M. Le Président, cher·es collègues,
Ce Conseil est l’occasion de saluer l’arrivée d’un nouvel élu dans le groupe écologiste, Franck Camus. Bienvenue dans notre groupe, et avant tout, bienvenue dans cet hémicycle, lieu des débats et des décisions politiques au service de l’intérêt général.
Quelques mots en introduction également pour toutes ces populations voisines et amies qui souffrent. En premier lieu les peuples marocains et libyens, meurtris par de terribles catastrophes naturelles qui ont emporté de trop nombreuses vies et laissent des millions de personnes sous le choc. Je suis heureux que nous votions lors de ce Conseil une délibération d’urgence pour ces deux pays. Nous sommes auprès d’eux, par ces soutiens, et par nos pensées, comme nous le sommes auprès de nos amis arméniens. Je pense aussi à un pays qui vient de commémorer les 1 an de l’assassinat de Mahsa Amini par la police politique. 1 an de lutte, 1 an d’avancées pour les femmes et tout un peuple. Nous ne les oublions pas. Leur combat est long, mais il aboutira, à la liberté et à la démocratie. Zan, zendegi, azadi. Femmes, vie, liberté.
Quelques mots sur cette nouvelle tentative de déstabilisation de l’institution Métropole. Juste pour vous dire qu’il y a déjà eu une Mission sénatoriale il y a peu, et que ça n’a rien donné, en tout cas pour ce que vous souhaitiez. Vous avez essayé de rentrer par la porte, ça n’a pas marché, vous essayer maintenant par la fenêtre : je crois que c’est surtout du temps perdu.
Ces derniers jours, M. Kimelfeld, vous vous êtes un peu engouffré dans la brèche également, en disant qu’il fallait peut-être redonner un peu plus de pouvoir aux communes, notamment pour le RSA. On n’oublie pas qu’en 2018 c’est bien vous qui aviez supprimé les Commission locales d’insertion.
Et M. Grivel, on rappelle que ce sont les habitants du Val de Saône qui sont le mieux représentés ici, bien devant ceux des Portes du Sud.
Plus proche, chez nous, la sortie de l’été. La France, comme l’année dernière, n’a pas été épargnée. Un mois d’août terrible et une prolongation de la chaleur et de la canicule en septembre, c’est inédit. Avec de nouveaux phénomènes, par exemple deux décès pendant les vendanges dans le Rhône ; ou dans les classes de très nombreux élèves pris de malaises, de vomissements, de saignements de nez. Les stigmates de ce dérèglement climatique, c’est aussi, à moins d’une heure d’ici, à Beaurepaire et Albon, des villes qui ont été littéralement inondées par des flots aussi puissants que soudains, au milieu de tempêtes rarement vues jusqu’alors.
Nous vivons aujourd’hui, et à petite dose pour l’instant, ce que sera notre avenir proche. Ce sera notre lot quotidien. M. Guterres, le Secrétaire général de l’ONU, a déclaré il y a quelques jours : “l’humanité a ouvert les portes de l’enfer”. Espérons que cela résonne pour nous toutes et tous ici.

A la Métropole de Lyon, les Écologistes, avec nos partenaires de la majorité, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour atténuer cette catastrophe en cours et à venir. En plus de la vision solidaire, l’ensemble de nos décisions politiques sont pensées avec le prisme de l’adaptation au changement climatique. Pas pour notre plaisir particulier, mais parce que nous n’avons pas le choix. C’est le seul moyen de s’adapter au bouleversement climatique qui nous attend.
Mais, et c’est assez cocasse : pendant l’année, certains dans cet hémicycle disent que nous allons trop vite… et puis, l’été arrivant, avec les canicules, disent que nous sommes trop lents. On nous dit également “on n’a pas attendu les écologistes pour faire de l’écologie”. Dans les faits, c’est pourtant une vraie accélération. Concrètement, en 3 ans :
- C’est déjà 92 rue des enfants végétalisées créées à Lyon,
- C’est la création et l’amplification à grande échelle d’aides pour acquérir un vélo, pour changer de cheminée, pour isoler son logement,
- C’est la protection concrète d’un bien si rare et précieux : l’eau,
- C’est 3 fois plus de jardins partagés créés, que dans tout le mandat précédent,
- C’est un premier schéma directeur pour la création et la rénovation énergétique des collèges, ceux de nos enfants qui croulent sous la chaleur,
- C’est 25 000 arbres plantés l’hiver dernier contre moins de 4000 il y a quatre ans.
La différence avec des élus non-écologistes, elle est là. C’est un changement d’échelle, un changement de paradigme. Je pourrais aussi parler d’agriculture, de biodiversité ou des alternatives à la voiture individuelle, mais je vais m’arrêter là. Ou simplement ajouter que, même le ministre de l’écologie Christophe Béchu, a reconnu que “Lyon montrait le chemin”.
Et nous n’en ferions pas assez. Mais quand il faut aller plus loin… Les mêmes qui nous critiquent manquent à l’appel. C’est le cas par exemple pour certaines Voies Lyonnaises, où tout le monde est partant pour les grands principes, avec par exemple une seule voix contre en juin 2021 lors de la délibération globale. Chez certains ici, on dirait du Emmanuel Macron : de très belles paroles, de très beaux principes, de très beaux espoirs… Mais… Mais ensuite, quand il faut entrer dans le concret, et parfois supprimer quelques places de parking, enlever du goudron ou simplement construire des logements et densifier un tout petit peu chez soi… Ensemble, entre élus de droite bien au chaud, tout devient impossible.
Mais tout ceci se comprend, à observer le panel de formateurs du parti Les Républicains. On y trouve notamment le climatosceptique notoire, Yves Roucaute, qui met en doute, entre autres, le GIEC et ses travaux. C’est une fuite en avant coupable, un refus de voir la vérité en face, qui a des conséquences concrètes sur les habitants, sur notre avenir.
Oui on le sait, changer ses habitudes, ce n’est pas simple. Les freins aux changements existent, ils sont une composante de l’être humain. C’est toujours plus difficile d’aller vers des nouvelles habitudes, vers des horizons parfois inconnus, plutôt que de rester dans un certain confort, que l’on maîtrise, qui rassure. Mais notre rôle en tant que politiques, en tant que responsables qui gouvernent, c’est de prévoir. Et le futur, si nous n’agissons pas, les scientifiques nous ont assez alertés, est prévisible.
Nous toutes et tous dans cette majorité, nous ne voulons pas connaître ce futur, cette dystopie. Voilà pourquoi nous proposons ces évolutions. Et je ne crois pas qu’il faille les appréhender avec crainte. Au contraire, et c’est une bonne nouvelle, cela peut même être enthousiasmant. Et en les accompagnant, ces évolutions sont réussies et plébiscitées par les habitantes et les habitants.
J’en veux pour preuve, ces désormais 15 000 élèves lyonnais, et tout autant de parents, qui profitent des aménagements devant leurs écoles et crèches. C’est bon pour la planète, cela réduit la pollution, le bruit et l’insécurité. Tout le monde s’y retrouve. J’en veux pour preuve les 15 à 20% de cyclistes en plus chaque année sur la Métropole, qui bénéficient d’un meilleur partage de la chaussée, tout comme les piétons. J’en veux pour preuve les 150 000 habitants qui ont désormais un abonnement en transports collectifs gratuit ou à 10€.
Voici donc 3 ans que nous mettons en œuvre la réponse et l’adaptation au changement climatique. 3 ans que nous avons pour boussoles les solidarités, l’implication des habitants et l’égalité des territoires.
Les projets sortent de terre, d’autres sont en cours de réalisation ou arrivent, et ce Conseil permettra d’adopter de nouvelles délibérations de prévention et d’adaptation, pour que les grandes lyonnaises et grands lyonnais vivent mieux, tout simplement.
Je vous remercie.
Benjamin BADOUARD
Co-président du groupe Les écologistes