Stratégie et taxe GEMAPI

Monsieur le Président, mes cher·es collègues, 

« L’effondrement climatique a commencé », a déclaré le secrétaire général des Nations unies, le 6 septembre dernier.

En effet, l’été 2023 a connu une profusion d’événements extrêmes. 

Le nord-est de la Grèce a notamment été ravagé par des incendies puis par des pluies torrentielles ; la Catalogne et la région de Madrid, en Espagne, ont, elles aussi été noyées sous des pluies diluviennes. Sans parler du drame que vient de connaître la Libye. 

Notre territoire a lui aussi historiquement connu d’importantes inondations, aggravées par l’artificialisation des sols aux abords des cours d’eau. 

Avec le dérèglement climatique, les phénomènes extrêmes sont plus fréquents et plus puissants : pluies violentes et inondations, longues périodes de sécheresse, canicules, méga feux. 

Il est impératif d’y préparer notre territoire. C’est dans ce contexte que nous votons aujourd’hui la stratégie et la taxe GEMAPI.

Depuis 2020, la Métropole de Lyon a mené différentes actions et réalisé des travaux de restauration et de renaturation en lien avec les syndicats mixtes et les acteurs en charge des opérations. Elle a financé ces projets sur ses fonds propres. Mais les enjeux et l’aggravation du risque par les dérèglements climatiques imposent de sortir du coup par coup pour bâtir une stratégie globale et un plan d’action ambitieux ! 

Parmi les priorités, on retrouve donc le grand chantier de rénovation et de renforcement des digues destinées à protéger des crues du Rhône près de   80 000 personnes à Villeurbanne, Décines-Charpieu et Vaulx-en-Velin. Car même si l’eau se fait rare et les sécheresses plus fréquentes, le risque de crue du Rhône est toujours bien réel, en témoigne la crue de 2021 ayant conduit à la fermeture des berges. 

Outre les travaux de protection contre les inondations concernant plusieurs ruisseaux de la Métropole (comme la Mouche ou la Rize), il est aussi question de la qualité des cours d’eau et de la préservation de la ressource en eau potable avec notamment, des projets de restauration des continuités écologiques. 

Mais on peut difficilement s’accorder sur la nécessité d’une stratégie GEMAPI sans en accepter le coût financier, coût bien inférieur d’ailleurs à celui des dégâts que causeraient les crues si le territoire n’y était pas préparé !

En effet, les inondations comptent parmi les catastrophes naturelles les plus coûteuses ! En France, le coût annuel moyen des dommages causés par les inondations (et assurés au titre du régime Catastrophes Naturelles) s’élève à plus de 500 millions d’euros. Les assureurs ont même estimé à 10 milliards d’euros la facture des catastrophes naturelles en 2022. Et les effets du changement climatique sont susceptibles d’accroître encore ce coût. 

Et il en va bien sûr aussi de la survie de plusieurs centaines de milliers de personnes !

C’est pourquoi nous votons en conscience aujourd’hui la création de la taxe GEMAPI et ce d’autant plus que, comme cela a été rappelé, certaines aides de l’Etat sur les enjeux de prévention des inondations sont conditionnées à l’instauration préalable de cette taxe. 

Le montant annuel estimé des travaux entraînera en moyenne une taxe d’environ 5 euros par habitant et par an ! C’est à dire bien en dessous du plafond réglementaire (40€ par habitant et par an) et en dessous de la moyenne nationale des taxes GEMAPI qui tourne plutôt autour de 7,5€ par habitant par an. 

À entendre certains s’émouvoir de faire supporter cette somme sur les contribuables, me revient cette sortie d’une député LREM au moment de la baisse des APL aux étudiants, baisse de 5 euros par mois ! Oui je le répète par mois quand ici on parle de 5 euros en plus par an ! Et pas sur les plus précaires ! Elle avait donc sorti : “Si à 18, 19 ans, 20 ans, 24 ans vous commencez à pleurer parce qu’on vous enlève cinq euros, qu’est-ce que vous allez faire de votre vie ?’” 

Ces propos étaient choquants et je crois qu’ils nous obligent à mener des politiques justes et équilibrées comme voter pour cette stratégie et cette taxe GEMAPI qui nous permettront de protéger efficacement nos habitantes et habitants et de recourir à des restaurations adaptées et respectueuses des milieux naturels.

Nous, Écologistes, en responsabilité, nous prenons les mesures nécessaires pour préserver le futur. 

Notre groupe votera avec conviction pour ces deux délibérations.

Merci de votre attention.

Catherine CREUZE
Conseillère métropolitaine

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