M. le président, chers collègues,
Allons-nous connaître des printemps sans hirondelle ? Ces printemps que Rachel Carson, en 1962, nous prédisait silencieux si nous n’agissions pas. C’est hélas une possibilité quand on voit les courbes des populations d’hirondelles de fenêtre; ou pire encore celles des hirondelles rustiques, qui connaissent comme beaucoup d’oiseaux un déclin largement imputé à l’activité humaine. C’est ce que nous rapportait le travail de l’ONG internationale BirdLife en septembre dernier, en notant que près de la moitié des espèces d’oiseaux sont en déclin dans le monde, et une espèce sur huit est menacée d’extinction.
Notre Métropole n’est malheureusement pas une exception. La situation des 2 espèces de martinets est préoccupantes. Celles de deux espèces d’Hirondelles, plus encore, elles sont sur le point de disparaitre de la totalité des communes de la Métropole.
Nous saluons la volonté de la Métropole de Lyon et du vice-président Pierre Athanaze de se donner des moyens ambitieux et nécessaires pour freiner autant que possible cette extinction. Associés à la Ligue de Protection des oiseaux, la “LPO pour la Biodiversité” dont l’excellent travail n’est plus à démontrer, et à un fond de 120 000 euros pour sauver ces oiseaux, nous actons un authentique Plan de sauvegarde des hirondelles et des martinets.
La clé de cette stratégie passe par un travail d’information et de sensibilisation.

Faire connaître, faire aimer, faire exister dans l’imaginaire la réalité de la vie de ces oiseaux pour donner envie de mieux protéger. Faire savoir, pour ne prendre qu’un exemple, que les martinets sont des acrobates incroyables qui ne se posent pas pour dormir mais vont la nuit dans la strastosphère au-dessus de notre Métropole à la limite de l’oxygène pour dormir en vol, en reposant le cerveau droit puis le cerveau gauche.
Un travail de sensibilisation donc auprès des habitants de la Métropole, mais également et surtout auprès des professionnels du bâtiment, maitres d’œuvres, architecte, promoteurs immobiliers et bailleurs sociaux pour que l’accueil des oiseaux et de leur nid soit mieux pris en compte. Très concrètement, il convient de redonner des conditions de nidification à ces oiseaux : bacs à boue et nichoirs sur les édifices de la Métropole permettent d’apporter au plus vite des solutions propices à l’installation et la reproduction de ces espèces. Et de donner l’envie aux communes, particuliers, entreprises, promoteurs ou bailleurs de faire de même afin de restaurer les populations de ces espèces, il y a peu, très courantes dans nos villes. Et dans nos vie.

Notre groupe votera favorablement cette délibération, car si une hirondelle ne fait pas le printemps, chaque chant d’oiseau contribue bel et bien au bonheur des habitants et au retour de la nature en ville. Je vous remercie.
Nathalie DEHAN
Élu·e de la circonscription Lyon-Sud-Est
Conseillère métropolitaine