Voie Lyonnaise & Ateliers vélo d’autoréparation – Intervention de Nicolas BARLA

En 2020 j’ai fait un tour de vélo à travers nos 59 communes. De Jonage à Quincieux en passant par Givors et La Tour-de-Salvagny, j’ai pu expérimenter les différentes voiries, plus ou moins cyclables, de notre Métropole.

Si dans le centre, le réseau cyclable est déjà bien maillé, en périphérie on est presque toujours obligé d’emprunter la chaussée. Pour aller à Lissieu, Cailloux, Mions, et même Givors, il faut être particulièrement motivé. Rouler parmi les voitures n’est pas un problème quand on est bon cycliste, mais quand on débute cet enjeu de sécurité est souvent un frein insurmontable.

Malgré tout, la petite reine a le vent en poupe : ce ne sont pas moins de 38 millions de déplacements à vélo qui ont été comptabilisés en 2021 dans la Métropole, soit 21% de plus qu’en 2020, et 36% de plus qu’en 2019 : oui, ce sont bien les Grands-Lyonnais qui sont demandeurs et attendent de pouvoir mieux se déplacer à vélo ! Nous avons pour objectif de tripler le nombre de déplacements à vélo sur le mandat. Si cette croissance de 20% par an se poursuit, cet objectif sera atteint.

Cet engouement pour le vélo est une bonne nouvelle, car il se substitue à des déplacements en voiture. Cela permet de libérer de la place sur l’espace public, de réduire la pollution et le bruit, mais aussi et surtout de réduire les émissions de CO2. La voiture représente 15% des émissions nationales et 20% de l’empreinte carbone des Français. Une réduction de l’utilisation de la voiture est donc nécessaire, et le développement du vélo est une partie de la solution pour y parvenir.

Pour accompagner cette dynamique inédite en faveur du vélo, il ne suffit pas seulement de faire plus de pistes : il faut aussi faire des pistes plus larges, et mieux sécurisées. Et bien c’est exactement le projet des Voies Lyonnaises ! En 2026, ce sont 250 km de voies qui mailleront toute la Métropole, répondant ainsi à une forte attente des Grands Lyonnais.

Pendant que certains polémiquent sur le caractère genré ou non des pistes cyclables, nous nous réjouissons de voir que cet engagement de campagne commence déjà à se concrétiser : le premier tronçon de la Voie Lyonnaise 1 sera bientôt inauguré, le premier tronçon de la Voie Lyonnaise 3 est en travaux à Quincieux, et ceux de la Voie Lyonnaise 2 débuteront en Mars 2023 après concertation cet été.

Aujourd’hui, il nous est justement proposé d’approuver deux délibérations liées aux Voies Lyonnaises. D’abord, le projet de requalification du boulevard Yves Farge, que nous voulons saluer : cet axe aujourd’hui peu sûr pour les vélos accueillera dans quelques années la  Voie Lyonnaise 7, desservant au passage deux quartiers importants de notre Métropole, les Clochettes et les Minguettes.

Ensuite le bilan de la concertation de la Voie Lyonnaise 1, pour sa portion entre l’Avenue Debourg et le Pont Poincaré. Elle sera l’occasion d’une importante végétalisation sur les quais hauts. Cette ligne s’avère particulièrement justifiée : avec 2,5 millions de passages en 2021, c’est l’axe cycliste le plus fréquenté de France. Alors oui, nous croyons qu’il mérite pleinement son aménagement en voie lyonnaise. Je veux aussi rappeler que ces Voies Lyonnaises se concrétisent et s’affinent dans la concertation. À la fois avec les Maires concernés, qui sont associés aux Comités de Pilotage de chaque ligne, mais aussi avec les habitants par l’intermédiaire des concertations.

Cette aspiration croissante des Grand-Lyonnais pour le vélo, nous l’accompagnons aussi avec le doublement du nombre d’aménagements cyclables d’ici 2026, avec l’aide à l’acquisition de vélos ou encore la massification du stationnement sécurisé … Mais aussi et bien sûr par le soutien aux acteurs associatifs, qui jouent un rôle clé dans la montée en puissance de la pratique. Alors oui chers collègues, soutenir le développement des ateliers d’autoréparation est un choix responsable. Responsable parce qu’ils facilitent grandement l’acquisition et l’entretien de vélos, parce qu’ils permettent aux usagers de monter en compétence, de devenir autonomes, parce qu’ils créent aussi du lien social et favorisent le réemploi. Alors oui, c’est un objectif responsable que d’avoir au moins un atelier vélo par circonscription d’ici la fin du mandat, et la délibération que nous venons de voter y contribue en soutenant l’installation de nouveaux ateliers à Meyzieu, Givors, Décines, St-Fons et Lyon. 

Bien sûr, il nous faut aussi accompagner les acteurs économiques dans cette nécessaire transformation de nos mobilités. C’est par exemple ce que nous faisons avec le programme ColisActiv’, que nous nous apprêtons à voter, et qui soutient très concrètement l’émergence de la filière cyclo-logistique, pour que nous puissions avoir demain des livraisons durables et décarbonées. 

En conclusion, avec les Voies Lyonnaises nous contribuons à rendre possible une mobilité durable, abordable, et performante pour tous les Grands Lyonnais, puisque ¾ des habitant.es de la Métropole vivront à moins de 10 minutes à vélo d’une Voie Lyonnaise en 2026. Toute notre politique en faveur des mobilités actives  accompagne les changements de mobilité qui sont inévitables pour être à la hauteur des enjeux climatiques et renforcer la résilience de notre territoire face aux crises énergétiques à venir.

On ne peut que se réjouir de sa concrétisation rapide – et remercier le Vice-Président Bagnon et les services.

Merci.

Nicolas BARLA
Conseiller métropolitain

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