Merci M. le Président. Chers collègues,
Cette délibération nous rappelle les grands défis de solidarité et d’hospitalité que nous souhaitons relever. Rappelons-nous que Lyon a une longue tradition d’hospitalité avec l’ancien hôpital de la charité, l’Hôtel Dieu et toutes les grandes associations caritatives à dimension nationale créées ici.

Il y a maintenant plus de 18 mois que nous avons lancé le dispositif précurseur de La Station avec l’association Le Mas. Aujourd’hui il nous est proposé de permettre une évolution majeure de ce dispositif et de nous donner les moyens de lutter efficacement contre le sans-abrisme.
L’enjeu est de concrétiser une politique durable d’amélioration des conditions de vie et de garantie de la sécurité des bénéficiaires, pour leur permettre de faire valoir leurs droits : un droit au logement, un droit à la santé, un droit à l’inclusion, ou tout simplement le droit de vivre dignement.
Le dispositif de La Station, unique en France, que nous avons d’abord porté seuls, est une illustration concrète de nos ambitions en la matière. La Métropole a proposé une offre d’hébergement qui correspond à une situation courante mais jusque-là non prise en compte par le législateur, celle des jeunes reconnus majeurs mais en recours de minorité.
Aujourd’hui ces jeunes n’ont pas accès à l’hébergement d’urgence puisqu’ils ne sont pas prioritaires et que le dispositif est saturé. C’est donc une vraie satisfaction que de voir l’efficacité de ce dispositif reconnu aujourd’hui par l’Etat par le co-portage qu’il nous apporte. Lutter par des actes contre l’invisibilisation qui est faite de ces jeunes est une priorité. Le premier site de Rockefeller a déjà accueilli, en seulement 18 mois, plus de 150 jeunes en recours de minorité : un élément qui aurait intérêt à être pris en compte par les futurs rapporteurs d’une loi sur l’immigration pour mettre en place un accueil digne et perrein sur le territoire. Bien au-delà de faire valoir la minorité de ces jeunes, tout l’enjeu est de leur offrir un accompagnement associatif le plus complet possible, afin de s’insérer dans notre pays. Une telle démarche démontre qu’un accueil couplé à un accompagnement est un gage de réussite et doit permettre une régularisation par le travail.
Cette politique d’accueil ambitieuse ne saurait être conduite sans un travail conjoint de nos deux vice-présidents Lucie Vacher et Renaud Payre avec nos partenaires locaux : nous tenons à ce titre à remercier le bailleur ICF Habitat, le MAS et les collectifs de soutien.
Nous tenons finalement à ajouter que le développement de tout un nouvel ensemble de solutions, porté par l’exécutif métropolitain en matière d’accueil et d’hébergement, s’effectue conjointement à un renforcement des interventions sociales et ce, à raison. Cette volonté collective de notre majorité permet à notre collectivité de consacrer chaque année un milliard d’euros à l’action sociale. La présente délibération permet également l’octroi de subventions aux associations dont deux au profit d’ALYNEA et Vivre dignement. Nous souhaitons saluer le travail remarquable de ces deux associations en matière d’accompagnement social pour permettre aux personnes en situation d’habitat précaire une ouverture de leurs droits ainsi qu’un accès au logement. Deux choses inaccessibles SANS une situation administrative stabilisée, des conditions de vie dignes et une insertion professionnelle.
L’effort d’hospitalité qu’effectue la Métropole est d’autant plus nécessaire au regard de la crise sociale : c’est pour cette raison que le groupe des écologistes votera POUR cette délibération.
Monique GUERIN
Conseillère métropolitaine