Monsieur le Président, mes cher·es collègues,
Je suis ravi de prendre la parole pour parler d’un dossier particulièrement emblématique : il est question de l’un des cœurs battants non seulement de la Ville de Lyon mais aussi de notre Métropole, je veux bien sûr parler de la Presqu’île. Tous·tes les habitant·es de la Métropole, toutes et tous dans cette assemblée, nous avons un souvenir, une expérience en lien avec la Presqu’île de Lyon. Et c’est bien normal, tant ce quartier est un lieu d’attraction à dimension métropolitaine et même régionale. Chaque jour, la Presqu’île est fréquentée par plus de 500 000 personnes, vous l’avez rappelé un peu plus tôt M. le Président : habitant·es, usager·es, travailleur·euses, flâneur·euses.
Mais avant d’aller plus loin, quelques mots en rebond aux précédentes prises de parole. D’abord, je remercie M. Chambon pour la proposition qu’il a pu faire, à laquelle je suis sensible. Vous souhaitiez être d’avantage associé, ainsi que M. Kimelfeld, vous parliez également en son nom. Vous parliez de votre participation au comité de suivi, je ne sais pas si c’est la bonne formule, en tout cas, sachez que je suis favorable à ce que nous puissions davantage associer les conseiller·es métropolitain·es de la circonscription aux futurs travaux. Bien évidemment, le travail de concertation n’est pas terminé, il va se poursuivre, et l’on va réfléchir ensemble aux bonnes modalités pour vous associer. Cependant, vous me permettrez de m’étonner quant à votre deuxième proposition, consistant à associer un·e élu·e de l’ouest lyonnais. Je ne sais pas si ça fait réagir celles et ceux du nord, du sud et de l’est, mais il n’y a pas de raison que l’on associe plus celles et ceux de l’ouest lyonnais que celles et ceux des autres points cardinaux qui entourent la ville. Je pense qu’avec vous-mêmes, MM. Chambon et Kimelfeld, nous aurons suffisamment de contributions pour pouvoir considérer que tout le monde est ici représenté, surtout considérant tous les exercices de concertation à venir.
Mr Pelaez, écoutez, je me réjouis de faire le constat qu’enfin le 6e rapport du GIEC est maintenant sur votre table de chevet, puisque depuis ce matin, vous n’avez cessé de le mentionner, c’est très bien et j’espère que cela pourra enrichir vos prochaines interventions. Pour autant, cela ne suffit pas bien évidemment, notamment sur le dossier qui nous intéresse. J’ai entendu beaucoup de questions et critiques, mais j’attends encore vos propositions concrètes sur le devenir de la Presqu’île. Vous êtes le bienvenu pour contribuer bien sûr.
M. Kimelfeld, quel talent pour raconter des histoires ! Formidable ! « Tic et Tac » … on a eu le droit à tout. Bon bref, je cherche encore le personnage de dessin animé qui vous correspondrait le mieux, mais je n’ai pas trouvé. En tout cas quel bel exercice de cardio, votre débit était quand même extrêmement soutenu, j’espère que depuis vous avez eu le temps de reprendre votre souffle. Vous nous invitez à prendre le temps, prendre le temps et encore prendre le temps : ça c’est votre façon de faire M. Kimelfeld. Nous, avec le président Bernard, on a décidé d’être dans l’action parce que, oui les Lyonnaises et les Lyonnais et plus largement les habitant.es de cette Métropole attendent que l’on transforme cette Presqu’île. C’est ce à quoi nous nous sommes engagé·es et ce que nous faisons précisément en engageant ce projet avec cette délibération.
Mme Croizier, vous avez mentionné beaucoup de sujets, notamment des préoccupations de la part d’un certain nombre d’usager·es, de riverain·es, de commerçant·es, j’y reviendrai dans un instant, mais bien évidemment, toutes ces préoccupations sont légitimes. Et même s’il y a pu y avoir, comme vous l’avez signalé, un certain nombre d’erreurs syntaxiques ou orthographiques dans ce document, bien évidemment l’important, l’essentiel était le contenu, le retour des habitant·es suite à cette concertation.

Alors, au bout de 2 ans de travail, je suis fier de vous présenter cette délibération qui marque le lancement concret de l’un des projets majeurs pour ce mandat, pour la Métropole de Lyon, mais bien évidemment pour la Ville aussi. Et je voudrais, dans le prolongement des mots du vice-président Bagnon, remercier ici devant vous tous les services, ceux de la Ville, ceux de la Métropole, mais aussi du Sytral, qui n’ont pas ménagé ni leurs efforts ni leur temps, pour faire en sorte que nous puissions aujourd’hui vous présenter les grandes lignes de ce projet. Je remercie aussi, bien évidemment, tous·tes les élu.es de la Ville et de la Métropole qui ont également participé activement à ce dossier.
La Presqu’île de Lyon, nous l’apprécions tous·tes. Nous venons tous·tes en profiter, et profiter de ce que ce quartier a à offrir, car des atouts il n’en manque pas : c’est un site magnifique, une grandeur et une majesté que lui confère son caractère historique et patrimonial, c’est un lieu avec un vrai dynamisme commercial, une vie culturelle très animée, une animation et une effervescence qui est aussi le propre de l’urbanité.
C’est pourtant un quartier qui malgré son prestige n’a pas connu d’aménagement majeur depuis plusieurs décennies, et pour cause, c’est un lieu d’intervention éminemment complexe. Avec ce projet nous voulons lui redonner un nouveau souffle et le faire entrer pleinement dans le XXIe siècle. Le projet est simple, de la place Carnot au boulevard de la Croix Rousse, ce que l’on souhaite, c’est une Presqu’île vivante, sécurisée, et végétalisée, une Presqu’île à vivre !
Alors comment allons-nous procéder ? Qu’allons-nous y faire ? En ce qui concerne la méthode, il s’agit de poursuivre la concertation avec tous·tes les acteur·rices et les parties prenantes. Nos deux collectivités, Ville et Métropole, ont déjà mené une concertation de 4 mois pendant laquelle nous sommes allé.es à la rencontre de toutes et de tous : riverain·es, commerçant·es, visiteur·euses, Grands-Lyonnais·es. La concertation réglementaire qui s’est terminée en octobre a permis à plus de 6000 participant·es d’exprimer leurs attentes sur le projet.
Au terme de la concertation réglementaire, nous faisons le choix de poursuivre cette démarche avec des réunions publiques de proximité, qui continueront de se tenir tout au long du mandat, pour informer les habitant·es des avancées du projet, mais aussi par le biais d’un comité de suivi composé de plus de 70 participant·es : associatifs, conseils de quartiers, représentant·es des commerçant·es, des écoles du secteur, comités d’intérêts locaux, entre autres.
Un mot sur le bilan de la concertation qui a permis de mettre en lumière plusieurs éléments. D’abord vous dire que les expressions des citoyen·nes montrent un attachement fort à la Presqu’île. C’est le cadre de vie qui ressort en premier, en particulier par les riverain·es, pour traduire des attentes fortes sur la végétalisation, mais aussi pour dénoncer fortement la pollution de l’air et les nuisances sonores, et également le manque d’espaces de détente et de lieux pour jouer. Le dynamisme commercial et culturel est le second critère le plus cité, en particulier par les commerçant·es et les visiteur·euses. Enfin, la qualité paysagère et architecturale arrive juste derrière, et est notamment fortement citée par les visiteur·euses.
Alors, comment adapter un centre historique et patrimonial au réchauffement climatique ? Comment mieux partager l’espace public et rééquilibrer la place accordée aux différentes mobilités ? Comment donner du souffle, conforter le dynamisme et la diversité commerciale ?

Le projet Presqu’île à vivre englobe à lui seul toutes les grandes réflexions de la fabrique de la ville, auxquelles nous devons répondre en tant que décideur·euses. Pour garantir à la Presqu’île de rester attractive, nous devons adapter l’espace public pour le rendre plus confortable et plus apaisé. Je veux rendre ces espaces de vie aux habitant·es, aux commerçant·es, aux usager·es.
La Presqu’île est un lieu très fréquenté. L’immense majorité des déplacements au sein de la Presqu’île se font à pied : l’espace public doit suivre et être mieux partagé. Notre projet va donner plus de confort et sécurité aux piétons, diminuer les nuisances sonores, améliorer la qualité de l’air, et au final améliorer la qualité de vie de tous·tes, en offrant des espaces de respiration et de détente indispensables à la santé de chacun·e.
L’aire piétonne du bas des Pentes que nous allons requalifier et embellir sera le premier secteur d’intervention. Plus tard l’intervention sur la rue de la République permettra de raccrocher les Terreaux à Bellecour à travers une artère qui sera désormais entièrement piétonne. Les autres secteurs d’intervention seront aussi l’occasion de réaffirmer la place de la marche comme moyen de déplacement principal du quartier, comme sur la rue Serlin. Pour cela, dès 2025, nous mettrons en place une Zone à Trafic Limité (ZTL) et ferons évoluer le plan de circulation afin de réduire le trafic de transit. Bien entendu, comme c’est le cas pour toutes les ZTL, l’accessibilité sera évidemment maintenue pour les riverain·es, les commerçant·es, les services urbains, tout comme l’accès aux parkings publics. L’accessibilité de la Presqu’île va donc rester pleine et entière.
Il s’agit également de conforter la place des transports en commun sur le secteur, car il est évidemment hors de question de dégrader l’existant. Nous voulons au contraire en profiter pour repenser le fonctionnement en surface et améliorer la performance de certaines lignes. Ici à nouveau je veux remercier les équipes du SYTRAL pour leur travail, qui nous permet d’améliorer la qualité de service et la desserte de la Presqu’île en réservant certaines rues ou couloirs aux bus, comme rue Grenette, le quai de la Pêcherie ou la Rive Droite où nous allons créer une nouvelle ligne structurante. Dans le même temps, nous confortons la place des lignes Soyeuses comme des lignes essentielles dans le déplacement local.
Un espace public adapté c’est aussi un espace public agréable. Ce projet va nous permettre de requalifier et végétaliser 42 000m2 d’espaces publics. Cette intervention est urgente, l’apport de nature sur la Presqu’île, outre le fait d’être une attente très forte des riverain·es, est aussi un impératif pour adapter notre ville au réchauffement climatique. La minéralité de la Presqu’île va devoir être compensée par tous les moyens possibles pour rafraîchir l’espace public.
Mes cher·es collègues, pour résumer, ce projet hautement ambitieux lance une dynamique visant à répondre à une pluralité d’enjeux et de défis. Et le premier d’entre eux est sans doute le fait que dès les prochaines années, la qualité de vie passera par l’adaptation au dérèglement climatique. Il est urgent que cette réalité soit comprise, entendue et mise en acte. La Presqu’île de Lyon a besoin d’être transformée pour rester attractive, nous nous y attelons ! Le projet est d’ampleur et ambitieux.
Et je suis très fier, cher Président, cher Bruno, que nous le menions de concert en total accord sur la méthode et les objectifs. Et je vous invite cher·es collègues à voter ce rapport, avec enthousiasme bien sûr !
Grégory DOUCET
Marie de Lyon
Conseiller métropolitain