M. le président, chers collègues,
Nous entendons dans cette assemblée, à travers vos interventions, quelques difficultés à comprendre pourquoi un nouveau renforcement du Plan Local d’Urbanisme et de l’Habitat est souhaitable dans ses dimensions sociales et surtout environnementales et ceci, sans opposer, (comme vous le faites), construction et préservation de l’environnement, bétonisation et végétalisation. Nous pensons qu’une des clés de la réponse – et nous attirons votre attention là-dessus – repose sur un triste mais irréfutable constat.
Selon Romain Weber, météorologue, les trois derniers mois de décembre, janvier et février derniers ont été 22% moins pluvieux que la normale des trente dernières années.
Un autre record ? 32 jours, 32 jours consécutifs, sans pluie significative, sur notre territoire, cet hiver…
Alors oui, la situation actuelle est inquiétante, d’une part parce que les dégâts de la sécheresse de cet été se font encore sentir. Mais aussi parce que la période hivernale est normalement le moment clef de la reconstitution de nos nappes phréatiques.
Nous vous rappelons que d’ici 2050, nous avons des projections de baisse du débit du Rhône de l’ordre de l’ordre des -35%.
Alors, nous nous devons d’agir. Et pour cela, nous sommes pragmatiques, nous devons nous adapter… C’est ce que nous opérons en définissant les règles d’urbanisme.
Incontestablement, la crise du modèle actuel nous oblige : la rupture entre les villes et les territoires, la pollution, l’inadaptation aux enjeux climatiques, mais aussi la flambée des prix de l’immobilier, les tensions sur le foncier et évidemment les inégalités. Nous avons aujourd’hui encore 8,5 demandes de logement social pour une attribution. Il est plus que jamais temps de redessiner notre modèle étape après étape. Construire mieux, pour toutes et tous.
Nous avons conjointement adopté en novembre dernier la modification n°3 du PLU-H pour acter à nouveau la mise en œuvre d’indispensables politiques publiques d’adaptation.
Cette modification a également permis de confirmer l’aspiration de nos concitoyens à notre vision puisque, nous vous le rappelons, 80% des remontées de la concertation étaient des questions environnementales, au sens large, qui concernaient aussi bien les questions de nature en ville que de mobilité.
Les éléments fondamentaux mis en lumière se résument en quatre points :
- une Métropole végétalisée et dépourvue d’îlots de chaleur
- une Métropole qui respire et qui développe du mieux qu’elle peut les modes actifs et les alternatives à la voiture
- une Métropole qui propose des logements abordables et confortables pour toutes et tous
- une Métropole avec une activité économique équilibrée, forte, accessible et locale
En quelques mots : une Métropole plus agréable à vivre, adaptée, solidaire, plus équilibrée ; Bref, une Métropole respirable, pour vivre ensemble, et en bonne santé ! Une Métropole à VIVRE et non pas à SURVIVRE.
Cette aspiration unanime est indissociable d’un renforcement des dimensions sociales et environnementales de notre PLU-H. Comme le souligne, Diébédo Francis Kéré, lauréat 2022 du Prix Pritzker, “Tout le monde mérite d’avoir la qualité, le luxe et le confort. Nous sommes interconnectés et les questions de climat, de démocratie et de pénurie nous concernent tous.”
La poursuite des travaux de concertation est cruciale pour continuer l’inflexion du PLU-H vers plus d’intégration des thématiques écologiques et sociales.
Cette concertation à venir, s’effectuera du 24 avril au 6 juin et fera l’objet d’une enquête publique en 2024.
Les objectifs se proposent de renforcer 4 axes :
1. décarboner l’aménagement à travers le développement des énergies renouvelables, la rénovation du bâti existant, la protection et renforcement de la nature en ville, en maîtrisant le choix de nos matériaux de construction et en favorisant les mobilités actives ;
2. poursuivre la politique de l’habitat et densifier pour limiter l’étalement urbain : construire la ville sur la ville en renforçant l’offre de logement autour des lignes de transports en commun structurantes ;
3. accompagner le développement équilibré du territoire, en faveur des activités productives et des nouveaux modèles de l’économie sociale et solidaire, en matière d’accueil de logements, de services et d’équipements publics, tout en poursuivant la protection du patrimoine bâti ;
4. poursuivre le travail de lutte contre l’artificialisation des sols et l’impact sur les ressources : préserver les terres agricoles et naturelles, la ressource en eau, le patrimoine végétal..
Ce sont pour ces raisons que nous voterons pour cette délibération.
Blandine COLLIN
Conseillère métropolitaine