En 1985, les Restos du Cœur démarrait avec une capacité de distribution à 5 millions de repas par hiver. En 2021-2022, ce sont 142 millions de repas distribués.
Si le contexte actuel d’inflation aggrave les conséquences sociales, les racines de ces inégalités sont bien plus profondes avec une aggravation inquiétante depuis plusieurs années. Les associations alertent : la diversité des profils de bénéficiaires témoigne de la hausse des inégalités dans notre pays : familles nombreuses ou monoparentales, retraités, étudiants, travailleurs, n’ont plus accès à des repas en quantité suffisante.
Face à l’urgence critique, nous nous engageons auprès des associations, que nous saluons pour leur engagement, leur travail de terrain et d’utilité publique. Rappelons au passage que si nous valorisions le travail des bénévoles dans les sources de financement de l’aide alimentaire, cela correspondrait à 33% de la masse financière (contre 31% pour le public et 36% pour les particuliers et entreprises). (Rapport Sénat 2018)
Concernant cette délibération et parce qu’il y a désormais plusieurs visages de la précarité alimentaire, il est important de soutenir la complémentarité des associations du secteur alimentaire, qui permet de couvrir la diversité des besoins et des publics. C’est pourquoi les aides proposées dans cette délibération ciblent plusieurs structures (les Restos du cœur, le Secours populaire, la banque alimentaire du Rhône, la Croix-Rouge) mais également Gaelis et L3DD, qui travaillent spécifiquement avec les étudiants,
Ou encore le Groupement des Epiceries sociales et solidaires Rhône-Alpes et les acteurs locaux, car l’aide alimentaire ne doit pas seulement répondre à un besoin quantitatif, la qualité doit aussi être prise en compte, accessible, et les circuits économiques locaux mobilisés. Cette prise en compte est une valeur qu’on retrouve dans la politique alimentaire territoriale du territoire lyonnais.
Car l’aide ponctuelle ne saurait se substituer à une politique volontariste pour endiguer la pauvreté et favoriser l’accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous.

Si le gouvernement a réagi rapidement face à l’appel des Restos du cœur, nous regrettons qu’il soit souvent plus enclin à stigmatiser les pauvres qu’à s’engager véritablement sur les causes structurelles ou sur des mesures de prévention, et que les députés de la majorité présidentielle aient rejeté proposition de loi d’EELV, en avril dernier, qui prévoyait une prime précarité alimentaire.
A contrario, à la Métropole de Lyon nous souhaitons aller plus loin. Et au-delà des actions menées dans le cadre du plan pauvreté dont nous avons renforcé les moyens alloués, dès septembre 2021 (+ delib ce CM, renouvellement 2nd semestre 2023), nous présentons lors de ce conseil des mesures en faveur de la justice alimentaire avec des expérimentations concrètes pour aller plus loin que l’aide alimentaire, vers un “droit à l’alimentation”,
vers une forme de démocratie alimentaire qui permette une alimentation choisie, de qualité, en quantité suffisante et accessible à toute la population.
Je vous remercie.
Vinciane BRUNEL VIEIRA
Co-présidente du Groupe Les Écologistes