Depuis le début du mandat, l’action de la majorité métropolitaine en matière de mobilités est guidée par l’impératif d’accélérer la transition en cours vers des mobilités décarbonées et vers toutes les alternatives à la voiture individuelle. La collectivité s’engage comme cela a rarement été fait par le passé, en investissant massivement dans les transports en commun, en développant et en favorisant les modes actifs, en partageant mieux l’espace public pour proposer à chacune et chacun des espaces publics de qualité. Réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, amélioration de la qualité de l’air, baisse des nuisances sonores, sécurité routière ou encore lutte contre la sédentarité, les raisons et les bienfaits de cette révolution des mobilités sont nombreuses et garantissent à nos concitoyen·nes une meilleure qualité de vie au sein de notre métropole.
Les enjeux sont conséquents, et pourtant au-delà des investissements des collectivités, le fractionnement des compétences mobilités entre les grands acteurs de notre territoire, notamment la Métropole de Lyon, SYTRAL Mobilités ou encore la Ville de Lyon, reste un vrai frein au changement. Ce fractionnement se retrouve dans l’information, à l’heure où plusieurs sujets sont appelés à monter en puissance : les transports en commun bien sûr, mais aussi la Zone Faibles Émissions, donc le conseil en mobilité et l’accompagnement associé, le stationnement vélo sécurisé dont l’essor est attendu, l’autopartage pour accompagner le mouvement de démotorisation des foyers, la logistique urbaine ou encore l’électromobilité.
La nécessité de trouver une organisation nouvelle, une approche plus transversale, permettant de développer une offre de service plus cohérente et plus efficace, apparaît indispensable pour relever ces défis et pour accélérer la transition des mobilités.
Nous avons donc fait le choix il y a quelques mois de créer la SPLM, Société Publique Lyonnaise des Mobilités, avec la Métropole, SYTRAL-Mobilités et la Ville de Lyon, pour avoir un opérateur commun dédié à un levier essentiel de mobilité, le stationnement, qui se verra confier l’ensemble des parcs et aires de stationnement, tous modes, tous usages, pour ainsi offrir une offre enfin cohérente et harmonisée.
Aujourd’hui, nous proposons de créer cette SPL Relation Usagers, nouvel opérateur 100% public, qui offrira une véritable relation usagers intégrée et multimodale, simplifiant et facilitant le parcours des usager·es et la compréhension de l’offre de mobilité, dans toute sa diversité et sur tout notre territoire.
Oui c’est bien d’une simplification dont il s’agit. Vous nous reprochez un montage juridique complexe ? Je ne reviens pas sur notre choix de créer une deuxième SPL, conventions collectives et socles sociaux nous y ont amenés, mais si le schéma est en effet complexe, il n’en sera rien pour les usager·es. C’est bien notre rôle d’utiliser et de mettre en œuvre tous les outils à notre disposition, d’en assumer aussi une certaine part de complexité, au service d’une simplification du parcours usagers et d’une politique de mobilité multimodale bien plus intégrée qu’hier.
C’est bien ce nouvel écosystème des Opérateurs Publics des Mobilités Lyonnaises qui nous permettra de relever les défis qui sont devant nous, avec des acteurs centrés sur leur cœur de métier, qui mettront en œuvre les politiques publiques de mobilités décidées par les collectivités actionnaires, au service des besoins des Grands-Lyonnais·es.
LPA (Lyon Parc Auto) continuera ses activités, en explorant comme elle le fait déjà de nouveaux territoires et relais de croissance comme la logistique urbaine ou l’électromobilité.
La SPLM (Société Publique Lyonnaise de Mobilités) mettra en cohérence l’ensemble des services de stationnement, automobile comme vélo, et développera encore davantage l’autopartage.
Et la SPLRU (Société Publique Locale Relation Usagers) sera elle centrée sur la relation usagers, sur l’ensemble des solutions de mobilité, en commençant par la relation usagers des TCL, dont le reprise en gestion publique était une volonté forte de SYTRAL Mobilités, mais aussi avec l’ensemble du conseil et de l’accompagnement en mobilité, le tout pour faciliter les parcours des usager·es et donc le report modal, l’intermodalité, la multimodalité, bref le recours à toutes les alternatives à la voiture individuelle.
Oui la mise en place d’une véritable relation usagers intégrée, allant du conseil personnalisé amont à l’information en temps réel et à la vente de titres pour l’ensemble des solutions de mobilité, est un puissant levier d’action.
Concrètement, demain une personne s’interrogeant sur les impacts de la ZFE sur ses habitudes de déplacement pourra se rendre dans l’agence des mobilités la plus proche de son domicile, bénéficier d’un rendez-vous personnalisé de 30mn à 1h, comme cela se fait déjà depuis récemment à l’agence des mobilités, et en repartir avec des idées d’alternatives, des renseignements sur les aides et dérogations pour son véhicule. Cette personne pourra aussi repartir avec un abonnement au réseau TCL, un abonnement Vélo’v ou encore une offre d’essai de l’autopartage Citiz pour 3 mois.
De même, un·e usager·e pourra grâce à une future application numérique unifiée examiner l’ensemble des moyens lui permettant de réaliser un trajet qu’il ne connaît pas, en comparant les coûts et les durées, en favorisant les mobilités propres et l’intermodalité. Nous posons aujourd’hui les prémices de la mobilité servicielle, le MaaS dont nous parlons tant, soit une nouvelle façon de concevoir la mobilité. Mettre à disposition du plus grand nombre l’ensemble des ressources existantes permettant de réaliser tous types de trajets sans nécessairement posséder un véhicule.
Ce sont ces innovations concrètes que contient le projet de SPLRU que nous proposons au conseil de la Métropole aujourd’hui et je vous appelle à voter cette délibération.
Merci.
Vincent MONOT
Conseiller métropolitain