Monsieur le Président, Mes cher.es collègues,
Il faudrait bien quelques minutes de présentation pour comprendre la problématique de la Maison de la Métropole dans le 5e arrondissement. En deux mots, elle est située au 5 bis de la rue Cléberg, et pour faire simple, elle est plus accessible à un.e participant.e de l’urban trail qu’à une maman désireuse de faire peser son bébé. Pour celles et ceux qui connaissent le quartier de Fourvière, on est là sur une pente à 8,5%, en comparaison, Choulans est à 5,5%.

La nécessité de construire rapidement une MDML (Maison de la Métropole de Lyon) digne de ce nom ne fait donc aucun doute et nous ne pouvons que nous féliciter de la présente délibération.
Les maires du 5e qui m’ont précédé – Thomas Rudigoz et Béatrice Gaillout – avaient eux-mêmes initié ce projet – avec un volet MDML et un volet habitat. Et en 2020, Béatrice Gailliout m’a confié mission d’aider à faire sortir ce projet durant l’actuel mandat.
Répondant donc à la commande de la majorité précédente, les plans de la future MDML nous ont été présentés à l’automne 2020.
Pour être synthétique, il s’agissait à l’époque d’une grosse barre digne des années 1970, une grosse barre d’un seul tenant, créant une impression de muraille posée sur la pelouse donnant sur la rue Locard.
Cet héritage, nous l’avons accepté, sans incriminer, ni polémiquer. Mais nous n’avons eu de cesse de l’améliorer depuis.
Beaucoup d’acteurs, comme l’a souligné Mr Rudigoz, ont été mobilisés pour reconstruire ce projet, et notamment la police du 5e qui nous a alerté sur le risque pour la tranquillité et la sécurité du quartier que représentait le projet initial.
Au fil des itérations, basées sur un travail de co-construction de plus d’une année, avec les habitant.es, Grand Lyon Habitat, le cabinet Kaléidoscope et l’Institut d’Urbanisme, et de nombreux.euses élu.es, le projet a évolué pour présenter aujourd’hui deux plots distincts espacés sur un tènement – certes enherbé mais sans intérêt significatif en termes de biodiversité et avec plantation de 34 nouveaux arbres, des voies piétonnières, dont une Rue des Enfants.
Évidemment, certaines réserves à l’encontre de ce projet sont légitimes, on comprend bien la crainte des habitant.es face à ces nouvelles constructions, et c’est pour cela que nous travaillons – et continuerons de travailler – pour rendre ce quartier plus agréable à vivre.
Mais d’autres critiques sont illégitimes, et révèlent purement et simplement de l’instrumentalisation politique. Notamment celles qui concernent la création de logements abordables par ceux qui – étant aux responsabilités – ont réussi la prouesse d’autoriser la construction de près de 1000 logements dans 5e entre 2014 et 2019 sans améliorer la part de logement social qui était toujours à 15% en 2020.
Il est facile – voire démagogique ou opportuniste – de pointer la paille – ou ici le brin d’herbe – dans l’œil des nouveaux élu.es qui agissent en faveur d’une transition qui doit être tant écologique que sociale. Mais ce brin d’herbe ne saurait faire oublier la poutre qui est dans l’œil de certain.es élu.es. Poutre qui leur laisse penser qu’ils peuvent s’arroger le monopole de l’écoute et de la défense des habitant.es.
Nadine Georgel
Conseillère métropolitaine