pu constater l’évolution du regard sur les addictions de toutes sortes chez la femme enceinte.

Si en 1974, dans son best-seller, Florence Pernoud recommandait encore 1 verre de vin à chaque repas aux femmes enceintes, on sait actuellement le danger du SAF chez le très jeune enfant, ainsi que les méfaits du tabac ou des autres drogues.

Il m’est arrivée de consulter pour des jeunes femmes enceintes, fumant encore un paquet de cigarettes / jour, et ne pouvant faire mieux car elles avaient arrêté l’héroïne pour leur grossesse. Et ces autres futures mamans persuadées de ne pas boire d’alcool, car ne consommant seulement qu’une dizaine de bières / jour. 

J’ai côtoyé les colères d’obstétriciens sauvant in extrémis des bébés trop  petits, car cigarettes…la liste est longue et le coût humain et financier  énorme et humainement désespérant. Nous sommes là à l’origine de la vie, et de l’émotion, et nous devons faire en sorte d’être entendus par ces mères, ces familles, pour que « lorsque l’enfant paraît » le cercle de famille puisse vraiment se réjouir.

La métropole a donc répondu favorablement à un appel à projet de la CPAM, pour un montant de 180 000 euros pour mettre en place un Plan d’Actions Métropolitain NOVATEUR de lutte contre les addictions, jusqu’en 2024, en sensibilisant et en formant 131 professionnels issus des Centres de planification et d’éducation familiale et de la protection maternelle et infantile, d’abord au repérage, puis à l’accompagnement des jeunes parents pour l’arrêt ou tout du moins la réduction, des consommations à risque, en proposant des prises en charge adaptées et bienveillantes, tout en restant bien évidemment en lien les uns les autres pour une meilleure efficacité.

Les 1000 premiers jours nous le savons sont déterminants pour la santé future de l’enfant, et je me félicite que pour la Métropole de Lyon, (et pour mon arrondissement où la semaine de la parentalité sur ce sujet débutera le 4 juillet), cela ne soit pas qu’un simple concept, mais un enjeu réel. D’autres parts, ce plan permettra également un meilleur suivi et une meilleure prise en charge des MNA, ces jeunes qui arrivent traumatisés, épuisés, fracassés sur notre territoire, mais qui sont aussi plein d’espoirs, puis qui, petit à petit, désenchantés, font taire leurs terreurs et leur désespoir dans les addictions ou la prostitution. Ces jeunes qui ont côtoyé le pire, qui ont risqué leurs vies sur leur route, qui ont surmonté toutes les épreuves et qui finissent, quel paradoxe, par se suicider chez nous. 

Permettez-moi de saluer ici l’implication de Lucie Vacher, VP à la protection de l’enfance, sur tous ces sujets. Enfin, pour conclure je pense et je souhaite que plus tard pendant cette mandature nous puissions réfléchir et agir sur une addiction quotidienne, pernicieuse mais oh combien dangereuse : Je pense bien entendu à l’addiction aux écrans des tout petits.

Marie-Agnès CABOT
Conseillère métropolitaine

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