Contrat de Plan État-Région (CPER) 2021-2027 – Volet territorial et volet enseignement supérieur, recherche et innovation – Vinciane BRUNEL VIEIRA

M. le Président, mes cher·es collègues,

Il est d’usage de se réjouir de l’aboutissement d’un CPER, aussi laborieux fut-il. Alors nous nous réjouissons. Nous nous réjouissons de projets essentiels pour l’aménagement de notre territoire,  comme ce qui concerne les ponts de Vernaison et de Couzon, de la passerelle Oullins – Saulaie, du soutien à deux pôles entrepreneuriaux, ou encore du projet de méthanisation des boues de Pierre-Bénite.  

Nous nous réjouissons surtout de la mise en route du volet Enseignement Supérieur, Recherche et Innovation (ESRI), pour un total État-Région-Métropole de 225M€, car il était très attendu par nos partenaires. Rappelons que notre Métropole est le 2e site d’enseignement supérieur français. Ce volet inclut des projets pour moderniser les campus, renforcer le bien-vivre, cela a été évoqué, vie étudiante, logements abordables, soutenir la recherche et l’innovation … Des axes qui rejoignent aussi ceux de notre Schéma de Développement Universitaire.

Mais si nous nous réjouissons, permettez-nous, néanmoins, de ne pas avoir tout à fait le même satisfecit que le Président de Région, ni la même analyse.

D’abord sur la méthode. Au-delà du désaccord politique entre nos deux collectivités, c’est bien avec l’ensemble des métropoles régionales que les discussions ont été difficiles, y compris lorsqu’elles sont du même bord politique que la Région.

Rappelez-vous, dans une lettre adressée en 2022 au Président de Région, les présidents des quatre Métropoles d’Auvergne Rhône-Alpes – Lyon, Clermont-Ferrand, Grenoble et Saint-Etienne – écrivaient conjointement pour faire état d’un “dialogue difficile avec monsieur Wauquiez”, avec un décalage entre les projets priorisés par les métropoles et ceux qui avaient été intégrés dans le CPER, dont certains, sans discussions préalables. 

Ensuite sur les effets d’annonce, qui évoquent des investissements record… Alors bon, il convient de nuancer quelque peu les chiffres annoncés et la nature des projets fléchés… 

Par exemple, dans ce volet territorial, on retrouve un certain nombre de projets uniquement de la compétence de la Région. On a vu par exemple le nouveau Lycée à Caluire, pour la bagatelle de 55 millions d’euros, sans qu’il y ait un autre financement, notamment de l’État. Alors bien sûr, il n’y a aucun souci sur le projet en lui-même, simplement on peut se poser la question de la pertinence de leur inscription dans ce CPER.

Si l’enveloppe totale est effectivement plus élevée qu’au précédent CPER, le niveau d’engagement de la Région est en réalité bien moindre : sur les projets portés par la Métropole, il s’agit de seulement 13 millions d’euros d’engagements de la Région, contre 25,3 millions dans le CPER précédent, avec, en outre, des retraits purs et simples de certains projets comme la Cité Internationale des arts du Cirque de Vénissieux, pour laquelle nous sommes passés de 3 ou 4 millions pour finir à 0 !

Enfin, si l’on ne peut qu’être favorable à plus d’équité territoriale, telle qu’intégrée dans les axes prioritaires de l’État, on en observe une traduction tout à fait personnelle de Laurent Wauquiez sur notre territoire.

Au-delà d’un fort désengagement de la Région dans les grandes Métropoles, et d’après l’article de Médiacités publié le 7 mars 2023, beaucoup de communes attendendraient toujours de voir la couleur de l’argent qui leur a été promis comme Givors, Bourgoin, Bourg, Saint-Etienne, Lapalisse…

Cumuler les retards de paiement met en danger les finances de ces communes, qui sont aujourd’hui très inquiètes. On dit la Région bien gérée, mais est-on bon gestionnaire en étant mauvais payeur ?

On entend également une petite musique régionale jouée sur l’air d’une concurrence entre la ruralité et les métropoles.Mais on ne fait pas d’équité en déshabillant Pierre pour habiller Jacques, on fait de l’équité en se basant sur les besoins des habitant·es de toutes les communes.

Nous aurions souhaité aussi plus d’engagements sur des projets de transition écologique pour aider nos territoires à s’adapter aux enjeux climatiques. Parmi ces projets qui n’ont pas été acceptés, il y avait notamment :

  • un projet autour de la décarbonation des industries de la Vallée de la chimie
  • un projet d’optimisation énergétique du réseau de chaleur urbain de la ZAC Saulaie
  • des projets visant le développement des îlots de fraîcheur notamment dans les collèges 
  • ou encore ce qui concerne les Pôles d’Échanges Multimodaux de Part-Dieu et Perrache. 

Sur ce thème, nous rappelons que nous attendons toujours un investissement sur le ferroviaire et les mobilités à la hauteur des enjeux.

Alors nous nous satisfaisons de ces engagements que nous avons sur les projets dont nous assurons la maîtrise d’ouvrage, et du financement du volet ESRI, mais nous restons sur notre faim pour le reste.

Je vous remercie.

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