Monsieur le Président, cher·es collègues,
Il semble que nous soyons désormais amené·es à débattre des Voies Lyonnaises à chaque nouveau conseil ; et nous nous en réjouissons, tant ce projet nous tient à cœur. Il est vrai que les occasions ne manquent pas : 3 tronçons sont déjà livrés, les concertations s’enchaînent – plus d’une dizaine sont terminées à ce jour -; les études se poursuivent; les travaux s’enclenchent – 7 en 2023 -, et avec tout cela bien sûr, le débat ne faiblit pas !
Cet enthousiasme, s’il ne vous a pas encore tous·tes atteint, je crois en tout cas que nous le partageons avec bon nombre de Grands-Lyonnais·es. J’en veux pour preuve l’explosion de la pratique, avec de nouveaux records en 2022, mais aussi le succès des FreeVélo’v, que nous croisons toujours plus nombreux, et le succès de la prime vélo, que nous nous apprêtons à reconduire plus tard dans ce conseil.
Une prime vélo à laquelle nous avons déjà consacré plus de 13 millions d’euros depuis le début de ce mandat, et qui contribue d’ailleurs à conforter le vélo comme une mobilité réellement inclusive, en soutenant par exemple les handbikes et les vélos familiaux. Le Manifeste “Femmes à Vélo”, que nous sommes ici plusieurs à avoir signé, nous le rappelle d’ailleurs : des mesures concrètes sont nécessaires pour promouvoir la pratique du vélo pour toutes et tous, et particulièrement pour les femmes. Et nous le faisons, par exemple quand nous aménageons des infrastructures cyclables sécurisées et inclusives, au premier rang desquelles les Voies Lyonnaises.
Des Voies Lyonnaises qui constitueront dès 2026 un réseau structurant de 250km de voies sur 40 communes de la Métropole. Avec ici 3 tronçons des futures lignes 3, 4 et 8, qui favoriseront demain la pratique du vélo dans un secteur de la Métropole, l’Ouest Lyonnais, où la voiture reste encore très majoritaire.
Des Voies Lyonnaises qui vont marquer l’évolution d’axes routiers majeurs, pour un partage plus juste de l’espace public : ici par exemple la RN6 et la D306 pour la Voie Lyonnaise 4, l’ancienne RN7 et le Boulevard du Valvert pour la Voie Lyonnaise 8. Si leur insertion sur des axes souvent contraints n’est pas facile, elle n’en reste pas moins indispensable pour rendre la pratique du vélo plus efficace et convaincante. Et contrairement à une idée-reçue tenace, oui, plus d’aménagements cyclables et un meilleur partage de l’espace public, cela contribue très concrètement à rendre la circulation de tous·tes plus fluide. En effet, sur l’équivalent d’une voie voiture par exemple, ce sont 7 fois plus de personnes que l’on peut faire passer à vélo !

Certaines de vos interventions sont revenues sur la méthode. Alors je veux redire que celle de la Métropole est simple et transparente. Pour chaque projet de Voie Lyonnaise, nous mettons à la concertation, publiquement donc, les aménagements envisagés et les alternatives possibles, lorsqu’elles existent. Cette méthode, elle laisse toute sa place au débat : et donc nous dialoguons et nous échangeons avec les élu·es, les habitant·es, les acteur·rices du territoire, sans jamais cacher les difficultés qui sont parfois fortes.
Ces échanges et les différents avis exprimés permettent ensuite d’améliorer les projets, de décider de façon plus éclairée, de trouver des compromis : ici par exemple dans le cas de la Voie Lyonnaise 4, où nous trouvons finalement une solution satisfaisante pour la traversée de Champagne-au-Mont-D’or. Si tout n’est pas parfait, ces nombreuses concertations ont le mérite d’exister, et nous travaillons à les améliorer !
En revanche que penser des méthodes de certains élu·es LR ?
Que penser de la méthode quand le maire de Chassieu attaque en justice la concertation de la Voie Lyonnaise 11 car il ne souhaite visiblement pas que la Métropole dialogue avec les habitant·es et les entreprises ?
Que penser de la méthode quand le maire de Caluire lance une pétition mensongère, et ce avant même le début de la procédure ?
Que penser de la méthode quand dans un récent article de presse, certains maires, au premier rang desquels M. Cochet, menacent de ralentir les chantiers en affirmant, je cite, “qu’il y aura des pointillés sur le plan des Voies Lyonnaises” ? M. Cochet, c’est donc ça le projet de votre groupe ? Une métropole en pointillé ?
Derrière ces critiques sur la méthode se cache en réalité un problème de fond : vous êtes contre le développement de ce nouveau réseau de transport que sont les Voies Lyonnaises mais vous ne l’assumez tout simplement pas.
Pourtant le projet va bien au-delà du seul vélo. C’est aussi une occasion de transformer la ville : en végétalisant, en préservant voire en améliorant la desserte en transport en commun, en améliorant aussi les cheminements piétons. Ici, par exemple le long de la RD307, où l’aménagement de la Voie Lyonnaise sera l’occasion de résorber les discontinuités piétonnes, ou sur la route de Paris, avec une mise aux normes pour les personnes à mobilité réduite des trottoirs.
Pour toutes ces raisons, Monsieur le président, Monsieur le vice-président, nous vous apportons notre soutien, et voterons naturellement pour ces trois rapports.
Je vous remercie.