M. le Président, chers collègues,
Deux ans après leur présentation à la presse et aux Grands-Lyonnais·es, c’est avec satisfaction et impatience que nous constatons le très bon avancement du projet des Voies Lyonnaises.
Près de 195km ont ainsi déjà été concertés, soit près de 78% du réseau, au travers de 24 concertations dédiées qui ont réuni des milliers de participant·es. Et aujourd’hui, ce sont deux nouveaux tronçons que nous nous apprêtons à entériner : la partie Sud de la Voie Lyonnaise 7, entre le 7e arrondissement de Lyon et Saint-Fons via la rue Garibaldi et la route de Vienne, et la partie Est de la future Voie Lyonnaise 8, qui reliera Mermoz-Pinel au campus universitaire et au parc technologique de la Porte des Alpes.
Après cette longue, mais nécessaire, phase de concertation, les Voies Lyonnaises entrent aujourd’hui dans une nouvelle phase de concrétisation. D’ici l’été 2024, les travaux vont se poursuivre ou démarrer sur pas moins de 10 Voies Lyonnaises. De 29 km aujourd’hui, nous passerons ainsi à 90 km de pistes cyclables livrées ou en passe de l’être à l’été 2024, avant d’atteindre un pic de réalisation en 2025. Je veux donc profiter de cette assemblée pour remercier tous·tes les agent·es et les équipes fortement mobilisés sur ce projet important, ainsi que le Vice-Président Fabien Bagnon qui ne ménage pas ses efforts pour répondre aux attentes des habitant·es de notre Métropole de plus en plus nombreux·euses à se déplacer à vélo et qui espèrent pouvoir le faire dans des conditions enfin sécurisées et confortables.
Un réseau qui avance donc bien, seulement deux ans après son annonce et ses premières études, et qui pour l’essentiel, près de 90% du linéaire, ne pose pas de difficulté majeure.
Bien au contraire, les Voies Lyonnaises sont d’abord bien accueillies parce qu’elles sont une réponse pragmatique à l’heure où le trafic vélo explose dans la Métropole, encore 15% de hausse cette année, et quand les Grands-Lyonnais·es expriment de fortes attentes d’aménagements sécurisés, continus, confortables ! Des mots mêmes d’un conseiller de l’opposition en commission : « un projet intéressant et bien construit ». Combien d’étudiant·es emprunteront d’ici quelques années cette Voie Lyonnaise 8 pour se rendre en toute sécurité dans leur université ?! Qualité de vie, efficacité, activité physique, un aménagement qui bénéficiera à toutes et tous au quotidien.
Des Voies Lyonnaises bien accueillies parce qu’elles portent aussi, bien au-delà de la seule ambition d’une métropole cyclable, une ambition bien plus large de réaménagement et de rééquilibrage de l’espace public au profit de l’ensemble des usages : la libération et l’élargissement de trottoirs pour les piétons, la sécurisation des espaces publics pour l’ensemble des modes de déplacement, et bien sûr une large végétalisation et désimperméabilisation pour rafraîchir et adapter notre métropole, comme on peut le voir ici sur la VL7 avec une végétalisation de la rue Garibaldi et de la route de Vienne.
Enfin, des Voies Lyonnaises bien accueillies parce qu’elles se réalisent toujours dans la concertation et les échanges, avec les élu·es locaux, avec les habitant·es, les conseils de quartiers, les commerçant·es, pour une intégration du réseau la plus harmonieuse et la plus efficace possible. Et l’on peut prendre l’exemple ici de la Voie Lyonnaise 7, sur la route de Vienne, dont Mr Rudigoz a parlé, pour insérer la piste cyclable, végétaliser, mais aussi conserver la circulation et des places de livraison et stationnement. En tout, 24 concertations, 2 ans d’échanges, près de 3000 contributions et 6000 participant·es. Nous sommes très loin de l’image mensongère véhiculée par certain·es d’un projet déconnecté des réalités du terrain. Bien au contraire, c’est pour recueillir les besoins et les idées des habitant·es de chaque quartier que ces concertations sont organisées par tronçon et au plus près des habitant·es. Un processus certes long, chronophage même, mais indispensable pour l’indispensable transition des mobilités que nous devons réussir ensemble.

Bien sûr, et c’est bien normal, ces Voies Lyonnaises peuvent aussi parfois susciter de forts débats, parce que le nécessaire rééquilibrage du partage de l’espace public ne se fait pas à coup de baguette magique. Nous sur-investirions dans le vélo, entend-on parfois ? Bien au contraire, après des décennies d’investissement colossaux dans les infrastructures routières, un juste équilibre est plus que jamais nécessaire en faveur des modes actifs, des piétons et des cyclistes, et de la nature en ville. Nous sommes toujours à la recherche des compromis entre continuité cyclable pour assurer la sécurité des cyclistes et prise en compte des besoins des autres modes de déplacements. Un réseau cyclable structurant comme les Voies Lyonnaises pour le prix d’une ligne de tramway : une excellente opportunité d’accompagner et d’amplifier la transition des mobilités et le report modal depuis la voiture individuelle, pour faire en sorte que celles et ceux qui souhaitent se déplacer en vélo puisse le faire.
Ce que nous regrettons, ce ne sont pas ces débats – ils sont légitimes – mais l’instrumentalisation politique qui est faite d’une petite trentaine de kilomètres par les oppositions locales. Des oppositions qui n’hésitent pas à saturer l’espace médiatique à coup d’arguments fallacieux et souvent mensongers : “autoroute à vélo” a-t-on entendu, quand Les Voies Lyonnaises sont d’abord conçues pour inclure l’ensemble des cyclistes, quel que soit leur âge, leur condition physique ou leur motif de déplacement ; “bétonner” alors qu’au contraire ce sont des centaines d’arbres qui sont plantés et des milliers de mètres carrés désimperméabilisés pour adapter la ville ; voire parfois des montages bidonnés, des usurpations du logo et de la charte graphique, alors que les mêmes nous reprochaient ce matin, dans leurs interventions préalables, de « travestir la réalité »… Comme sur beaucoup de sujets en somme, tout le monde se dit pour sur le papier, mais dès qu’on passe aux choses concrètes et qu’on se confronte aux réalités … ça n’est plus la même chose.
Enfin, en 2026 ce sont plus de 200 km de pistes qui composeront le réseau des Voies Lyonnaises, et à n’en pas douter les Voies Lyonnaises 7 et 8 en seront des maillons importants. Un réseau qui répondra à une attente forte des habitantes et habitants et qui bénéficiera à l’ensemble des usager·es de l’espace public pour une Métropole de Lyon toujours plus agréable, plus verte, plus inclusive et moins polluée.
Vincent MONOD
Conseiller métropolitain