Monsieur le Président, mes cher·es collègues,
Depuis déjà plusieurs décennies, le grignotage lent mais continu des services publics menace les plus démuni·es d’entre nous. Aujourd’hui plus qu’hier, notre modèle de solidarités est mis à l’épreuve : par une crise du logement sans précédent, par une remise en cause de la redistribution des richesses qui creuse les inégalités et paupérise, par un chômage encore trop élevé, enfin par une crise vocationnelle inédite, les métiers du social, souvent durs et mal payés, n’attirant plus … Et c’est sur ce modèle social déjà fragilisé qu’est venue se fracasser une crise sanitaire éprouvante, aujourd’hui une forte inflation, et demain le dérèglement climatique, dont nous savons qu’il frappera en premier lieu les plus précaires d’entre nous.
Alors avec ce Projet Métropolitain des Solidarités, nous portons d’abord une ambition : renouveler les manières de faire solidarité en remettant au cœur de leur élaboration les bénéficiaires et les professionnel·les ; pour ne plus les considérer que comme de simples “consommateur·rices” d’une aide, ni comme de simples “exécutant·es” d’une politique. Autrement dit, ne plus se contenter de “faire pour” mais “faire avec” !
Ce Projet Métropolitain des Solidarités, nous avons donc choisi de le construire en repartant de la base : les remontées de terrain. Pendant plus d’une année, nous sommes allé·es à la rencontre des bénéficiaires, des partenaires, des professionnel·les et des élu·es, pour s’inspirer, écouter, et prioriser les chantiers. Avec 2000 participant·es : c’est un succès ! Cette démarche participative, nous la poursuivrons aussi dans le temps : par exemple la mise en place de l’Observatoire Métropolitain des Solidarités.
Renouveler les manières de faire, c’est replacer au centre les bénéficiaires et les professionnel·les, c’est chercher à “faire avec” et non plus seulement “faire pour”, et tout cela dans un même objectif : améliorer l’efficacité de nos politiques de solidarités.

C’est par exemple repenser la manière d’accueillir les publics : d’abord en simplifiant les parcours, en accompagnant face à la dématérialisation, en renforçant toujours les logiques d’aller-vers pour lutter contre le non-recours. Et nous le faisons déjà par exemple quand nous lançons le Hello Bus, qui sillonne le territoire pour mieux faire connaître les aides de la Métropole.
C’est aussi repenser l’association des professionnel·les et des bénéficiaires : pour mieux tenir compte de leurs besoins, pour mieux les accompagner, pour mieux les impliquer. C’est par exemple mieux valoriser les métiers du prendre soin, et cela passe avant tout par la garantie d’une rémunération plus juste : la Métropole s’engage fortement sur ce point, avec plus de 33 millions d’euros consacrés aux revalorisations salariales en 2023, qui bénéficieront à pas moins de 10 000 travailleur·euses. C’est aussi réinventer les espaces de participation des bénéficiaires : certains existent déjà, comme le GEPI pour les bénéficiaires du RSA, et nous les consolideront, d’autres seront créés, comme le Comité des Jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance.
À l’heure où notre modèle de solidarité est mis à l’épreuve, nous voulons aussi avec ce Projet Métropolitain des Solidarités réaffirmer notre engagement sans faille pour une Métropole plus solidaire ; une Métropole qui accompagne et protège les plus vulnérables.
Cet impératif de justice sociale irrigue l’ensemble de nos politiques : partout, nous apportons des solutions simples et pragmatiques, bonnes pour le climat et le pouvoir d’achat. C’est le cas quand nous mettons en place la gratuité des TCL pour les plus précaires, qui profite aujourd’hui à près de 70 000 Grands-Lyonnais·es ; c’est le cas quand nous lançons les FreeVélo’v ou renforçons la prime vélo; c’est le cas quand nous développons massivement les alternatives à la voiture et proposons un accompagnement personnalisé dans le cadre de la ZFE ; c’est le cas enfin quand nous renforçons la prime air bois, les moyens d’Ecorenov ou ceux du Fonds de Solidarités pour le logement …, oui nous donnons très concrètement aux foyers les plus modestes les moyens d’une transition exemplaire, pour mieux se déplacer, mieux se loger, mieux vivre en somme !

3 ans de mandat écologiste, ce sont 3 ans d’innovations pour des politiques plus solidaires. Vous parlez de bonnes intentions, je crois en réalité que vous refusez de voir que nous sommes dans l’action depuis 3 ans déjà. Oui, nous innovons quand nous mettons en place l’encadrement des loyers; quand nous créons le Revenu de Solidarité Jeunes; quand nous proposons de nouvelles formes d’hébergement comme les Tiny Houses ; quand nous mettons à l’abri pas moins de 2600 personnes, dont 40% ne relèvent pas de notre compétence. Oui, nous agissons concrètement quand nous lançons une stratégie pour développer l’habitat inclusif, quand nous renforçons notre soutien financier aux établissements prenant en charge la petite enfance, la dépendance et le handicap, quand nous nous engageons pour une alimentation plus saine et durable dans nos cantines, quand nous renforçons nos politiques d’insertion ou d’autonomisation pour les jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Oui mes cher·es collègues, s’il reste encore beaucoup à faire, cela fait 3 ans déjà que nous sommes dans l’action : toutes ces politiques, nous y consacrons depuis 2020 120 millions d’euros supplémentaires ! Et cela au bénéfice direct des Grands-Lyonnais·es ! 3 ans d’actions et d’innovations que nous allons poursuivre avec ce Projet Métropolitain des Solidarités, dont il faut souligner la grande cohérence : pour une Métropole plus hospitalière, pour une Métropole du prendre soin et de l’inclusion, pour une Métropole qui émancipe et accompagne les bénéficiaires comme les professionnel·les ! Je veux enfin remercier les Vice-Président·es impliqué·es dans ce PMS, et bien sûr les nombreux·euses agent·es qui s’impliquent au quotidien dans ces politiques.
Et je le dis avec certitude : choisir aujourd’hui de s’abstenir sur cette délibération, c’est constater les difficultés et les besoins immenses qui sont devant nous, mais refuser d’y apporter des solutions ! Parce que ce PMS est ambitieux et réaliste, adapté et nécessaire, nous voterons bien évidemment pour !
Je vous remercie
Marie-Agnès CABOT
Conseillère métropolitaine