Lancement d’un réseau de chaleur urbain – Intervention de Nicolas BARLA

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Il nous est aujourd’hui demandé de nous prononcer sur la création d’un réseau de chaleur à Saint-Genis-Laval, et sur le principe de recours à une délégation de service public pour sa construction et son exploitation. Cette délibération arrive dans un contexte particulièrement critique : celui de la hausse massive des prix du gaz et de l’électricité, principalement à cause de la baisse d’approvisionnement en gaz Russe.

Cette situation doit nous faire réaliser que l’énergie est une ressource vitale, et que nous sommes fortement dépendants de puissances étrangères.

Le gaz fossile représente 20% de l’énergie consommée en France, nous n’en produisons pas sur notre territoire et nos stocks stratégiques ne représentent qu’¼ de notre consommation annuelle, soit la moitié de notre consommation hivernale. La situation sur le pétrole est encore pire : il représente 40% de notre consommation énergétique, et nous n’avons que 3 mois de stocks stratégiques. Si nous ne sommes pas en capacité de produire ces énergies sur notre territoire, il est urgent de nous en sevrer afin de gagner en souveraineté, en développant massivement des énergies renouvelables.

A ce titre, les réseaux de chaleur urbains, majoritairement alimentés en énergies renouvelables et de récupération, nous permettent de répondre à cet enjeu à l’échelle de notre Métropole.

Le projet de réseau de chaleur urbain du sud-ouest lyonnais alimentera en chaleur la ZAC du Vallon des Hôpitaux à Saint-Genis-Laval. L’exécutif a choisi d’étendre cette chaleur renouvelable et à bas coût sur 4 communes pour alimenter l’équivalent de 9 000 logements, bien plus que le pré-projet esquissé dans le Schéma Directeur des Energies de 2019. Ce réseau de chaleur sera alimenté au moins à 80% par des énergies renouvelables et de récupération. En plus d’assurer un coût énergétique stable aux habitants, il permettra d’éviter l’émission de 18 000 tonnes équivalent CO2 chaque année, soit 20% des émissions du chauffage et de l’eau chaude sur le territoire desservi.

Ce projet s’inscrit dans les objectifs ambitieux de la Métropole en matière de développement des réseaux de chaleur. 30 000 équivalents logements ont été raccordés au mandat précédent, nous comptons en raccorder plus de 100 000 au cours de ce mandat, pour approcher 200 000 équivalents logements d’ici 2026.

Ces réseaux de chaleur contribuent ainsi très fortement à notre politique de transition énergétique, et en particulier à notre objectif de doublement de la part des énergies renouvelables et de récupération dans les consommations du territoire d’ici 2026.  La Métropole prend pleinement part à la transition énergétique. Avec le développement des réseaux de chaleur, mais aussi avec des projets comme le plan Métropole Solaire, ou le futur méthaniseur sur la station d’épuration de Pierre Bénite.

Cette accélération de la transition énergétique est indispensable, car en plus d’être un enjeu économique, géopolitique et environnemental, l’énergie est un enjeu social. Avec des prix qui explosent dans un marché libéralisé, se chauffer décemment devient aujourd’hui un luxe que les plus précaires ne peuvent plus se permettre.

Le soutien de l’Etat est nécessaire pour porter cette ambition à l’échelle nationale, afin de rattraper son retard à la fois sur la rénovation des bâtiments et sur le développement des énergies renouvelables. Car rappelons-le, la France est le seul pays de l’Union Européenne qui n’avait pas atteint ses objectifs de développement des énergies renouvelables en 2020.

Le groupe des Écologistes votera favorablement cette délibération. 

Je vous remercie. 


Nicolas BARLA
Conseiller métropolitain

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