Modification du PLU-H – Conseil métropolitain du 21 novembre 2022

Cher·e·s collègues, 

La 27è Conférence des Nations-Unies sur le Climat a joué les prolongations jusqu’à dimanche. 

Conclusion : la trajectoire du réchauffement est toujours de +2,5 degrés malgré l’accord sur la justice climatique pour l’aide aux pays pauvres et le financement des pertes et dommages subis. L’ambition n’a pas été au rendez-vous.

Trente ans de sommets climatiques et souvent autant de déceptions quant aux volontés politiques réelles d’agir collectivement, avec des engagements forts.

Mais pourrait-il en être autrement ? car plus le bateau est gros, moins il est agile aux mouvements de la barre.

C’est pourquoi les écologistes défendent depuis toujours la multiplication des actions à toutes les échelles, c’est pourquoi nous demandons une hausse des moyens des collectivités pour qu’elles puissent déployer l’ensemble de leurs capacité pour pousser le gros navire sur ces enjeux. Et tous les capitaines savent bien, que plus on attend pour virer de bord, moins on a de chance d’éviter l’écueil. 

C’est pourquoi n’avons pas attendu pour démarrer la mise en œuvre d’indispensables politiques publiques d’adaptation. 

La modification du PLUH que nous votons aujourd’hui est un maillon de ce nouveau modèle de métropole que nous voulons construire, en cohérence avec l’ensemble de nos politiques. Pour la première fois, l’importance de ce qui se joue au cœur d’un outil technique aura fait l’objet d’une large concertation préalable. 

80% des points de modification portent sur des questions environnementales, répondant ainsi aux demandes des habitants exprimées pendant la concertation, tant est forte l’aspiration à un territoire plus agréable à vivre, plus végétalisé et mieux adapté au changement climatique.

Cette aspiration de nos concitoyens résonne avec une véritable crise de modèle qui a engendré la flambée des prix immobiliers,  la tension sur le foncier, les fractures à l’intérieur de la ville et avec les territoires extérieurs et la montée des inégalités, les effets d’une bétonisation mal vécue, les problèmes de pollution, l’insuffisance des infrastructures publiques, et enfin et non des moindres, une inadaptation aux enjeux climatiques. 

Nous avons donc besoin d’enclencher le changement de vision, de rééquilibrer les territoires, de cibler là où il faut densifier, là où il faut protéger. 

Tout ceci est très pragmatique : nous avons des objectifs, nous déclinons en actions

  • Nous voulons une ville qui laisse davantage place à la nature et à la biodiversité et plus adaptée aux changements climatiques

Donc nous avons classé 84 ha supplémentaires en zone agricole et naturelle, avec aussi de nouveaux espaces végétalisés et boisés. Nous avons augmenté les coefficients de pleine terre pour les nouvelles constructions dans les zones urbaines, qui permettent la libre infiltration des eaux pluviales dans les sols et les plantations d’arbres en pleine terre. Nous permettons également l’implantation de fermes urbaines dans la Métropole.

C’est cohérent avec le Plan Nature, c’est cohérent avec notre politique de ville perméable, c’est cohérent avec notre plan d’actions en faveur de l’agriculture et de l’alimentation locale.

  • Nous voulons une ville plus sobre en carbone, où les choix de mobilités alternatives à la voiture individuelle sont encouragés

C’est donc ce que permettent les emplacements réservés, pour de futurs aménagements cyclables. C’est ce que permet le doublement des capacités de stationnement vélo dans les constructions neuves. C’est ce que permet aussi la réduction des normes de stationnement de véhicules particuliers dans les secteurs les mieux desservis par les transports en commun, à Lyon-Villeurbanne. C’est enfin ce que permet la densification autour des gares. 

C’est cohérent avec notre politique climat, avec la création des Voies Lyonnaises, avec le doublement du budget du SYTRAL en faveur des transports en commun.

  • Nous voulons une ville plus solidaire, accessible à toutes et tous, avec des logements plus abordables et confortables. 

Nous avons évoqué nos objectifs en matière de logement social. C’est aussi ce que permet la création de nouveaux secteurs de mixité sociale et le renforcement de secteurs déjà existants, pour cibler des territoires où nous devons monter en charge en matière de construction de logements abordables. C’est ce que permet aussi l’application élargie d’une taille minimale pour les logements, pour limiter les petites surfaces onéreuses et peu confortables, ainsi que nos objectifs renforcés de lutte contre le logement indigne. 

C’est pleinement cohérent avec notre politique de logement dans son ensemble, nos engagements en faveur de la réhabilitation, nos politiques de solidarité.

  • Enfin, nous voulons une ville plus équilibrée, où les activités économiques se répartissent sur l’ensemble de la Métropole, et sont confortées dans les cœurs de ville

C’est ce que permet la création et la modification de “secteurs de mixité fonctionnelle”, favorisant l’implantation d’activités. C’est ce que permettent les modifications pour conforter les linéaires artisanaux et commerciaux dans 12 communes du territoire. 

C’est là aussi pleinement cohérent avec notre politique de développement économique et notre refus d’une hyper-concentration en cœur de métropole.

Cette politique est pertinente et réaliste, à la hauteur des enjeux actuels permettant constructibilité et mobilité avec une nouvelle manière de construire et de se déplacer. Il ne faut pas confondre, par ailleurs, les difficultés conjoncturelles du secteur de la construction (que l’on retrouve au niveau national dans de nombreuses villes) et les conséquences structurelles de nos politiques. Quant aux restrictions de stationnement privatif dans le logement pour les véhicules particuliers, je rappelle qu’elles concernent les zones denses où nous disposons d’une offre importante de transport en commun, à proximité des lignes de métro et de tramway.

En tant que puissance publique, notre priorité doit être de favoriser autant que possible l’adaptation de notre territoire face aux bouleversements en cours et à venir,  pour garantir le bien-être et la santé des populations. C’est l’objectif qui nous guide. 

Nous voterons pour cette délibération.

Je vous remercie.

Vinciane BRUNEL-VIEIRA
Co-présidente du groupe LES ÉCOLOGISTES GRAND LYON

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