Cher Président, cher·es collègues,
Le secteur du bâtiment représente à lui seul 43 % des consommations énergétiques annuelles en France et génère 23 % de nos émissions de gaz à effet de serre. Il pèse lourdement dans la balance pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris et limiter le réchauffement climatique à +2°C. Par ailleurs, nous venons de traverser un été qui nous a plus que jamais montré les conséquences directes du changement climatique. Un été qui nous a aussi montré que nous ne sommes pas tous égaux face à ces réalités. La fréquentation des parcs et jardins, en particulier celui de la Tête d’Or en est l’illustration, et la seule possibilité pour les personnes ne pouvant partir en vacances de se rafraîchir sous les arbres. S’ajoute à cela la hausse des coûts de l’énergie, particulièrement inquiétante en ce moment, pour conférer au secteur du bâtiment une responsabilité inédite. Il doit plus que jamais contribuer à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation.
Le référentiel habitat durable pour la qualité environnementale dans la construction de logements est l’un des outils dont dispose la Métropole pour agir. Sa précédente version datait de 2005 et, même si elle avait été mise à jour, elle nécessitait d’être profondément remaniée compte tenu des enjeux actuels
Ce référentiel permet de fixer des critères d’éco-construction pour la production de logements neufs, pour des opérations impliquant la collectivité à des degrés divers : sur du foncier métropolitain, pour des opérations d’aménagement initiées par la Métropole – comme des ZAC, dans le cadre des Projets Urbains Partenariaux, pour la production de logement social, pour des ventes en l’état futur d’achèvement. Concernant plus particulièrement le logement abordable, nous souhaitons donc en produire non seulement davantage, mais aussi de meilleure qualité.
Pour ces opérations, qui représentent une part non négligeable des logements produits dans la Métropole, les critères de performance énergétique ont été revus pour prendre en compte le nouveau cadre posé par la réglementation et augmenter le niveau d’ambition. Pour diminuer le bilan carbone des opérations, le recours au réemploi, aux matériaux biosourcés et géosourcés sera encouragé. Le confort d’été, notamment lors des vagues de chaleurs, sera augmenté, en plus du confort d’hiver. Enfin, une attention sera portée à la qualité de l’air intérieur et aux équipements pour la gestion des déchets.
Ces différents critères dessinent ce que sera la construction de demain. Ils sont en cohérence avec l’ensemble de nos politiques : le renforcement du dispositif ECORENO’V, un urbanisme plus respectueux de l’environnement, la lutte contre la précarité énergétique, un soutien aux initiatives d’économie circulaire sur le territoire.
Ainsi, la Métropole est pleinement dans son rôle, en tant qu’acteur public, et au service de la transition écologique et solidaire du territoire : nous mobilisons les acteurs locaux ; nous les concertons pour construire ce référentiel – et cette concertation se poursuivra aussi dans la mise en oeuvre ; nous impulsons de nouvelles pratiques qui pourront ensuite se diffuser, qui permettent le développement de nouvelles filières locales, créatrices d’emploi.
Nous voterons pour cette délibération. Je vous remercie
Valérie Roch
Conseillère métropolitaine