Voies Lyonnaises 3, 4 et 8 – Bilans des concertations et programmes – Florence DELAUNAY

Monsieur le Président, cher·es collègues, 

Il semble que nous soyons désormais amené·es à débattre des Voies Lyonnaises à chaque nouveau conseil ; et nous nous en réjouissons, tant ce projet nous tient à cœur. Il est vrai que les occasions ne manquent pas : 3 tronçons sont déjà livrés, les concertations s’enchaînent – plus d’une dizaine sont terminées à ce jour -; les études se poursuivent; les travaux s’enclenchent – 7 en 2023 -, et avec tout cela bien sûr, le débat ne faiblit pas !

Cet enthousiasme, s’il ne vous a pas encore tous·tes atteint, je crois en tout cas que nous le partageons avec bon nombre de Grands-Lyonnais·es. J’en veux pour preuve l’explosion de la pratique, avec de nouveaux records en 2022, mais aussi le succès des FreeVélo’v, que nous croisons toujours plus nombreux, et le succès de la prime vélo, que nous nous apprêtons à reconduire plus tard dans ce conseil.

Une prime vélo à laquelle nous avons déjà consacré plus de 13 millions d’euros depuis le début de ce mandat, et qui contribue d’ailleurs à conforter le vélo comme une mobilité réellement inclusive, en soutenant par exemple les handbikes et les vélos familiaux. Le Manifeste “Femmes à Vélo”, que nous sommes ici plusieurs à avoir signé, nous le rappelle d’ailleurs : des mesures concrètes sont nécessaires pour promouvoir la pratique du vélo pour toutes et tous, et particulièrement pour les femmes. Et nous le faisons, par exemple quand nous aménageons des infrastructures cyclables sécurisées et inclusives, au premier rang desquelles les Voies Lyonnaises.

Des Voies Lyonnaises qui constitueront dès 2026 un réseau structurant de 250km de voies sur 40 communes de la Métropole. Avec ici 3 tronçons des futures lignes 3, 4 et 8, qui favoriseront demain la pratique du vélo dans un secteur de la Métropole, l’Ouest Lyonnais, où la voiture reste encore très majoritaire.

Des Voies Lyonnaises qui vont marquer l’évolution d’axes routiers majeurs, pour un partage plus juste de l’espace public : ici par exemple la RN6 et la D306 pour la Voie Lyonnaise 4, l’ancienne RN7 et le Boulevard du Valvert pour la Voie Lyonnaise 8. Si leur insertion sur des axes souvent contraints n’est pas facile, elle n’en reste pas moins indispensable pour rendre la pratique du vélo plus efficace et convaincante. Et contrairement à une idée-reçue tenace, oui, plus d’aménagements cyclables et un meilleur partage de l’espace public, cela contribue très concrètement à rendre la circulation de tous·tes plus fluide. En effet, sur l’équivalent d’une voie voiture par exemple, ce sont 7 fois plus de personnes que l’on peut faire passer à vélo !

Certaines de vos interventions sont revenues sur la méthode. Alors je veux redire que celle de la Métropole est simple et transparente. Pour chaque projet de Voie Lyonnaise, nous mettons à la concertation, publiquement donc, les aménagements envisagés et les alternatives possibles, lorsqu’elles existent. Cette méthode, elle laisse toute sa place au débat : et donc nous dialoguons et nous échangeons avec les élu·es, les habitant·es, les acteur·rices du territoire, sans jamais cacher les difficultés qui sont parfois fortes.

Ces échanges et les différents avis exprimés permettent ensuite d’améliorer les projets, de décider de façon plus éclairée, de trouver des compromis : ici par exemple dans le cas de la Voie Lyonnaise 4, où nous trouvons finalement une solution satisfaisante pour la traversée de Champagne-au-Mont-D’or. Si tout n’est pas parfait, ces nombreuses concertations ont le mérite d’exister, et nous travaillons à les améliorer !

En revanche que penser des méthodes de certains élu·es LR ?

Que penser de la méthode quand le maire de Chassieu attaque en justice la concertation de la Voie Lyonnaise 11 car il ne souhaite visiblement pas que la Métropole dialogue avec les habitant·es et les entreprises ? 

Que penser de la méthode quand le maire de Caluire lance une pétition mensongère, et ce avant même le début de la procédure ?

Que penser de la méthode quand dans un récent article de presse, certains maires, au premier rang desquels M. Cochet, menacent de ralentir les chantiers en affirmant, je cite, “qu’il y aura des pointillés sur le plan des Voies Lyonnaises” ? M. Cochet, c’est donc ça le projet de votre groupe ? Une métropole en pointillé ?

Derrière ces critiques sur la méthode se cache en réalité un problème de fond : vous êtes contre le développement de ce nouveau réseau de transport que sont les Voies Lyonnaises mais vous ne l’assumez tout simplement pas.

Pourtant le projet va bien au-delà du seul vélo. C’est aussi une occasion de transformer la ville : en végétalisant, en préservant voire en améliorant la desserte en transport en commun, en améliorant aussi les cheminements piétons. Ici, par exemple le long de la RD307, où l’aménagement de la Voie Lyonnaise sera l’occasion de résorber les discontinuités piétonnes, ou sur la route de Paris, avec une mise aux normes pour les personnes à mobilité réduite des trottoirs.

Pour toutes ces raisons, Monsieur le président, Monsieur le vice-président, nous vous apportons notre soutien, et voterons naturellement pour ces trois rapports.

Je vous remercie.

Délibération commande d’études PFAS institut écocitoyen – Vinciane BRUNEL-VIEIRA

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Jusqu’à récemment, peu de personnes connaissaient l’existence des perfluorés, ces composés chimiques présents dans de nombreux produits du quotidien. Mais l’accumulation d’affaires médiatiques, et des données scientifiques reliant ces polluants éternels à des risques pour la santé humaine et l’environnement les rendent tristement célèbres depuis quelques années. 

Cela a été évoqué, il y a eu, en février 2023, le dossier du Monde et de 17 partenaires européens identifiant pas moins de 2100 sites dans l’Union Européenne où la forte concentration de PFAS constitue un haut risque et plus localement l’enquête de l’émission Vert de rage, et je rejoins mes collègues qui ont remercié le journalisme d’investigation.

Les analyses menées par les services de l’Etat et la régie publique de l’eau ont depuis permis de découvrir l’étendue de cette pollution qui affecte non seulement les cours d’eau et le champ captant de Ternay, mais aussi comme évoqué également les œufs, les poissons et certains végétaux tels que la mâche à proximité de Pierre Bénite et d’Oullins, et peut-être dans un périmètre plus large. On peut se poser la question autour du du stade de Pierre-Bénite ou des jardins familiaux de cette même commune.

Si cette crainte continue à juste titre de gagner la population, nous sommes néanmoins limités dans les actions que nous pouvons mener pour agir directement sur cette pollution. Limités par une absence de cadre protocolaire et légal à l’échelle nationale, qui ne nous permet pas à ce jour de faire appel au principe de précaution. Nous n’avons cessé de travailler pour lever ces deux contraintes à notre échelle, en vertu des compétences dont nous disposons et grâce à la collaboration avec l’ensemble des acteurs publics et privés disposés à coopérer au service de notre santé et de notre territoire.

Aujourd’hui, les deux outils que nous vous présentons dans cette délibération, à savoir la stratégie métropolitaine sur les Perfluorés et notamment le partenariat scientifique avec l’Institut écocitoyen de Fos-sur-Mer, vont nous permettre de passer à la vitesse supérieure en nous donnant les moyens humains, scientifiques et stratégiques pour mieux comprendre l’état de la contamination à l’échelle de la Métropole et agir là où nous avons la compétence. 

Ils s’inscrivent en continuité avec les efforts que nous avons mis en place depuis 2022 pour mieux comprendre les risques auxquels nous nous exposons:
– Des efforts fournis dans le cadre de nos compétences en gestion et approvisionnement en eau potable. Les services de la régie publique de l’eau, ont tout de suite su réagir en renforçant les dispositifs d’analyses de l’eau potable sur l’ensemble des champs captant de la Métropole, et qui aujourd’hui continuent de travailler en recherchant quelles solutions techniques peuvent être mises en place sur Ternay.

Des efforts que l’on retrouve tout au long du travail politique que nous menons contre les pollutions industrielles. Un travail auprès des acteurs industriels et économiques du territoire sur les enjeux de transition écologique, nous veillons à ce que les entreprises s’engagent dans des processus industriels moins polluants, plus circulaires; mais aussi un travail auprès du monde agricole,  qui s’inquiète à juste titre des conséquences de cette contamination sur leurs activités.

Enfin, parce que cette contamination nous concerne toutes et tous,  le droit à l’information est primordial, cela a été évoqué aussi: Il est important que les maires puissent répondre aux inquiétudes et questionnements de leurs habitants et que donc de travailler en coopération. Des réunions publiques d’informations comme cela a été fait le 17 mars ont été organisées afin d’assurer une communication transparente des informations dont nous disposions et des actions à venir. En parallèle, nous exprimons notre plein soutien aux associations et représentants du territoire, dont les actions et le plaidoyer permettent de contribuer à informer les habitants sur l’état de la contamination, et de sensibiliser le public à cette problématique à l’échelle nationale.

Mais pour communiquer sur les risques liés aux PFAS sur notre territoire, encore faut-il disposer de résultats solides sur lesquels appuyer notre stratégie de réponse. Le travail que nous engageons avec l’institut éco-citoyen de Fos-sur-Mer permettra de consolider un socle d’informations non seulement accessible à tous, mais qui pourra également inciter l’Etat à prendre rapidement des décisions en matière de réglementation.
Et nous le rappelons une nouvelle fois, quel que soit le travail de la Métropole et des acteurs locaux pour combattre les effets de la contamination, ce sont à l’État et ses services qu’il revient en premier lieu d’effectuer des analyses et de prendre des décisions en conséquence.

C’est pourquoi nous demandons à l’État français de prendre ses responsabilités, et d’agir concrètement pour lutter contre les pollutions aux perfluorés, et plus largement toutes les pollutions industrielles. Il est regrettable qu’encore aujourd’hui, alors que la contamination est avérée dans notre eau et au sein de nos communes, que 5 pays se sont déjà mobilisés pour faire interdire l’usage de plus de 10 000 perfluorés à l’échelle de l’Union Européenne, l’État se limite encore à une application minimale de la réglementation, sans aller plus loin; au vu des risques encourus.

Alors nous prenons note de ses récentes évolutions dans la lutte contre les perfluorés, par exemple, avec l’arrêté préfectoral qui applique la directive européenne de 2020 sur l’eau potable à l’échelle de notre territoire; ou encore avec le plan d’action interministériel de lutte contre les perfluorés.

Mais nous regrettons de voir des mesures palliatives, et pas d’application véritable d’un principe de précaution, qui nous paraît essentiel dans un cas de pollution industrielle comme celui auquel nous faisons face et qui représente un vrai risque pour nos habitant·e·s.

Nous regrettons également l’absence de tout principe de pollueur-payeur, qui permettrait aux collectivités locales de mettre en place des solutions sans devoir injustement payer le prix d’une catastrophe dont elles sont les victimes. N’oublions pas que les premiers responsables de ces pollutions sont certaines entreprises.

Comme cela a déjà été demandé à plusieurs reprises aux autorités et aux représentants d’Arkema, nous continuons d’exiger des actions concrètes pour devancer les échéances légales et mettre fin à l’usage de tout composé perfluoré.

Je souhaitais conclure en remerciant vivement nos vices-présidentes et présidents pour leur investissement sur ce sujet, leur grande vigilance, et pour avoir mobilisé collectivement et très rapidement leurs services, à savoir : Mme Grosperrin pour les questions relatives à l’eau potable, M. Pierre Athanaze sur les questions environnementales, M. Pascal Blanchard sur les questions santé, Mme Emeline Baume sur le lien aux industries et acteurs économiques, enfin, M. Jérémy Camus sur le lien avec les acteurs du monde agricole.

Je vous remercie.

Contrat de Plan État-Région (CPER) 2021-2027 – Volet territorial et volet enseignement supérieur, recherche et innovation – Vinciane BRUNEL VIEIRA

M. le Président, mes cher·es collègues,

Il est d’usage de se réjouir de l’aboutissement d’un CPER, aussi laborieux fut-il. Alors nous nous réjouissons. Nous nous réjouissons de projets essentiels pour l’aménagement de notre territoire,  comme ce qui concerne les ponts de Vernaison et de Couzon, de la passerelle Oullins – Saulaie, du soutien à deux pôles entrepreneuriaux, ou encore du projet de méthanisation des boues de Pierre-Bénite.  

Nous nous réjouissons surtout de la mise en route du volet Enseignement Supérieur, Recherche et Innovation (ESRI), pour un total État-Région-Métropole de 225M€, car il était très attendu par nos partenaires. Rappelons que notre Métropole est le 2e site d’enseignement supérieur français. Ce volet inclut des projets pour moderniser les campus, renforcer le bien-vivre, cela a été évoqué, vie étudiante, logements abordables, soutenir la recherche et l’innovation … Des axes qui rejoignent aussi ceux de notre Schéma de Développement Universitaire.

Mais si nous nous réjouissons, permettez-nous, néanmoins, de ne pas avoir tout à fait le même satisfecit que le Président de Région, ni la même analyse.

D’abord sur la méthode. Au-delà du désaccord politique entre nos deux collectivités, c’est bien avec l’ensemble des métropoles régionales que les discussions ont été difficiles, y compris lorsqu’elles sont du même bord politique que la Région.

Rappelez-vous, dans une lettre adressée en 2022 au Président de Région, les présidents des quatre Métropoles d’Auvergne Rhône-Alpes – Lyon, Clermont-Ferrand, Grenoble et Saint-Etienne – écrivaient conjointement pour faire état d’un “dialogue difficile avec monsieur Wauquiez”, avec un décalage entre les projets priorisés par les métropoles et ceux qui avaient été intégrés dans le CPER, dont certains, sans discussions préalables. 

Ensuite sur les effets d’annonce, qui évoquent des investissements record… Alors bon, il convient de nuancer quelque peu les chiffres annoncés et la nature des projets fléchés… 

Par exemple, dans ce volet territorial, on retrouve un certain nombre de projets uniquement de la compétence de la Région. On a vu par exemple le nouveau Lycée à Caluire, pour la bagatelle de 55 millions d’euros, sans qu’il y ait un autre financement, notamment de l’État. Alors bien sûr, il n’y a aucun souci sur le projet en lui-même, simplement on peut se poser la question de la pertinence de leur inscription dans ce CPER.

Si l’enveloppe totale est effectivement plus élevée qu’au précédent CPER, le niveau d’engagement de la Région est en réalité bien moindre : sur les projets portés par la Métropole, il s’agit de seulement 13 millions d’euros d’engagements de la Région, contre 25,3 millions dans le CPER précédent, avec, en outre, des retraits purs et simples de certains projets comme la Cité Internationale des arts du Cirque de Vénissieux, pour laquelle nous sommes passés de 3 ou 4 millions pour finir à 0 !

Enfin, si l’on ne peut qu’être favorable à plus d’équité territoriale, telle qu’intégrée dans les axes prioritaires de l’État, on en observe une traduction tout à fait personnelle de Laurent Wauquiez sur notre territoire.

Au-delà d’un fort désengagement de la Région dans les grandes Métropoles, et d’après l’article de Médiacités publié le 7 mars 2023, beaucoup de communes attendendraient toujours de voir la couleur de l’argent qui leur a été promis comme Givors, Bourgoin, Bourg, Saint-Etienne, Lapalisse…

Cumuler les retards de paiement met en danger les finances de ces communes, qui sont aujourd’hui très inquiètes. On dit la Région bien gérée, mais est-on bon gestionnaire en étant mauvais payeur ?

On entend également une petite musique régionale jouée sur l’air d’une concurrence entre la ruralité et les métropoles.Mais on ne fait pas d’équité en déshabillant Pierre pour habiller Jacques, on fait de l’équité en se basant sur les besoins des habitant·es de toutes les communes.

Nous aurions souhaité aussi plus d’engagements sur des projets de transition écologique pour aider nos territoires à s’adapter aux enjeux climatiques. Parmi ces projets qui n’ont pas été acceptés, il y avait notamment :

  • un projet autour de la décarbonation des industries de la Vallée de la chimie
  • un projet d’optimisation énergétique du réseau de chaleur urbain de la ZAC Saulaie
  • des projets visant le développement des îlots de fraîcheur notamment dans les collèges 
  • ou encore ce qui concerne les Pôles d’Échanges Multimodaux de Part-Dieu et Perrache. 

Sur ce thème, nous rappelons que nous attendons toujours un investissement sur le ferroviaire et les mobilités à la hauteur des enjeux.

Alors nous nous satisfaisons de ces engagements que nous avons sur les projets dont nous assurons la maîtrise d’ouvrage, et du financement du volet ESRI, mais nous restons sur notre faim pour le reste.

Je vous remercie.

Apaisement Presqu’île de Lyon – Bilan de la concertation – Gregory DOUCET

Monsieur le Président, mes cher·es collègues, 

Je suis ravi de prendre la parole pour parler d’un dossier particulièrement emblématique : il est question de l’un des cœurs battants non seulement de la Ville de Lyon mais aussi de notre Métropole, je veux bien sûr parler de la Presqu’île. Tous·tes les habitant·es de la Métropole, toutes et tous dans cette assemblée, nous avons un souvenir, une expérience en lien avec la Presqu’île de Lyon. Et c’est bien normal, tant ce quartier est un lieu d’attraction à dimension métropolitaine et même régionale. Chaque jour, la Presqu’île est fréquentée par plus de 500 000 personnes, vous l’avez rappelé un peu plus tôt M. le Président : habitant·es, usager·es, travailleur·euses, flâneur·euses.

Mais avant d’aller plus loin, quelques mots en rebond aux précédentes prises de parole. D’abord, je remercie M. Chambon pour la proposition qu’il a pu faire, à laquelle je suis sensible. Vous souhaitiez être d’avantage associé, ainsi que M. Kimelfeld, vous parliez également en son nom. Vous parliez de votre participation au comité de suivi, je ne sais pas si c’est la bonne formule, en tout cas, sachez que je suis favorable à ce que nous puissions davantage associer les conseiller·es métropolitain·es de la circonscription aux futurs travaux. Bien évidemment, le travail de concertation n’est pas terminé, il va se poursuivre, et l’on va réfléchir ensemble aux bonnes modalités pour vous associer. Cependant, vous me permettrez de m’étonner quant à votre deuxième proposition, consistant à associer un·e élu·e de l’ouest lyonnais. Je ne sais pas si ça fait réagir celles et ceux du nord, du sud et de l’est, mais il n’y a pas de raison que l’on associe plus celles et ceux de l’ouest lyonnais que celles et ceux des autres points cardinaux qui entourent la ville. Je pense qu’avec vous-mêmes, MM. Chambon et Kimelfeld, nous aurons suffisamment de contributions pour pouvoir considérer que tout le monde est ici représenté, surtout considérant tous les exercices de concertation à venir.

Mr Pelaez, écoutez, je me réjouis de faire le constat qu’enfin le 6e rapport du GIEC est maintenant sur votre table de chevet, puisque depuis ce matin, vous n’avez cessé de le mentionner, c’est très bien et j’espère que cela pourra enrichir vos prochaines interventions. Pour autant, cela ne suffit pas bien évidemment, notamment sur le dossier qui nous intéresse. J’ai entendu beaucoup de questions et critiques, mais j’attends encore vos propositions concrètes sur le devenir de la Presqu’île. Vous êtes le bienvenu pour contribuer bien sûr.

M. Kimelfeld, quel talent pour raconter des histoires ! Formidable ! « Tic et Tac » … on a eu le droit à tout. Bon bref, je cherche encore le personnage de dessin animé qui vous correspondrait le mieux, mais je n’ai pas trouvé. En tout cas quel bel exercice de cardio, votre débit était quand même extrêmement soutenu, j’espère que depuis vous avez eu le temps de reprendre votre souffle. Vous nous invitez à prendre le temps, prendre le temps et encore prendre le temps : ça c’est votre façon de faire M. Kimelfeld. Nous, avec le président Bernard, on a décidé d’être dans l’action parce que, oui les Lyonnaises et les Lyonnais et plus largement les habitant.es de cette Métropole attendent que l’on transforme cette Presqu’île. C’est ce à quoi nous nous sommes engagé·es et ce que nous faisons précisément en engageant ce projet avec cette délibération.

Mme Croizier, vous avez mentionné beaucoup de sujets, notamment des préoccupations de la part d’un certain nombre d’usager·es, de riverain·es, de commerçant·es, j’y reviendrai dans un instant, mais bien évidemment, toutes ces préoccupations sont légitimes. Et même s’il y a pu y avoir, comme vous l’avez signalé, un certain nombre d’erreurs syntaxiques ou orthographiques dans ce document, bien évidemment l’important, l’essentiel était le contenu, le retour des habitant·es suite à cette concertation.

Alors, au bout de 2 ans de travail, je suis fier de vous présenter cette délibération qui marque le lancement concret de l’un des projets majeurs pour ce mandat, pour la Métropole de Lyon, mais bien évidemment pour la Ville aussi. Et je voudrais, dans le prolongement des mots du vice-président Bagnon, remercier ici devant vous tous les services, ceux de la Ville, ceux de la Métropole, mais aussi du Sytral, qui n’ont pas ménagé ni leurs efforts ni leur temps, pour faire en sorte que nous puissions aujourd’hui vous présenter les grandes lignes de ce projet. Je remercie aussi, bien évidemment, tous·tes les élu.es de la Ville et de la Métropole qui ont également participé activement à ce dossier.

La Presqu’île de Lyon, nous l’apprécions tous·tes. Nous venons tous·tes en profiter, et profiter de ce que ce quartier a à offrir, car des atouts il n’en manque pas : c’est un site magnifique, une grandeur et une majesté que lui confère son caractère historique et patrimonial, c’est un lieu avec un vrai dynamisme commercial, une vie culturelle très animée, une animation et une effervescence qui est aussi le propre de l’urbanité.

C’est pourtant un quartier qui malgré son prestige n’a pas connu d’aménagement majeur depuis plusieurs décennies, et pour cause, c’est un lieu d’intervention éminemment complexe. Avec ce projet nous voulons lui redonner un nouveau souffle et le faire entrer pleinement dans le XXIe siècle. Le projet est simple, de la place Carnot au boulevard de la Croix Rousse, ce que l’on souhaite, c’est une Presqu’île vivante, sécurisée, et végétalisée, une Presqu’île à vivre !

Alors comment allons-nous procéder ? Qu’allons-nous y faire ? En ce qui concerne la méthode, il s’agit de poursuivre la concertation avec tous·tes les acteur·rices et les parties prenantes. Nos deux collectivités, Ville et Métropole, ont déjà mené une concertation de 4 mois pendant laquelle nous sommes allé.es à la rencontre de toutes et de tous : riverain·es, commerçant·es, visiteur·euses, Grands-Lyonnais·es. La concertation réglementaire qui s’est terminée en octobre a permis à plus de 6000 participant·es d’exprimer leurs attentes sur le projet.

Au terme de la concertation réglementaire, nous faisons le choix de poursuivre cette démarche avec des réunions publiques de proximité, qui continueront de se tenir tout au long du mandat, pour informer les habitant·es des avancées du projet, mais aussi par le biais d’un comité de suivi composé de plus de 70 participant·es : associatifs, conseils de quartiers, représentant·es des commerçant·es, des écoles du secteur, comités d’intérêts locaux, entre autres.

Un mot sur le bilan de la concertation qui a permis de mettre en lumière plusieurs éléments. D’abord vous dire que les expressions des citoyen·nes montrent un attachement fort à la Presqu’île. C’est le cadre de vie qui ressort en premier, en particulier par les riverain·es, pour traduire des attentes fortes sur la végétalisation, mais aussi pour dénoncer fortement la pollution de l’air et les nuisances sonores, et également le manque d’espaces de détente et de lieux pour jouer. Le dynamisme commercial et culturel est le second critère le plus cité, en particulier par les commerçant·es et les visiteur·euses. Enfin, la qualité paysagère et architecturale arrive juste derrière, et est notamment fortement citée par les visiteur·euses.

Alors, comment adapter un centre historique et patrimonial au réchauffement climatique ? Comment mieux partager l’espace public et rééquilibrer la place accordée aux différentes mobilités ? Comment donner du souffle, conforter le dynamisme et la diversité commerciale ?

Le projet Presqu’île à vivre englobe à lui seul toutes les grandes réflexions de la fabrique de la ville, auxquelles nous devons répondre en tant que décideur·euses. Pour garantir à la Presqu’île de rester attractive, nous devons adapter l’espace public pour le rendre plus confortable et plus apaisé. Je veux rendre ces espaces de vie aux habitant·es, aux commerçant·es, aux usager·es.

La Presqu’île est un lieu très fréquenté. L’immense majorité des déplacements au sein de la Presqu’île se font à pied : l’espace public doit suivre et être mieux partagé. Notre projet va donner plus de confort et sécurité aux piétons, diminuer les nuisances sonores, améliorer la qualité de l’air, et au final améliorer la qualité de vie de tous·tes, en offrant des espaces de respiration et de détente indispensables à la santé de chacun·e.

L’aire piétonne du bas des Pentes que nous allons requalifier et embellir sera le premier secteur d’intervention. Plus tard l’intervention sur la rue de la République permettra de raccrocher les Terreaux à Bellecour à travers une artère qui sera désormais entièrement piétonne. Les autres secteurs d’intervention seront aussi l’occasion de réaffirmer la place de la marche comme moyen de déplacement principal du quartier, comme sur la rue Serlin. Pour cela, dès 2025, nous mettrons en place une Zone à Trafic Limité (ZTL) et ferons évoluer le plan de circulation afin de réduire le trafic de transit. Bien entendu, comme c’est le cas pour toutes les ZTL, l’accessibilité sera évidemment maintenue pour les riverain·es, les commerçant·es, les services urbains, tout comme l’accès aux parkings publics. L’accessibilité de la Presqu’île va donc rester pleine et entière.

Il s’agit également de conforter la place des transports en commun sur le secteur, car il est évidemment hors de question de dégrader l’existant. Nous voulons au contraire en profiter pour repenser le fonctionnement en surface et améliorer la performance de certaines lignes. Ici à nouveau je veux remercier les équipes du SYTRAL pour leur travail, qui nous permet d’améliorer la qualité de service et la desserte de la Presqu’île en réservant certaines rues ou couloirs aux bus, comme rue Grenette, le quai de la Pêcherie ou la Rive Droite où nous allons créer une nouvelle ligne structurante. Dans le même temps, nous confortons la place des lignes Soyeuses comme des lignes essentielles dans le déplacement local.

Un espace public adapté c’est aussi un espace public agréable. Ce projet va nous permettre de requalifier et végétaliser 42 000m2 d’espaces publics. Cette intervention est urgente, l’apport de nature sur la Presqu’île, outre le fait d’être une attente très forte des riverain·es, est aussi un impératif pour adapter notre ville au réchauffement climatique. La minéralité de la Presqu’île va devoir être compensée par tous les moyens possibles pour rafraîchir l’espace public.

Mes cher·es collègues, pour résumer, ce projet hautement ambitieux lance une dynamique visant à répondre à une pluralité d’enjeux et de défis. Et le premier d’entre eux est sans doute le fait que dès les prochaines années, la qualité de vie passera par l’adaptation au dérèglement climatique. Il est urgent que cette réalité soit comprise, entendue et mise en acte. La Presqu’île de Lyon a besoin d’être transformée pour rester attractive, nous nous y attelons ! Le projet est d’ampleur et ambitieux.

Et je suis très fier, cher Président, cher Bruno, que nous le menions de concert en total accord sur la méthode et les objectifs. Et je vous invite cher·es collègues à voter ce rapport, avec enthousiasme bien sûr !


Grégory DOUCET
Marie de Lyon
Conseiller métropolitain

Aide exceptionnelle à l’investissement des communes – Véronique GIROMAGNY

M. le président, chers collègues : 

Cette délibération qui reconduit l’aide exceptionnelle à l’investissement de 10 millions d’euros par an aux 59 communes de notre Métropole évolue et nous nous en réjouissons. 

Cette aide exceptionnelle que nous avons initiée l’an dernier, témoigne de toute notre volonté politique pour accompagner les communes. C’est un levier supplémentaire que nous mobilisons : en complément de la PPI et en complément des 200 millions d’euros pour les actions de proximité du Pacte de Cohérence Territoriale.

Un levier pour accélérer la réalisation de projets communaux en cohérence avec les politiques métropolitaines pour faire face aux changements climatiques, se conformer au décret tertiaire et faire des travaux de rénovation thermique des bâtiments municipaux.

C’est un complément pour aider les communes à affronter les besoins en équipements générés par la forte augmentation récente de population que certaines connaissent et qui doivent répondre aux besoins tels que crèches, écoles, gymnases…

Nous nous étions engagés à accompagner  les communes de la Métropole et nous le faisons en soutenant la réalisation de projets d’intérêt général.

Pour cette deuxième année, cette aide exceptionnelle de 10 millions d’euros évolue et étend la portée du dispositif avec des critères d’éligibilités élargis et plus de projets subventionnables,

Avec un abaissement du montant plancher permettant un financement compris entre 5 000 euros et 1 million d’euros, et une aide aux projets entre 10 et 60% du coût pour les communes.

Hier, Mr Blein nous rappelait lors de son intervention l’incidence des charges imposées par le Plan de Prévention des Risques Technologiques et la faible part réalisée après 22 ans.

L’aide s’ouvre également aux projets coûteux imposés par un PPRT en protection des dangers liés à l’industrie.

Enfin, même si cela peut paraître anodin, l’aide est aussi ouverte aux financements de sanitaires publics répondant à des critères environnementaux et inclusifs.

Vous le voyez, la métropole par cet appel à projets, veut favoriser des solutions répondant à la fois à l’intérêt de notre agglomération métropolitaine et aux intérêts communaux pour une métropole accueillante, équitable, équilibrée, solidaire et résiliente. 

Notre groupe votera pour cette délibération.

Merci de votre attention.


Véronique GIROMAGNY
Conseillère métropolitaine

Projet Les Grandes Locos – Richard MARION

M. le président, chers collègues, chères Grandes et Grands Lyonnais,

Après plusieurs années de privation culturelle pour cause de crise sanitaire, la fréquentation des grands évènements culturels métropolitains a repris de plus belle. Et ça fait du bien ! Chacune et chacun a pu éprouver ce sentiment vivifiant de reconnexion artistique et culturelle. Ce sentiment toujours à la fois personnel et collectif, d’épanouissement des sensibilités intimes de chacune et de chacun, et par là-même de rassemblement et de partage : cultiver nos racines communes.

Je crois que nous nous retrouverons aussi sur la qualité du travail culturel réalisé par les artistes. C’est donc avec confiance que les écologistes redisent ici MERCI et BRAVO à tous les artistes qui font briller notre Métropole. BRAVO vraiment d’avoir tenu. MERCI pleinement de continuer, vibrer pour nous faire vibrer. 

Et les Grandes et Grands Lyonnais semblent nous rejoindre également. Jugez plutôt :

  • 270 000 visites pour l’édition 2022 de la Biennale d’art contemporain ;
  • 60 000 personnes en 2022 pour les Nuits sonores ;
  • et même un record pour le plus jeune Lyon Street Food Festival depuis     qu’il a rejoint les usines Fagor.

À tous points de vue, ces évènements se sont épanouis dans les anciennes usines Fagor-Brandt. Cette formule à succès doit poursuivre son histoire. Nous le devions, donc nous le ferons.

Dès l’année 2024, Biennale·s, Nuits sonores et Street food festival poursuivront ainsi leur développement dans notre Métropole, avec l’implantation des Grandes locos sur le site de l’ancien technicentre SNCF d’Oullins à la Mulatière.

C’est d’abord un lieu plein de sens, dans la continuité patrimoniale des usines Fagor-Brandt, parce que le technicentre SNCF aussi est un site industriel. Tellement plein de sens dans l’histoire profondément industrielle de notre Métropole. Des Canuts de la Croix-Rousse et du Vieux Lyon à l’usine TASE de Vaulx-en-Velin, des usines Berliet de Vénissieux jusqu’aux épopées ferroviaires du premier TGV en gare de Lyon-Perrache, sous toutes ses formes, l’industrie a bâti notre agglomération.

Tant d’industries, tant d’histoires et de fiertés collectives ! Ces aventures ont fait travailler de nombreuses familles de la Métropole. Beaucoup d’entre elles sont même venues nous rejoindre pour venir y travailler. L’histoire industrielle a fait la Métropole, bien avant la lettre.

Nous faisons aujourd’hui le choix d’offrir une nouvelle page de vie à ce lieu chargé de notre histoire d’agglomération, aussi pour l’ouvrir aux Grandes Lyonnaises et Grands Lyonnais, se le réapproprier en tissant chacune et chacun à sa manière, son histoire personnelle avec la grande histoire commune de notre territoire, cette fière épopée collective des industries grand-lyonnaises.

Nous le faisons donc d’abord au travers du volet culturel proposé aujourd’hui au vote. Avec les Grandes locos, la Métropole, ses habitants et ses visiteurs vont continuer de se réapproprier les espaces urbains, et de les réinventer. Continuité et réinvention.

Une logique qui a fonctionné pour le festival des Nuits sonores (qui ont, dans cette même logique, connu 7 friches depuis sa création). Cela permet d’en faire un espace d’expression, d’innovation et de si belles diversités. Parce que c’est un projet non seulement artistique mais aussi pleinement culturel, ce ne sont pas seulement des lieux de rencontres avec les arts que nous mettons sur pieds, mais bien des lieux de vie, des lieux où la conscience de notre histoire doit pouvoir nous aiguiller sur comment, ensemble, vivre mieux demain.

Pour un quartier à vivre, c’est donc aussi un programme de logement, l’accent sur la végétalisation et les modes doux, et le développement de nouvelles activités économiques. Continuité et réinvention.

Un nouveau quartier des Grandes Locos qui reprend son rôle moteur pour la métropole, dans une zone qui sera bientôt idéalement desservie en transports en commun avec la station de métro d’Oullins-Centre, en complément du vélo par les Voies Lyonnaises 6 et 9, et la future passerelle de la Saulaie.

Ce projet de vie, ce projet pleinement culturel procède donc d’une volonté d’ouverture des lieux, de réappropriation de l’épopée industrielle de notre Métropole, de partage des festivals grands-lyonnais à de nouvelles communes de la Métropole. Une bien belle fenêtre de loco, d’où l’on voit déjà défiler les paysages des épopées à venir !

Pour Oullins, pour la Mulatière et pour toute la Métropole, c’est donc avec fidélité et enthousiasme que les écologistes voteront cette délibération.

Je vous remercie de votre attention.


Richard MARION
Conseiller métropolitain

Modification n°4 du Plan local d’urbanisme et de l’habitant (PLU-H) – Blandine COLLIN

M. le président, chers collègues, 

Nous entendons dans cette assemblée, à travers vos interventions,  quelques difficultés à comprendre pourquoi un nouveau renforcement du  Plan Local d’Urbanisme et de l’Habitat  est souhaitable dans ses dimensions sociales et surtout environnementales et ceci, sans opposer, (comme vous le faites), construction et préservation de l’environnement, bétonisation et végétalisation. Nous pensons qu’une des clés de la réponse – et nous attirons votre attention là-dessus – repose sur un triste mais irréfutable constat.

Selon Romain Weber, météorologue, les trois derniers mois de décembre, janvier et février derniers ont été 22% moins pluvieux que la normale des trente dernières années. 

Un autre record ? 32 jours, 32 jours consécutifs, sans pluie significative, sur notre territoire, cet hiver…

Alors oui, la situation actuelle est inquiétante, d’une part parce que les dégâts de la sécheresse de cet été se font encore sentir. Mais aussi parce que la période hivernale est normalement le moment clef de la reconstitution de nos nappes phréatiques. 

Nous vous rappelons que d’ici 2050, nous avons des projections de baisse du débit du Rhône de l’ordre de l’ordre des -35%. 

Alors, nous nous devons d’agir. Et pour cela, nous sommes pragmatiques, nous devons nous adapter… C’est ce que nous opérons en définissant les règles d’urbanisme.

Incontestablement, la crise du modèle actuel nous oblige : la rupture entre les villes et les territoires, la pollution, l’inadaptation aux enjeux climatiques, mais aussi la flambée des prix de l’immobilier, les tensions sur le foncier et évidemment les inégalités. Nous avons aujourd’hui encore 8,5 demandes de logement social pour une attribution. Il est plus que jamais temps de redessiner notre modèle étape après étape. Construire mieux, pour toutes et tous.

Nous avons conjointement adopté en novembre dernier la modification n°3 du PLU-H pour acter à nouveau la mise en œuvre d’indispensables politiques publiques d’adaptation.

Cette modification a également permis de confirmer l’aspiration de nos concitoyens à notre vision puisque, nous vous le rappelons, 80% des remontées de la concertation étaient des questions environnementales, au sens large, qui concernaient aussi bien les questions de nature en ville que de mobilité. 

Les éléments fondamentaux mis en lumière se résument en quatre points : 

  • une Métropole végétalisée et dépourvue d’îlots de chaleur
  • une Métropole qui respire et qui développe du mieux qu’elle peut les modes actifs et les alternatives à la voiture
  • une Métropole qui propose des logements abordables et confortables pour toutes et tous 
  • une Métropole avec une activité économique équilibrée, forte, accessible et locale  

En quelques mots : une Métropole plus agréable à vivre, adaptée, solidaire, plus équilibrée ; Bref, une Métropole respirable, pour vivre ensemble, et en bonne santé ! Une Métropole à VIVRE et non pas à SURVIVRE.

Cette aspiration unanime est indissociable d’un renforcement des dimensions sociales et environnementales de notre PLU-H. Comme le souligne, Diébédo Francis Kéré, lauréat 2022 du Prix Pritzker, “Tout le monde mérite d’avoir la qualité, le luxe et le confort. Nous sommes interconnectés et les questions de climat, de démocratie et de pénurie nous concernent tous.” 

La poursuite des travaux de concertation est cruciale pour continuer l’inflexion du PLU-H vers plus d’intégration des thématiques écologiques et sociales. 

Cette concertation à venir, s’effectuera du 24 avril au 6 juin et fera l’objet d’une enquête publique en 2024. 

Les objectifs se proposent de renforcer 4 axes : 

1. décarboner l’aménagement à travers le développement des énergies renouvelables, la rénovation du bâti existant, la protection et renforcement de la nature en ville, en maîtrisant le choix de nos matériaux de construction  et en favorisant les mobilités actives ;

2. poursuivre la politique de l’habitat et densifier pour limiter l’étalement urbain : construire la ville sur la ville en renforçant l’offre de logement autour des lignes de transports en commun structurantes ; 

3. accompagner le développement équilibré du territoire, en faveur des activités productives et des nouveaux modèles de l’économie sociale et solidaire, en matière d’accueil de logements, de services et d’équipements publics,  tout en poursuivant la protection du patrimoine bâti ;

4. poursuivre le travail de lutte contre l’artificialisation des sols et l’impact sur les ressources : préserver les terres agricoles et naturelles, la ressource en eau, le patrimoine végétal.. 

Ce sont pour ces raisons que nous voterons pour cette délibération.


Blandine COLLIN
Conseillère métropolitaine

Plan métropolitain des solidarités – Marie-Agnès CABOT

Monsieur le Président, mes cher·es collègues, 

Depuis déjà plusieurs décennies, le grignotage lent mais continu des services publics menace les plus démuni·es d’entre nous. Aujourd’hui plus qu’hier, notre modèle de solidarités est mis à l’épreuve : par une crise du logement sans précédent, par une remise en cause de la redistribution des richesses qui creuse les inégalités et paupérise, par un chômage encore trop élevé, enfin par une crise vocationnelle inédite, les métiers du social, souvent durs et mal payés, n’attirant plus … Et c’est sur ce modèle social déjà fragilisé qu’est venue se fracasser une crise sanitaire éprouvante, aujourd’hui une forte inflation, et demain le dérèglement climatique, dont nous savons qu’il frappera en premier lieu les plus précaires d’entre nous. 

Alors avec ce Projet Métropolitain des Solidarités, nous portons d’abord une ambition : renouveler les manières de faire solidarité en remettant au cœur de leur élaboration les bénéficiaires et les professionnel·les ; pour ne plus les considérer que comme de simples “consommateur·rices” d’une aide, ni comme de simples “exécutant·es” d’une politique. Autrement dit, ne plus se contenter de “faire pour” mais “faire avec” ! 

Ce Projet Métropolitain des Solidarités, nous avons donc choisi de le construire en repartant de la base : les remontées de terrain. Pendant plus d’une année, nous sommes allé·es à la rencontre des bénéficiaires, des partenaires, des professionnel·les et des élu·es, pour s’inspirer, écouter, et prioriser les chantiers. Avec 2000 participant·es : c’est un succès ! Cette démarche participative, nous la poursuivrons aussi dans le temps : par exemple la mise en place de l’Observatoire Métropolitain des Solidarités.

Renouveler les manières de faire, c’est replacer au centre les bénéficiaires et les professionnel·les, c’est chercher à “faire avec” et non plus seulement “faire pour”, et tout cela dans un même objectif : améliorer l’efficacité de nos politiques de solidarités. 

C’est par exemple repenser la manière d’accueillir les publics : d’abord en simplifiant les parcours, en accompagnant face à la dématérialisation, en renforçant toujours les logiques d’aller-vers pour lutter contre le non-recours. Et nous le faisons déjà par exemple quand nous lançons le Hello Bus, qui sillonne le territoire pour mieux faire connaître les aides de la Métropole.

C’est aussi repenser l’association des professionnel·les et des bénéficiaires : pour mieux tenir compte de leurs besoins, pour mieux les accompagner, pour mieux les impliquer. C’est par exemple mieux valoriser les métiers du prendre soin, et cela passe avant tout par la garantie d’une rémunération plus juste : la Métropole s’engage fortement sur ce point, avec plus de 33 millions d’euros consacrés aux revalorisations salariales en 2023, qui bénéficieront à pas moins de 10 000 travailleur·euses. C’est aussi réinventer les espaces de participation des bénéficiaires : certains existent déjà, comme le GEPI pour les bénéficiaires du RSA, et nous les consolideront, d’autres seront créés, comme le Comité des Jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance

À l’heure où notre modèle de solidarité est mis à l’épreuve, nous voulons aussi avec ce Projet Métropolitain des Solidarités réaffirmer notre engagement sans faille pour une Métropole plus solidaire ; une Métropole qui accompagne et protège les plus vulnérables. 

Cet impératif de justice sociale irrigue l’ensemble de nos politiques : partout, nous apportons des solutions simples et pragmatiques, bonnes pour le climat et le pouvoir d’achat. C’est le cas quand nous mettons en place la gratuité des TCL pour les plus précaires, qui profite aujourd’hui à près de 70 000 Grands-Lyonnais·es ; c’est le cas quand nous lançons les FreeVélo’v ou renforçons la prime vélo; c’est le cas quand nous développons massivement les alternatives à la voiture et proposons un accompagnement personnalisé dans le cadre de la ZFE ; c’est le cas enfin quand nous renforçons la prime air bois, les moyens d’Ecorenov ou ceux du Fonds de Solidarités pour le logement …, oui nous donnons très concrètement aux foyers les plus modestes les moyens d’une transition exemplaire, pour mieux se déplacer, mieux se loger, mieux vivre en somme ! 

3 ans de mandat écologiste, ce sont 3 ans d’innovations pour des politiques plus solidaires. Vous parlez de bonnes intentions, je crois en réalité que vous refusez de voir que nous sommes dans l’action depuis 3 ans déjà. Oui, nous innovons quand nous mettons en place l’encadrement des loyers; quand nous créons le Revenu de Solidarité Jeunes; quand nous proposons de nouvelles formes d’hébergement comme les Tiny Houses ; quand nous mettons à l’abri pas moins de 2600 personnes, dont 40% ne relèvent pas de notre compétence. Oui, nous agissons concrètement quand nous lançons une stratégie pour développer l’habitat inclusif, quand nous renforçons notre soutien financier aux établissements prenant en charge la petite enfance, la dépendance et le handicap, quand nous nous engageons pour une alimentation plus saine et durable dans nos cantines, quand nous renforçons nos politiques d’insertion ou d’autonomisation pour les jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance. 

Oui mes cher·es collègues, s’il reste encore beaucoup à faire, cela fait 3 ans déjà que nous sommes dans l’action : toutes ces politiques, nous y consacrons depuis 2020 120 millions d’euros supplémentaires ! Et cela au bénéfice direct des Grands-Lyonnais·es ! 3 ans d’actions et d’innovations que nous allons poursuivre avec ce Projet Métropolitain des Solidarités, dont il faut souligner la grande cohérence : pour une Métropole plus hospitalière, pour une Métropole du prendre soin et de l’inclusion, pour une Métropole qui émancipe et accompagne les bénéficiaires comme les professionnel·les ! Je veux enfin remercier les Vice-Président·es impliqué·es dans ce PMS, et bien sûr les nombreux·euses agent·es qui s’impliquent au quotidien dans ces politiques. 

Et je le dis avec certitude : choisir aujourd’hui de s’abstenir sur cette délibération, c’est constater les difficultés et les besoins immenses qui sont devant nous, mais refuser d’y apporter des solutions ! Parce que ce PMS est ambitieux et réaliste, adapté et nécessaire, nous voterons bien évidemment pour ! 

Je vous remercie


Marie-Agnès CABOT
Conseillère métropolitaine

Passerelle Gerland – La Saulaie – Bilan de la concertation & programme – Fanny DUBOT

Merci Monsieur le Président. 

«  Wouah un vrai accélérateur de mobilités actives » ; «  Encore 5 ans à attendre » ; « Si cela se fait, c’est trop bien » ; ou encore « Enfin, on va pouvoir rejoindre Oullins rapidement en vélo ».

Ces phrases ne sont pas issues d’un brainstorming du service communication de la Métropole, mais des réseaux sociaux lorsque la concertation sur le projet de passerelle entre Gerland et La Saulaie a été annoncée.

J’ai aussi lu : « À quoi ça sert ? Les projets n’aboutissent que très rarement ». Eh bien, gégé 007, sachez que cette concertation a servi et que le projet va aboutir. Déjà, nous étions 120, un soir d’octobre à Oullins pour débattre du projet. Puis la Métropole a reçu 368 contributions. Et ce projet est plébiscité, puisque 93% des répondants et des répondantes l’ont jugé utile.

À mon sens, il est utile à plus d’un titre.

D’abord et aucun·e habitant·e de Gerland ne me contredira, les connexions entre les deux rives du Rhône se font très rares au sud du pont Gallieni. Relier Gerland et la Saulaie, deux quartiers en plein développement économique et démographique est une évidence. Économie, démographie, mais aussi culture, puisqu’on pourra rejoindre en un coup de pédale les Grandes Locos depuis la Halle Tony Garnier par exemple.

Ensuite, car cette passerelle accompagne le développement des modes actifs dans notre Métropole. 3 mètres pour les piétion·nes, 4 mètres pour les cyclistes et une connexion avec les différentes Voies Lyonnaises telles que la VL9 et la VL3. Cette passerelle, pourrait, selon 76% des répondants à la concertation changer les habitudes de mobilité des Grands-Lyonnais·es. De quoi présager une foule de vélotafeur·euses en semaine et une foule de véloteufeur·euses le week-end, pour rejoindre les Grandes Locos toujours.

Enfin, car cette passerelle viendra compléter notre paysage d’entrée de métropole. On connaît tous·tes le paysage d’entrée de Lyon depuis l’autoroute avec cette vue sur le musée des Confluences en premier plan et la basilique de Fourvière en second plan. Nous sommes en train de valider ici, un nouvel élément paysager hautement symbolique pour notre Métropole.

La concertation a donc validé le projet, mais il va falloir prendre en compte les quelques retours des habitants et habitantes : une attention à avoir sur le dénivelé des rampes d’accès et l’installation de zones de repos et de contemplation. Car foncer sur son vélo, c’est bien, s’arrêter et admirer les berges de l’Yzeron bientôt renaturées ou la Confluence entre Rhône et Saône, parfois, c’est encore mieux.

Vous l’aurez compris, les Écologistes voteront cette délibération. Et je tiens par la même occasion à saluer l’esprit constructif qui règne dans le comité de pilotage avec Monsieur Kohlhaas ainsi que les Maires d’Oullins et de la Mulatière.

Je vous remercie.

Fanny DUBOT
Maire du 7ème arrondissement de Lyon
Conseillère métropolitaine

Création de la Société Publique Locale Relation usagers – Vincent Monot

Depuis le début du mandat, l’action de la majorité métropolitaine en matière de mobilités est guidée par l’impératif d’accélérer la transition en cours vers des mobilités décarbonées et vers toutes les alternatives à la voiture individuelle. La collectivité s’engage comme cela a rarement été fait par le passé, en investissant massivement dans les transports en commun, en développant et en favorisant les modes actifs, en partageant mieux l’espace public pour proposer à chacune et chacun des espaces publics de qualité. Réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, amélioration de la qualité de l’air, baisse des nuisances sonores, sécurité routière ou encore lutte contre la sédentarité, les raisons et les bienfaits de cette révolution des mobilités sont nombreuses et garantissent à nos concitoyen·nes une meilleure qualité de vie au sein de notre métropole.

Les enjeux sont conséquents, et pourtant au-delà des investissements des collectivités, le fractionnement des compétences mobilités entre les grands acteurs de notre territoire, notamment  la Métropole de Lyon, SYTRAL Mobilités ou encore la Ville de Lyon, reste un vrai frein au changement. Ce fractionnement se retrouve dans l’information, à l’heure où plusieurs sujets sont appelés à monter en puissance : les transports en commun bien sûr, mais aussi la Zone Faibles Émissions, donc le conseil en mobilité et l’accompagnement associé, le stationnement vélo sécurisé dont l’essor est attendu, l’autopartage pour accompagner le mouvement de démotorisation des foyers, la logistique urbaine ou encore l’électromobilité.

La nécessité de trouver une organisation nouvelle, une approche plus transversale, permettant de développer une offre de service plus cohérente et plus efficace, apparaît indispensable pour relever ces défis et pour accélérer la transition des mobilités.

Nous avons donc fait le choix il y a quelques mois de créer la SPLM, Société Publique Lyonnaise des Mobilités, avec la Métropole, SYTRAL-Mobilités et la Ville de Lyon, pour avoir un opérateur commun dédié à un levier essentiel de mobilité, le stationnement, qui se verra confier l’ensemble des parcs et aires de stationnement, tous modes, tous usages, pour ainsi offrir une offre enfin cohérente et harmonisée.

Aujourd’hui, nous proposons de créer cette SPL Relation Usagers, nouvel opérateur 100% public, qui offrira une véritable relation usagers intégrée et multimodale, simplifiant et facilitant le parcours des usager·es et la compréhension de l’offre de mobilité, dans toute sa diversité et sur tout notre territoire.

Oui c’est bien d’une simplification dont il s’agit. Vous nous reprochez un montage juridique complexe ? Je ne reviens pas sur notre choix de créer une deuxième SPL, conventions collectives et socles sociaux nous y ont amenés, mais si le schéma est en effet complexe, il n’en sera rien pour les usager·es. C’est bien notre rôle d’utiliser et de mettre en œuvre tous les outils à notre disposition, d’en assumer aussi une certaine part de complexité, au service d’une simplification du parcours usagers et d’une politique de mobilité multimodale bien plus intégrée qu’hier.

C’est bien ce nouvel écosystème des Opérateurs Publics des Mobilités Lyonnaises qui nous permettra de relever les défis qui sont devant nous, avec des acteurs centrés sur leur cœur de métier, qui mettront en œuvre les politiques publiques de mobilités décidées par les collectivités actionnaires, au service des besoins des Grands-Lyonnais·es.

LPA (Lyon Parc Auto) continuera ses activités, en explorant comme elle le fait déjà de nouveaux territoires et relais de croissance comme la logistique urbaine ou l’électromobilité.

La SPLM (Société Publique Lyonnaise de Mobilités) mettra en cohérence l’ensemble des services de stationnement, automobile comme vélo, et développera encore davantage l’autopartage.

Et la SPLRU (Société Publique Locale Relation Usagers) sera elle centrée sur la relation usagers, sur l’ensemble des solutions de mobilité, en commençant par la relation usagers des TCL, dont le reprise en gestion publique était une volonté forte de SYTRAL Mobilités, mais aussi avec l’ensemble du conseil et de l’accompagnement en mobilité, le tout pour faciliter les parcours des usager·es et donc le report modal, l’intermodalité, la multimodalité, bref le recours à toutes les alternatives à la voiture individuelle.

Oui la mise en place d’une véritable relation usagers intégrée, allant du conseil personnalisé amont à l’information en temps réel et à la vente de titres pour l’ensemble des solutions de mobilité, est un puissant levier d’action.

Concrètement, demain une personne s’interrogeant sur les impacts de la ZFE sur ses habitudes de déplacement pourra se rendre dans l’agence des mobilités la plus proche de son domicile, bénéficier d’un rendez-vous personnalisé de 30mn à 1h, comme cela se fait déjà depuis récemment à l’agence des mobilités, et en repartir avec des idées d’alternatives, des renseignements sur les aides et dérogations pour son véhicule. Cette personne pourra aussi repartir avec un abonnement au réseau TCL, un abonnement Vélo’v ou encore une offre d’essai de l’autopartage Citiz pour 3 mois.

De même, un·e usager·e pourra grâce à une future application numérique unifiée examiner l’ensemble des moyens lui permettant de réaliser un trajet qu’il ne connaît pas, en comparant les coûts et les durées, en favorisant les mobilités propres et l’intermodalité. Nous posons aujourd’hui les prémices de la mobilité servicielle, le MaaS dont nous parlons tant, soit une nouvelle façon de concevoir la mobilité. Mettre à disposition du plus grand nombre l’ensemble des ressources existantes permettant de réaliser tous types de trajets sans nécessairement posséder un véhicule.

Ce sont ces innovations concrètes que contient le projet de SPLRU que nous proposons au conseil de la Métropole aujourd’hui et je vous appelle à voter cette délibération.

Merci.


Vincent MONOT
Conseiller métropolitain